Al Horford a mis Giannis Antetokounmpo dans sa poche arrière au Game 1 : bonjour Monsieur Freak, les papiers du véhicule s’il vous plait

Le 29 avr. 2019 à 10:19 par Gianni Mancini

Al Horford
Source image : Twitter

On sait que vous avez déjà vu la fameuse action tant elle a tourné. C’est le fait marquant du match d’hier soir entre les Bucks et les Celtics, par sa violence mais aussi son côté symbolique. Après toute une saison à martyriser de pauvres âmes, Giannis Antetokounmpo fut enfin rattrapé par les autorités compétentes. 

Ici, il s’agit bien entendu de Al Horford, qui a encore tout fait hier, et de sa double bâche monstrueuse sur le Greek Freak. Sortant d’une régulière sensationnelle, Giannis n’avait pas eu à s’employer pour marcher sur les Pistons au premier tour. Non, simplement de rester bien gentiment dans ses stats habituelles et de laisser son équipe dérouler. A l’arrivée, ça donna un 4/0, sweep attendu, ciao bye Detroit, mais on savait bien que la demi-finale serait une toute autre paire de sneakers. Et par nos aïeux, si le Game 1 d’hier soir n’a pas été une première indication de l’ampleur de l’obstacle, on ne sait pas ce qu’il faut. Pour vous donner une idée, offensivement Antetokounmpo a été cantonné à 22 pions hier, mais surtout à un vilain pas beau 7/21 au shot. Si on cherche vraiment la petite bête, on peut se réjouir de son 3/5 du parking, mais ce n’est définitivement pas le genre de tirs que l’on a envie de le voir prendre si l’on est fan des Bucks, vu qu’il tourne à même pas 26% dans l’exercice sur la saison. Oui, sauf qu’il n’avait pas bien le choix, et hier il fut contraint de regarder l’arceau comme vous regarderiez une vitrine remplie de bons gâteaux en plein régime. Exactement, on parle de ce genre de sentiment d’impuissance, car en face, on avait bien compris ce qu’il fallait faire pour désarmer le monstre : allez hop, raquette verrouillée à double, triple, quadruple tour de façon systématique sur chaque possession défensive pour Boston, par Horford, mais aussi par Marcus Morris, Jayson Tatum, bref, un vrai bel effort collectif quoi. 

Maintenant, on se projette vers la suite, et on a hâte de savoir qui prendra l’avantage définitif dans ce match-up de mastocs, et surtout de les voir en découdre tout du long. Si on veut se baser sur des données existantes, on pourrait dire que Big Al aime plutôt bien jouer contre les Bucks en Playoffs, et des deux côtés du terrain. L’an passé, dans une équipes des C’s privée de ses deux All-Stars recrutés à l’intersaison précédente, c’est Horford qui avait déjà dû se la jouer en mode patron. Sur la série du premier tour l’an dernier face à Milwaukee, il tourna à 18 points, 8,7 prises, 3,3 assists, mais aussi 1,4 contre et le deuxième meilleur defensive rating de l’équipe en jouant pendant trente minutes par match sur l’ensemble de la série, qui alla jusqu’au Game 7. C’est plutôt très, très propre, et vous l’avez compris, ça ne pose pas trop de problèmes au dominicain de défendre sur le Greek Freak. De là à dire que Giannis a trouvé son maître après avoir impunément traumatisé de pauvres gus sans défense pendant toute la régulière, ce serait un peu s’avancer quand même. Car, pour rester sur les bases posées l’an dernier, il avait trouvé le moyen de tourner à 25,7 pions sur la série, le tout dans ses pourcentages habituels, donc bon… L’optimisme côté C’s se trouve dans le fait que Brad Stevens, à l’inverse du dernier affrontement, a cette fois un groupe complet, qui a joué ensemble tout un exercice avant de goûter à l’atmosphère Playoffs. Avec toutes les cartes en main, le coach celte a réussi à claquer une masterclass tactique pour éteindre l’énergumène en face, reste maintenant à savoir si il est possible de reproduire le schéma sur la durée. Un tel cadenas défensif demande une intensité et une discipline à toute épreuve pendant 48 minutes, surtout quand on prend en comptes les assauts à répétition de l’autre force de la nature. Ça tombe bien, car niveau soldat dévoué et irréprochable, le profil de Al Horford se pose là. Pour Antetokounmpo, c’est simple, le Cerf ne va pas se trouver un jumpshot fiable d’un soir à l’autre dans une pochette surprise, surtout qu’on est en Playoffs là, donc pas le moment d’expérimenter. Il faudra trouver un moyen de faire sauter le verrou sous la raquette verte et de s’imposer physiquement, d’une façon ou d’une autre, aller chercher les coups de sifflet si il le faut pour ensuite concrétiser sur la ligne. Ou alors, jouer davantage un rôle de facilitateur pour offrir des positions de tirs extérieurs (qu’il faudra rentrer, cette fois) à ses coéquipiers, ce que la troupe de Mike Budenholzer a plutôt très bien fait cette saison. Tout ça, c’est bien beau, mais c’est quand même plus facile à dire qu’à faire, surtout quand vous sortez de toute une année à rouler sur tout ce qui bouge et que tout d’un coup, mauvaise surprise, c’est vous qui vous faites rouler dessus. Hier, on était plus parti sur Bambi que sur les Milwaukee Bucks.

Pour ce qui est du reste du déroulement de la série, tout est possible, donc faites vos jeux. Ce que l’on croit savoir, c’est qu’une grande partie de l’issue se jouera autour de la bataille de colosses sous le panier. Câlins musclés et coups de la corde à linge en perspective, avec au bout, une place en finale de Conférence. C’est plutôt pas mal.