Rudy Gobert pousse un coup de gueule : les coups de sifflet ça vaut pour tout le monde, même dans les petits marchés

Le 04 déc. 2018 à 11:10 par Alexandre Taupin

Rudy Gobert
Source image : NBA League Pass

Il y a toujours eu des plaintes des joueurs selon lesquels ils ne bénéficiaient pas d’assez de coups de sifflets de la part des officiels. Les raisons étaient multiples : l’arbitrage maison, le statut de star de l’adversaire, la rancœur personnelle entretenue par un officiel envers un joueur, on a eu le droit à tout ou presque. Aujourd’hui, c’est notre Rudy Gobert national qui pointe les différences de traitement entre petits et gros marchés de la part du corps arbitral. 

Voilà une sortie dont il nous ne nous avait pas habitué. Dans la foulée du match perdu contre le Heat de Miami, Rudy Gobert en avait gros sur la patate et il s’est lâché sur ce qu’il estime être une discrimination envers son équipe et sa ville. Interrogé par Andy Larsen pour The Salt Lake Tribune, le pivot tricolore ne mâche pas ses mots.

“Je veux juste être cohérent à un moment donné. Chaque soir c’est la même merde. Chaque soir ça a été la même merde. Si vous sifflez quelque chose d’un côté, vous devez le sifflez de l’autre aussi. Une fois qu’ils feront cela, je serai plus respectueux à leur égard. J’en ai juste marre. Chaque match c’est la même chose. Nous sommes un petit marché et nous le savons.” […]

“Tu ne peux pas décider de l’issue de la rencontre de cette manière. Ils sifflent une faute sur l’action de D-Wade et pas sur Donovan alors qu’il se fait pousser plus fort juste avant. Je sais que Donovan n’est pas D-Wade, il n’y a aucun problème. Mais respectez-nous au moins, en tant que compétiteurs et en tant que joueurs.”

Il aurait pu ajouter “i’m too old for this shit” que ça aurait été pareil, mais il n’empêche qu’il est intéressant de voir le nombre de plaintes des joueurs au sujet des arbitres : John Wall il y a quelques jours avait déjà montré tout son mépris pour les hommes en gris. Il s’agit malheureusement d’un vieux serpent de mer pour la ligue qui a déjà eu à régler ce genre de conflit par le passé. La saison dernière, l’association des arbitres NBA avait même demandé à rencontrer l’Union des joueurs afin de réduire les tensions devenues de plus en plus palpables sur le terrain. On espère que cela ne reviendra pas sur le tapis cette saison mais c’est malheureusement une possibilité. Le nombre de coups de sifflets a augmenté de plus en plus, surtout pour les équipes en défense, et la plupart des joueurs ne comprennent pas toujours leurs torts dans l’instant, ce qui peut amener à une certaine lassitude à terme. Les Indiana Pacers avait d’ailleurs écrit un courrier à la ligue pour dénoncer le fait qu’il ne serait bientôt plus possible de défendre, dès lors que les arbitres sifflent le moindre contact, même sans ballon.

Pour en revenir à Rudy Gobert, il s’agit certainement d’une réaction à chaud et les résultats en dents de scie de son équipe, qui est aujourd’hui quatorzième à l’ouest alors qu’elle avait fini cinquième la saison dernière, ne doivent pas aider Gobzilla à rester serein. Il ne pourra certainement pas échapper à une sanction de la ligue, qui n’admet pas que les joueurs puissent remettre en cause l’impartialité des arbitres, il va donc falloir sortir le chéquier et évacuer toute cette frustration pour remettre son équipe sur de bons rails.

Rien ne prouve – concrètement – que les arbitres favorisent les gros marchés sur les coups de sifflet : à titre d’exemple Utah est la quatrième équipe à obtenir le plus de lancer francs alors que Boston est 29ème, pourtant pas le plus petit marché. Rudy Gobert est le leader du Jazz et sa sortie a aussi pour but de protéger son équipe, en ce sens elle n’est aucunement critiquable mais les grandes équipes n’ont pas besoin de coups de sifflet pour remporter un match et le pivot va devoir secouer ses coéquipiers pour replacer le Jazz à sa juste place, bien loin des bas fonds de l’ouest. 

Source texte : The Salt Lake Tribune