Kyrie Irving quitte les Playoffs sur un match immonde : fin de saison… et fin d’aventure à Boston ?
Le 09 mai 2019 à 05:36 par Bastien Fontanieu
S’il devait y avoir un pire cadeau de départ envisageable, celui offert par Kyrie Irving aux Celtics cette nuit était clairement dans les meilleures mentions. Le meneur, qui aura un long été devant lui et n’est pas le seul responsable de cette débâcle verte, est sorti par une bien triste porte.
Difficile de trouver un joueur qui aura été plus surveillé, observé, critiqué, remis en question, pointé du doigt, apprécié puis taclé cette saison que Kyrie. Entre sa communication, son envie de leadership parfois mal dirigée et des performances décevantes notamment sur cette série, le All-Star a fait tout ce qui était envisageable pour qu’un paquet de fans se rebellent contre lui. Pourtant adoré par le passé, grâce à son jeu spectaculaire et sa capacité à prendre feu dans les moments importants, Irving semble aujourd’hui placé du mauvais côté de la barrière, et cela se voyait plus que jamais dans les dernières heures de la saison des Celtics. Après le Game 4 perdu à domicile, et ses 23 points en 22 tirs tentés, Kyrie avait répondu assez sèchement qu’il aurait pu et peut-être dû prendre 30 shoots pour l’emporter. Logique douteuse, face à une défense de Milwaukee robuste et un jeu de Boston qui manquait clairement de collectif sur la durée. Les snipers étaient donc de sortie pour ce Game 5, tout le monde espérant que le numéro 11 allait sortir de sa boîte et faire le taf. Tous les observateurs, qu’ils soient pro-Boston ou non, attendant du All-Star une performance digne de son rang, dans un contexte qu’il désirait depuis sa demande de transfert à Cleveland, lui qui voulait enfin être le patron d’une équipe. Pas bien compliqué, même dans la défaite potentielle on demandait un Irving intense, prêt, chaud, refusant de se faire battre d’une telle manière.
Et bien au lieu de chauffer ? Kyrie a refroidi. Et salement.
Il aura fallu attendre une plombe avant que les premiers paniers rentrent, et quand bien même la ficelle s’est mise à trembler, l’impact des points d’Irving était sacrément limité. Peut-être parce qu’il était impossible, visuellement parlant, d’oublier le air-ball à trois-points en baissant la tête après son ogive. Peut-être parce qu’il était impossible, moralement parlant, de zapper les replis défensifs honteux du meneur alors que cela ne demandait pas une expérience incroyable. Quoi qu’il en soit, Kyrie a semblé fantomatique, loin du statut d’un All-Star, et à des années lumière de celui d’un franchise player. Dans la galère, au lieu de rassembler, il n’a pas su comment agir. Certains diront même qu’il a divisé, mais ça c’est un autre sujet. Affreux globalement (15 points à 6/21 au tir), Uncle Drew a quitté le terrain en soupirant, pensant certainement à se barrer de Milwaukee le plus vite possible. Plusieurs reporters, d’ailleurs, soulignaient avec amusement que Kyrie était déjà là lors de la conférence de presse de Mike Budenholzer, souhaitant probablement en finir le plus vite possible avec ces obligations liées à la NBA. La conférence de presse fût donc express, peu intéressante, sans véritable propos scandaleux ou discours encourageant. Irving, qui parlait de prolonger à Boston avant le début de cette saison, semblait plus blasé qu’autre chose au moment où cette même campagne se terminait. Pas de quoi tout mélanger, il l’a dit lui-même il retrouvera d’abord ses proches et fera des choses normales avant de se concentrer sur sa free agency, mais une chose est sûre : les fans de Boston n’oublieront pas ce qui s’est passé cette année, et sur cette série.
Accueilli en héros il y a un an et demi, Kyrie Irving est aujourd’hui loin de l’image qu’il véhiculait, à Boston. Et après une saison troublante qui aura été ponctuée par une série et une sortie décevante, le meneur va maintenant devoir se poser pour faire un choix. Rester, partir, le projet Boston l’intéresse-t-il ? Rendez-vous en juillet pour en savoir plus.