Le maillot de Manu Ginobili ne pourra plus être porté : le 20 des Spurs, au plafond, à tout jamais
Le 29 mars 2019 à 05:52 par Bastien Fontanieu
C’est cette nuit, dans un AT&T Center rempli d’oignons tranchés, que la cérémonie de retrait du maillot de Manu Ginobili a eu lieu. Un moment façon Spurs, pour un des plus grands joueurs de l’histoire, à San Antonio comme ailleurs.
Ambiance nostalgique dans la cité texane ce jeudi, et pour cause. Quand vous voyez Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker assis au même rang devant la courte victoire des Spurs face aux Cavs, vous pouvez vous sentir un peu dans le passé. Pour cette grande soirée dédiée à El Manu, le gratin de la franchise noire et blanche s’était rassemblé au même endroit. Tony, Tim, Gregg Popovich, mais aussi Boris Diaw, Fabricio Oberto, Bruce Bowen et tant d’autres figures majeures qui ont pris part à l’aventure Ginobili. Quelle aventure. L’aventure d’un futur Hall of Famer, d’un artiste de la balle orange comme rarement on en reverra, d’un type qui jouait chaque match comme si c’était son dernier, mais qui jouait chaque minute comme si c’était un jeu plus qu’un sport. Manu, ses arabesques, ses balles perdues, ses passes géniales, ses fautes à la con, ses passages en force, ses contres sur All-Stars, ses cris rageurs et ses finger-roll à rendre jaloux George Gervin. Oui, Manu n’a peut-être pas les totaux des plus grands joueurs de tous les temps, notamment parce qu’il sortait du banc. Mais n’importe quel joueur de basket qui a tapé au moins 10 minutes dans une balle ne peut nier ceci : Gino est un des plus grands de l’histoire, que ce soit avec San Antonio, l’Argentine ou tout simplement auprès de son public. Un joueur aussi exceptionnel que l’homme, célébré justement ce jeudi soir par ses anciens collègues de la maison Spurs.
#GraciasManu, por todo.
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It's official! No. 20 will live in the rafters forever.#GraciasManu pic.twitter.com/7Hl2KaoOBX
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“Without Manu there were no Championships.” – Coach Pop#GraciasManu pic.twitter.com/U43sYDaOf6
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Il y avait Tony micro en main, ses blagues sur la chevelure de Manu, son beau discours pour rendre hommage au créateur qu’était Ginobili. Il y avait Oberto également, bras-droit de la sélection argentine et qui a tout connu avec son pote d’enfance. Il y avait évidemment Popovich, paternel aimant qui a d’abord cru exploser en tentant de contrôler l’arrière, avant de réaliser que non seulement il ne fallait pas le faire, mais qu’en plus le mettre sur le banc serait une des plus grandes décisions de sa carrière d’entraîneur. Ce qu’il a rappelé, justement, pendant la cérémonie. Puis il y a eu Duncan et son étonnement le soir de la Draft, lorsque les Spurs ont pris ce type un peu chelou évoluant en Italie à la fin des années 90. Qui ça ? Manu Ginobili, un nom, puis un surnom, puis un All-Star, puis une icône, puis une légende. Dans l’histoire des Spurs, du basket argentin et même de la NBA, difficile de trouver des joueurs aussi populaires, partout où ils vont dans le monde. Gino rassemble, il n’a pas de hater, il régale et donne, depuis toujours, sans compter. C’est cette générosité qui était célébrée cette nuit. La générosité d’un coéquipier, qui a accepté de mettre sa notoriété en retrait pour le bien de l’équipe. La générosité d’un artiste, qui a fourni highlight sur highlight sans jamais manquer d’effort. La générosité d’un pur joueur de basket, qui a donné des frissons et l’exemple à toute une génération de basketteurs, souhaitant trouver la parfaite balance entre athlète, citoyen, collègue, ami et juste bon humain.
Plus personne ne portera le numéro 20 à San Antonio. Posé à côté de Duncan, et en attendant le 9 de Tony, Manu Ginobili valide aujourd’hui l’avant-dernière étape de son immense carrière. Car la dernière ? Ce sera le Hall of Fame, les yeux fermés.