DeMar DeRozan et LaMarcus Aldridge vont plus shooter à trois-points l’an prochain : bienvenu en 2020
Le 02 mai 2019 à 06:56 par Bastien Fontanieu
Les Spurs sont aujourd’hui en vacances, mais ce n’est pas une raison pour s’arrêter de totalement bosser. Preuve étant, Gregg Popovich, qui a annoncé la couleur pour la saison prochaine. Entre DeMar DeRozan et LaMarcus Aldridge, ça devrait artiller à distance.
Dans le genre équipe qui fonce à contre-courant et qui essaye de survivre en NBA, on demande les Spurs. Il y a quasiment un an, lorsque la franchise texane a décidé de récupérer DeRozan et Jakob Poeltl dans le transfert de Kawhi Leonard, l’arrivée de DeMar apportait une vraie interrogation dans le style de jeu qu’allait nous proposer Pop. En effet, entre l’ex-Raptor et LaMarcus, San Antonio était soudainement en possession de deux prodiges du tir… à mi-distance. Génial pour la NBA des années 2000, pas tellement pour l’arrivée des années 2020. Aujourd’hui, toutes les équipes qui réussissent un minimum possèdent un gros volume de shoots derrière l’arc, et celles qui sont en manque de réussite ou d’options dans ce département du jeu se font rapidement gauler. Cela tombe bien, malgré une belle qualification pour les Playoffs, les Spurs sont tombés sur des Nuggets moins hésitants au shoot, ce qui a poussé les potes de Patty Mills à se faire éliminer en sept manches. Impossible, en 2019, de prendre le même volume de tirs de loin qu’il y a 6-7 ans. C’est pourtant ce que San Antonio a fait en étant sacrément adroit tout au long de l’année (1er de la NBA avec 39,3% de réussite) mais sur un nombre de tentatives bien trop limité (30ème de la NBA avec 25 tentatives par soir). En toute logique, Popovich a donc laissé entendre en conférence de presse de fin de saison que la prochaine campagne verrait deux joueurs majeurs envoyer nettement plus de tirs de 8 mètres. LaMarcus, DeMar, va falloir faire chauffer le poignet cet été.
“Ce n’est pas son exercice favori, mais je pense qu’on va le (LaMarcus) voir prendre davantage de tirs à trois-points la saison prochaine. […] C’est ce que tout le monde fait en NBA de nos jours. Après une rencontre, la première chose que vous regardez est le tir à trois-points, et cela couvre bien des erreurs de jeu. Vous pouvez vous faire défoncer sous les rebonds, c’est ce qui s’est passé un soir lorsqu’on a battu Denver alors qu’ils ont eu 28 points sur deuxième chance, mais ils ont mal shooté alors que nous avons très bien tiré. Fin de l’histoire. Ce n’est pas très intéressant, pas très fun, mais c’est ce qu’est la NBA de nos jours.”
Il est clair que, lorsqu’on se penche sur les statistiques de DeRozan et Aldridge, il y a de quoi grincer des dents à notre époque. L’arrière ? Seulement 7 tirs à trois-points rentrés cette saison (!) sur 45 tentatives en régulière. L’ailier-fort ? Ce n’est pas bien mieux, avec 10 tirs à trois-points rentrés cette année sur 42 tentés. On est donc, concernant les deux meilleurs joueurs des Spurs, sur un vilain 17 sur 87 à distance d’octobre à avril. Peu importe les pourcentages, pour le moment le principal souci est le manque de tentatives. Alors certes, on sait que les pénétrations de DeRozan permettent de créer des décalages, qui vont offrir des tirs ouverts aux Mills, Bertans, Belinelli et compagnie, de même pour Aldridge dont la prise de position au poste peut créer des double-teams déterminantes, mais les Spurs ne peuvent rester en permanence à contre-courant. Pas contre le shoot à distance, en tout cas. Les pourcentages collectifs restent suprêmes, on parle de quasiment 40% de réussite en équipe cette saison, donc il faut en envoyer davantage. Et parfois, cela peut forcer certains à quitter leur nature. On a déjà vu LaMarcus planter du tir dans le corner donc à trois-points, mais DeMar a trop souvent tendance à s’enfoncer dans sa zone de confort, le petit périmètre qui en fait date un peu trop de 2006. Cet été, il sera donc intéressant d’observer le taf des deux vétérans, qui seront attendus sur des volumes de shoots bien plus importants la saison prochaine derrière l’arc.
Que les fans des Spurs se préparent, dans quelques mois la nouvelle saison démarrera et les hommes de Gregg Popovich devront dégainer sans hésiter. DeRozan, Aldridge, mais aussi Dejounte Murray, difficile de dominer aujourd’hui en NBA sans sanctionner à l’instinct de près de neuf mètres.
Source : The Athletic