“Tradez moi ou je retourne en Europe” : il était tellement Knicks, ce divorce entre Kristaps Porzingis et New York
Le 23 mai 2019 à 14:59 par Nathan Grenouilleau
C’est une petite bombe que vient de nous lâcher Steve Mils. Acté dans la précipitation et à un timing pas franchement des plus attendus, le trade de Kristaps Porzingis en janvier dernier n’a cessé d’interroger jusqu’à présent, mais les déclarations du président des Knicks ont eu le mérite d’être claires. S’il y a un fautif dans l’histoire, c’est bien le Letton, et personne d’autre.
Ah, le trade de Kristaps Porzingis à Dallas en janvier dernier, voilà peut-être bien l’une des plus grosses surprises de la saison du côté des coulisses de la Grande Ligue. Le timing était étonnant, la brutalité de l’annonce tout autant. Les questions quant à l’avenir du Letton sous le jersey des Knicks se posaient depuis un moment, mais personne ne s’attendait vraiment à le voir partir, comme ça, sans aucune réelle explication en plein mois de janvier. Rappelez-vous, nous avions à peine eu le temps de lire que KP doutait des capacités de sa franchise à gagner que Mark Cuban et ses sbires nous prenaient à revers et balançaient tout ce qu’ils avaient sous la main pour s’offrir la licorne. Un blockbuster de malade qui n’avait pas manqué de causer un tremblement de terre du côté de Gotham. Forcément, quand la franchise de la loose le plus gros marché de la Ligue perd son meilleur joueur, ça a le dont d’animer les discussions. Les interrogations autour de ce trade ne manquaient pas, mais la principale question que beaucoup de fans de la franchise ou d’observateurs se posait, c’est de savoir pourquoi Steve Mills et Scott Perry s’étaient précipités sur l’offre des Mavericks alors qu’il y avait encore un peu de temps pour réfléchir avant la trade deadline. Steve Mills, interrogé sur le cas Porzingis lors d’une conférence organisée par des fans de la franchise new-yorkaise, n’a pas hésité à lâcher sa petite bombe. Si divorce brutal il y a eu, c’est au Letton qu’il faut en vouloir.
“Quand il est venu dans notre bureau [Kristaps Porzingis, ndlr], mon bureau, Scott [Scott Perry, le GM des Knicks, ndlr] était assis là avec moi, il nous a dit sans détour : “Je ne veux pas être ici, je ne vais pas prolonger avec les Knicks. Je vous donne sept jours pour essayer de m’échanger ou je rentrerai en Europe.”
Dans le genre je pose un ultimatum bien corsé à mes dirigeants, KP semble savoir comment s’y prendre. Pour le coup, ses déclarations avaient le mérite d’être claires, il n’avait aucunement envie de poursuivre l’aventure du côté de la Big Apple et si rien n’était fait pour qu’il soit échangé, il n’hésiterait pas à foutre un beau bordel. Oui forcément, imaginez un peu si l’on avait appris quelques jours après la trade deadline que la licorne était rentrée tranquillou en Europe alors que sa franchise essayait de gagner perdait match après match, les spéculations seraient allées bon train et les Knicks auraient une nouvelle fois été la cible de toutes les railleries possibles et inimaginables, et ça, ce n’était pas quelque chose d’envisageable pour les dirigeants new-yorkais. Vu comme ça, on comprend tout de suite mieux pourquoi Steve Mills et Scott Perry n’ont pas traîné à accepter l’offre de Mark Cuban. Ils se sont détachés d’un joueur qui ne pouvait désormais que leur poser des problèmes si l’on en croit leur version, tout en profitant pour dégraisser sévèrement son effectif en vue de la free agency (Courtney Lee et Tim Hardaway ont accompagnés KP dans l’avion pour Dallas avec leurs contrats toxiques), comme quoi on est parfois censé du côté de New York. Si cette version des faits expliquerait le timing curieux de ce trade, nombreux seront les membres de la communauté NBA qui n’oublieront pas de rappeler que nous n’avons pas la version officielle du Letton. Ce dont on peut être quasiment certains, c’est que ce divorce tumultueux entre Kristaps Porzingis et New York pourrait bien encore faire parler de lui un moment.
Nous voulions des réponses, Steve Mills nous en a donné, et pas des moindres. Visiblement, les menaces de départ en Europe de Kristaps Porzingis étaient suffisamment flippantes pour que les dirigeants new-yorkais l’expédient en deux temps trois mouvements dans le Texas. Pure vérité ou simple moyen de se donner le beau rôle dans l’histoire, dans tous les cas, c’est tout de même très Knicks, cette affaire Porzingis.
Source texte : NBC Sports