Au cœur du cirque Lakers – Chapitre #4 : la bande à LeBron commence à montrer les muscles

Le 02 déc. 2018 à 21:27 par Nicolas Meichel

Source image : NBA League Pass

The Lakers are back ! Après plusieurs années de vaches maigres, la mythique franchise de Los Angeles est de retour sur le devant de la scène. L’arrivée de LeBron James durant l’intersaison a immédiatement recentré l’attention sur la Cité des Anges, qui détient désormais la plus grande star du basket mondial. Mais outre le King, les Lakers possèdent également un sacré mélange de jeunots aux dents longues et d’anciens un peu tarés. Sans aucun doute, l’équipe californienne mérite d’être suivie de près cette année, sur comme en dehors du terrain. C’est pourquoi TrashTalk vous propose cette rubrique bimensuelle spécialement dédiée au cirque de Los Angeles. On attaque le quatrième chapitre !

# SUR LE TERRAIN

Résultats :

  • 18 novembre @ Miami : victoire 113-97
  • 21 novembre @ Cleveland : victoire 109-105
  • 23 novembre vs Utah : victoire 90-83
  • 25 novembre vs Orlando : défaite 108-104
  • 27 novembre @ Denver : défaite 117-85
  • 29 novembre vs Indiana : victoire 104-96
  • 30 novembre vs Dallas : victoire 114-103

Lentement mais sûrement, les Lakers grimpent dans la hiérarchie de la terrible Conférence Ouest. Au cours de la dernière quinzaine, les hommes de Luke Walton ont fait le boulot en remportant cinq de leurs sept matchs, ce qui porte leur bilan à dix victoires pour quatre défaites sur le mois de novembre. D’un point de vue purement comptable, c’est plutôt encourageant, en particulier pour une équipe qui cherche encore son équilibre. Certes, Los Angeles a profité d’un calendrier et de circonstances plutôt favorables pour engranger les wins. Mis à part le joli succès de vendredi contre une formation de Dallas en feu, les Lakers ont tapé Miami et Cleveland à l’extérieur, ainsi que le Jazz sans Donovan Mitchell et des Pacers privés de Victor Oladipo. Rien de ouf donc, d’autant plus que le beau jeu n’a pas toujours été au rendez-vous. Entre les turnovers à répétition, les briques du parking et le manque de réussite criant sur la ligne des lancers-francs, on ne peut pas dire qu’on était en mode Showtime au Staples Center. Mais en NBA, rien n’est jamais acquis et il faut parfois savoir gagner sans la manière, en resserrant les boulons en défense. Quand on voit la concurrence qui existe dans le Wild Wild West, il vaut mieux ne pas laisser trop de matchs en route sous peine de dégringoler à vitesse grand V (coucou les Spurs). Les Lakers ont assuré à ce niveau-là, même s’ils sont passés au travers face au Magic à la maison ainsi que du côté de Denver, où ils ont pris une grosse fessée. Malgré ces deux défaites bien crades, Los Angeles se place aujourd’hui au sixième spot de l’Ouest avec 13 victoires pour neuf défaites. Ça faisait un bail que la franchise californienne n’avait pas eu un tel bilan. Il faut remonter à la saison… 2012-13 pour voir les Lakers se retrouver avec quatre matchs au-dessus des 50% de victoire. C’était l’époque où Kobe Bryant évoluait aux côtés de son pote Pau Gasol et de sa tête de turc préférée Dwight Howard, le tout avec un Steve Nash en pré-retraite à la mène et Pringles Mike D’Antoni sur le banc. Une éternité quoi.

Evidemment, LeBron James est l’une des raisons principales qui expliquent les bons résultats récents des Lakers. Très clairement, le King a pris les choses en main. Tout d’abord, il a cartonné lors de la tournée de ses ex avec une perf à 51 pions contre son ancienne équipe de Miami, puis un gros match à Cleveland dans lequel il a terminé avec 32 points, 14 rebonds et sept caviars. Welcome home Mr. James ! Ensuite, il a sorti son costume de killer face à Utah et Indiana. Dans ces deux rencontres, il s’est montré ultra-clutch dans les dernières minutes et a porté les siens vers la victoire. Bref, on a eu droit à du LeBron version Cavs, ce qui est toujours impressionnant à voir mais qui n’est pas forcément du goût de Magic Johnson. En effet, le boss de L.A. ne souhaite pas qu’une LBJ-dépendance s’installe comme c’était le cas dans l’Ohio l’année dernière (il possède un usage rate de 30,9% en 2018-19, contre 30,8% l’an passé à Cleveland), et veut que coach Walton limite son temps de jeu (34,8 minutes cette saison, plus faible moyenne en carrière). Il a bientôt 34 balais, il est dans sa seizième campagne NBA et possède plus de 45 000 minutes au compteur en saison régulière. Si des mecs comme Rajon Rondo et Lance Stephenson ont été recrutés durant l’intersaison, ce n’est pas uniquement pour foutre le feu dans le vestiaire mais c’est aussi pour soulager James au niveau du playmaking. Et puis il ne faut pas oublier que des jeunots comme Lonzo Ball, Brandon Ingram et Kyle Kuzma peuvent faire des choses plutôt intéressantes avec un ballon de basket, bien qu’ils soient encore un peu tendres. Zo est un pur meneur qui sent très bien le jeu, BI s’est déjà occupé de la mène par le passé et est capable d’enchaîner les paniers quand il est agressif, tandis que Kuz peut exploser à n’importe quel moment tout en ouvrant des opportunités pour ses coéquipiers. Il faut donc trouver le juste milieu.

“C’est le défi auquel je suis confronté depuis que je suis arrivé. A quel point est-ce que je dois déléguer et laisser les jeunes trouver les solutions ? A quel point est-ce que je dois prendre les matchs à mon compte ? Je pense que ce soir, c’était l’un des moments où ils ont regardé dans ma direction pour conclure la rencontre.”

– LeBron James, après la victoire face aux Pacers (via ESPN).

L’absence du leader de la second unit Rajon Rondo, qui s’est pété la main à la mi-novembre, joue forcément un rôle dans la propension de LeBron à prendre les choses en main. Mais la vraie question qui se pose, c’est de savoir si James peut vraiment jouer d’une autre manière. On le sait, le King a besoin d’avoir la gonfle, il aime contrôler les choses, il aime diriger son attaque. Son jeu est basé là-dessus, c’est comme ça qu’il domine. C’était le cas à Cleveland, c’était le cas à Miami, et maintenant on a droit à la version Los Angeles. D’après certains scouts qui suivent les Lakers de près, il lui arrive d’ignorer les consignes de Luke Walton, qui laisse désormais le numéro 23 organiser les possessions offensives. Rien de bien surprenant, mais cela montre encore une fois à quel point Bron Bron a besoin d’être le point focal de l’attaque. D’un côté, il rend ses coéquipiers meilleurs à travers son altruisme et sa très grande connaissance du jeu. De l’autre, il peut aussi les brider de par son aspect ball-dominant. C’est pour cela qu’avant d’arriver en Californie, il a souvent été entouré de snipers et de joueurs qui excellaient dans le catch & shoot. Aujourd’hui, le profil de l’équipe dans laquelle il évolue est complètement différent sauf que ce n’est pas lui qui s’adapte, mais ses coéquipiers. Le meilleur exemple, c’est Lonzo Ball. Cette saison, avec James à ses côtés, le fils de LaVar doit plus jouer sans ballon, ce qui n’est pas forcément idéal pour lui quand on connaît ses galères au shoot extérieur. Cependant, ce n’est pas pour autant qu’il est moins utile, au contraire. Au cours des deux dernières semaines, Zo a montré qu’il pouvait apporter une dimension supplémentaire aux Lakers. Lorsqu’il est en attack mode, notamment en transition, il devient tout de suite plus dangereux car moins prévisible, lui qui a souvent tendance à faire l’extra-passe et se reposer sur des tirs du parking. Son match à Cleveland, où il a terminé avec 15 points à 7/11 au tir, représente sans doute sa meilleure performance de la saison sur le plan offensif. Dans l’antre des Cavaliers, il a été agressif vers le panier comme jamais cette année. Il a ensuite poursuivi sur sa lancée contre Utah, avec un peu moins de réussite mais avec un impact similaire sur son équipe. LeBron n’a d’ailleurs pas hésité à l’encenser après la rencontre face au Jazz. Reste maintenant à trouver cette régularité dans l’agressivité pour accompagner tout le reste. Parce que Ball, c’est un joueur qui peut apporter dans toutes les phases du game en-dehors du shooting. Avec sa belle activité défensive, son hustle au rebond et sa capacité exceptionnelle à voir le jeu, Lonzo est sans aucun doute une pièce importante du puzzle.

# DANS LES COULISSES 

Le retour de LeBron James dans l’Ohio le 21 novembre dernier était évidemment le temps fort de la dernière quinzaine. Pour la première fois depuis son départ vers la Cité des Anges, le King a remis les pieds sur le parquet de la Quicken Loans Arena, où il a accumulé tant d’exploits avec les Cleveland Cavaliers. Si LeBron a fait ce qu’il fallait sur le terrain, il a aussi profité de ce retour aux sources pour rendre une visite surprise aux gamins de SON école, intitulée “I Promise School”. Pour rappel, cette dernière a ouvert ses portes à Akron le 30 juillet dernier grâce au soutien de la LeBron James Family Foundation. Elle est destinée à 240 enfants âgés entre huit et dix ans et issus de milieux socio-économiques difficiles. L’émotion était forcément de mise pour ces gosses, mais aussi pour LBJ, qui accorde toujours beaucoup d’importance à son rôle au sein de la communauté.

“Je suis reconnaissant envers chacun d’entre vous, car vous me donnez l’inspiration pour devenir le meilleur modèle, la meilleure personne, le meilleur leader, le meilleur père, ami, mari possible. Grâce à vous, les 240 qui composent cette école, je me lève chaque jour en ayant conscience de mes responsabilités et de ce que vous représentez pour moi. Je suis reconnaissant de vous avoir dans ma vie. Merci à vous.”

– LeBron James, lors de sa visite auprès des enfants de son école.

All love & smiles with our big kid from Akron back in school 🖤 @KingJames #WeAreFamily #IPROMISE pic.twitter.com/yMUVNoVG7G

— I PROMISE School (@IPROMISESchool) November 21, 2018

Un jour plus tard, lors de la traditionnelle fête de Thanksgiving, Lance Stephenson a accueilli chez lui les caméras de Spectrum SportsNet. Là encore, les gamins sont à l’honneur. L’occasion de voir Lance avec sa grande et belle famille dans un moment de convivialité très sympathique.

See what a 🦃 holiday around the @StephensonLance house is like on tonight's all-new #BackstageLakers!

Following the postgame show on @SpectrumSN pic.twitter.com/t8tgDzZzEJ

— Los Angeles Lakers (@Lakers) November 30, 2018

Enfin, les deux dernières semaines ont aussi été marquées par la visite d’une véritable légende d’Hollywood, MONSIEUR Denzel WashingtonAprès le rappeur Kendrick Lamar en début de saison, le célèbre acteur est allé à la rencontre des Lakers dans le cadre des « Genius Series », juste avant la rencontre face aux Pacers. Sur une série de deux défaites d’affilée au moment de sa venue, la bande à Luke Walton avait grandement besoin d’inspiration.

“C’est super. Les joueurs sont frustrés et énervés après ce genre de matchs. Quand vous ramenez un gars comme Denzel, ça fait du bien au moral.”

– Luke Walton, via ESPN.

Le père de Jesus Shuttlesworth dans “He Got Game” a axé son message sur les thèmes de l’humilité, la gratitude et la solidarité envers les autres. Grand fan de basket et supporter des Lakers, Denzel Washington se montre souvent au Staples Center pour mater son équipe favorite. Mais cette fois-ci, ce sont les joueurs de LA qui ont regardé Denzel en train de donner un speech dont il a le secret, comme s’ils étaient devant l’un de ses films. Suite à cette visite, LeBron a tenu à lui rendre hommage, ainsi qu’à Will Smith et Dave Chappelle (via ESPN).

“J’ai grandi en regardant ces gars-là, en les admirant. […] Ils n’avaient aucune idée qu’ils inspiraient un gamin d’Akron dans l’Ohio, alors qu’ils étaient à Los Angeles en train de tourner des films, des émissions de TV ou en tournée pour faire des sketches et des trucs du genre. C’est de cela dont il s’agit. Là où j’ai grandi, les seules vraies inspirations sont les dealers de drogue. Et Dieu merci, j’ai pu être inspiré par des gens qui faisaient les bonnes choses, et pas les mauvaises.”

# DATES DE TOURNÉE

Deux prochaines semaines :

  • 2 décembre vs Phoenix
  • 5 décembre vs San Antonio
  • 7 décembre @ San Antonio
  • 8 décembre @ Memphis
  • 10 décembre vs Miami
  • 13 décembre @ Houston
  • 15 décembre @ Charlotte

Sur deux victoires consécutives, Los Angeles va tenter d’enchaîner face à des adversaires de sa Conférence. Mise à part l’opposition de ce dimanche versus Phoenix (à suivre au Flow Paris dans une ambiance de folie), qui devrait se solder par une victoire si les Lakers ne font pas les cons, les autres matchs s’annoncent tendus contre des concurrents directs de l’Ouest. Au programme, une double confrontation face à une équipe de San Antonio en pleine crise, puis deux déplacements à Memphis et Houston. Le cirque de L.A. fera également une représentation au Staples Center contre Miami, avant d’entamer une mini-tournée sur la Côte Est avec une rencontre du côté de Charlotte.

TrashTalk vous donne désormais rendez-vous le 16 décembre prochain, pour vous donner des nouvelles du cirque Lakers. En attendant, prenez soin de vous.