Rudy Gobert toujours vénèr contre l’arbitrage : prêt à se faire justice lui-même, on aura piscine quand il faudra le retenir

Le 12 déc. 2018 à 14:28 par Victor Pourcher

Rudy Gobert
Source image : NBA League Pass

Depuis la courte défaite du Jazz face à Miami, qui s’était jouée en toute fin de rencontre sur une faute contestable de Donovan Mitchell, Rudy Gobert entretient une relation compliquée avec les arbitres. Critiques, 15 000 patates, retour, gobelet, expulsion et aujourd’hui self-defense. Si vous ne voyez pas la logique de la dernière phrase, on s’occupe du bref rappel des faits. Pour les autres, voici la suite de la croisade de Rudy Gobert contre les arbitres.

Après cette fameuse défaite contre le Heat et les derniers lancers de Wade, Rudy Gobert avait décidé d’arrêter de se laisser faire et de pousser un coup de gueule sur la manière dont Utah était arbitré. Pour lui, le Jazz était moins considéré que d’autres marchés dans ce monde fabuleux de la NBA et de son concours de celui qui aura le plus gros. Le plus gros marché, non mais on précise parce qu’on vous voit arriver hein. Bref, autant vous dire que la NBA n’avait pas trop apprécié que Rudy mette publiquement en doute l’impartialité de l’arbitrage, ou du moins le considère biaisé. Et quand la Grande Ligue n’est pas contente, elle te fait banquer. Enfin, elle te fait banquer à beaucoup d’autres occasions, mais quand un joueur la critique devant le monde entier, elle a une tendance particulière à se jeter sur son porte-monnaie. Et en chopant celui de Rudy, elle s’est servie : 15 000 dollars d’amende pour Gobzilla et ses déclarations. Pas de quoi perturber le pivot français qui se ramène contre Houston avec l’intention d’enfoncer les Rockets et Clint Capela. Mais deux fautes rapides dans le premier quart-temps et Rudy Gobert, ayant probablement encore en tête ses déboires récents, pète un plombs, fracasse un gobelet avec un charisme bien personnel et se fait éjecter au bout de trois petites minutes de jeu. Vous pensez que tout ça est derrière lui ? Bien évidemment que non, Rudy ne lâche pas le morceau et en place de nouveau une petite pour les arbitres dans le Salt Lake Tribune, à l’issue d’une nouvelle défaite 122-113 contre OKC :

“Cette nuit, quelqu’un m’a attrapé le bras et m’a tiré vers le sol – c’était une action dangereuse et c’est moi qui ai été sanctionné. Donc si je dois me faire justice moi-même, je le ferai. Et ce ne sera pas beau à voir. J’espère que je n’aurai pas à le faire, je veux simplement jouer au basket.”

Ok donc clairement, on part sur une véritable mise en garde. Parce qu’un gars de 2m16 pour 113kg, capable de prendre une bière dans le frigo d’une main et de choper un hoodie dans la chambre de l’autre sans bouger du canapé, qui te dit envisager de se “faire justice lui-même”, ça doit normalement activer un mécanisme de fuite instinctive chez une personne normale. Malheureusement, Rudy Gobert est en NBA, une ligue où il est bien loin d’être entouré de gens normaux, entre les superstars au talent fou, les freaks nés sur une autre planète et les tontons qui dévalisent les cantines du pays. Et si l’on imagine que sa déclaration visait principalement les arbitres, elle risque de réveiller la concurrence qui pourrait vouloir tester celui qui a annoncé sa volonté de casser des bouches. Même vis-à-vis des arbitres, on n’est pas bien sûr de la stratégie du “si tu me sanctionnes et pas les autres, je vais tout soulever”… Après, on n’est pas des pros de la com’ hein. En tout cas, on espère et, quelque part, on sait déjà que Rudy Gobert fera la seule chose qui sera acceptable après tout ce bla-bla : assumer et prouver sur les parquets.

On comprend que le Défenseur de l’Année 2018 soit frustré du départ mitigé de sa franchise, qu’il râle sur des coups de sifflet qui le pénalisent bien plus que d’autres. Attention néanmoins à ne pas se mettre toute la Ligue à dos, joueurs et arbitres. À moins qu’il en ait besoin pour élever son niveau et qu’il assume ses propos en déchiquetant les raquettes adverses chaque soir. Là d’accord, vas-y Rudy : fais-toi justice, on te regarde !

Source texte : Salt Lake Tribune