Anthony Davis veut prendre sa carrière en main : fini de perdre, y’a un business à faire tourner

Le 04 mars 2019 à 11:09 par Benoît Carlier

Anthony Davis
Source image : Instagram

Annoncé un peu partout et notamment aux Lakers, Anthony Davis est toujours à New Orleans après la trade deadline. Sa demande de transfert n’a pas encore aboutie mais le Unibrow a passé un cap psychologique dans sa carrière durant ce dernier mois.

Il y a une dizaine de jours, Anthony Davis publiait une photo qui a suscité pas mal de réactions sur son compte Instagram. Entouré par LeBron, Jamie Foxx, Meek Mill ou encore 2 Chainz, il tease la prochaine émission HBO s’intitulant “The Shop With LeBron James” à laquelle il a participé. AD n’est pas (encore) un joueur de Los Angeles mais il va déjà chez le barbier avec la star des Lakers pour causer devant quelques caméras. Et comme on pouvait s’en douter, le résultat est assez croustillant. A 25 ans, l’intérieur sort probablement du mois le plus important de sa jeune carrière sur le plan émotionnel et stratégique. Il n’a pas obtenu de bon de sortie et sa franchise lui a fait payer ses déclarations en l’effaçant un peu vite de sa mémoire et c’est donc dans ce contexte extrêmement nouveau et délicat que s’est exprimé Anthony Davis tout en discutant avec son futur coéquipier récent capitaine lors du All-Star Game, LeBron James.

“J’ai enfin la chance de prendre en main ma carrière et de dire ce que je veux dire ou de faire ce que je veux faire. Du coup, tout le monde dit que j’ai changé. Tout le monde me dit que j’ai grandi et qu’il est temps de prendre soin de ma carrière. Donc maintenant, en tant que joueur et en tant que CEO de mon propre business, c’est moi qui ai le pouvoir. Je fais ce que je veux et non plus ce que quelqu’un me dit de faire.”

Mais sans vouloir manquer de respect à qui que ce soit, AD n’est pas entièrement libre de faire ce qu’il veut. Du moins pas tout de suite. Encore sous contrat avec les Pelicans jusqu’en 2021, il dispose d’une player option sur la dernière saison mais c’est bien la franchise de Louisiane qui détient les clés de son destin sportif à court terme, jusqu’en juin 2020. La NBA et son CBA sont ainsi faits et les Pelicans sont les seuls à décider du sort du mono-sourcil dans la Grande Ligue pendant encore un an et demi. Ainsi, s’ils décident de le conserver au placard pour le punir de sa “trahison”, ils peuvent le faire. S’ils choisissent de faire affaire avec les Grizzlies ou Cleveland pour envoyer leur joueur star dans un tout petit marché sans possibilité de gagner un titre rapidement, ils peuvent le faire et il ne pourra pas les en empêcher. Même si NOLA est plus conciliant avec son numéro 23, pas sûr que ce dernier atterrisse là où il le souhaite dès cet été et il faudra donc peut-être attendre un an de plus pour réellement se retrouver en position de décider où il veut jouer au basketball.

Si on en croit les bruits qui courent, la destination se trouvant tout en haut sur sa liste de souhaits pourrait se traduire par “Les Anges” dans notre langue de Molière et possèderait déjà un numéro 23 assez imposant en guise de franchise player. Cela tombe bien, le King était lui aussi bien présent dans sa propre émission et il n’a pas hésité à faire sa part de tampering lobbying déjà entamée il y a quelques semaines pour prôner la libération de la parole des joueurs trop souvent influencés dans leurs choix. Une réaction pas très étonnante de la part du quadruple MVP qui aurait signé tout de suite pour envoyer tous ses coéquipiers au Smoothie King Center afin de récupérer le meilleur intérieur de la planète il y a quelques semaines. Mais pour cela il faudra encore attendre au mois trois mois, si ce n’est encore douze de plus si les Pelicans décident de faire affaire avec une autre franchise pendant l’été.

“Pendant sept ans, personne n’a rien dit. Les médias, les fans, les amis, personne n’avait dit quelque chose de négatif à propos d’AD. On voit que ça change quand tu ne fais plus ce qu’ils veulent que tu fasses. C’est la raison pour laquelle nous devons continuer à écrire notre histoire et à nous entraider [entre joueurs, ndlr] parce qu’il y a beaucoup de gens tout en haut de la chaîne qui vont tenter de contrôler votre destin en décidant à votre place.”

Entre deux tailles de barbe – il a refusé qu’on touche à sa pilosité au-dessus du niveau des yeux – AD a aussi souhaité mettre les choses au clair avec le public de la Big Easy aux tendances schizophrènes depuis quelques jours. Qu’ils soient déçus d’apprendre les désirs d’ailleurs de leur meilleur joueur, cela se comprend. Mais le produit de Kentucky leur a demandé de choisir leur camp dès à présent, confirmant qu’il n’aurait pas pu jouer à l’OM s’il était footeux.

“J’ai remarqué qu’ils me sifflaient mais quand on a commencé à perdre et que j’étais dans une bonne série individuelle ils m’ont réclamé. Sur le coup je me suis dit : ‘Vous allez devoir vous décider. Vous ne pouvez pas me siffler et m’encourager’.”

Comme quoi, on peut parfois parler d’autre chose que de la pluie et du beau temps en allant chez le coiffeur à tel point qu’on irait chez le barbier tous les jours pour entendre Bron et Tonio discuter comme ça si c’était possible.

Source texte : HBO


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