Les Clippers s’imposent à Portland et restent en tête à l’Ouest : en même temps, quand ton poste 3 est meilleur que LeBron…

Le 26 nov. 2018 à 06:15 par Giovanni Marriette

Tobias Harris
Source image : YouTube

C’était bien l’affiche de la nuit qui opposait à 3h les Blazers aux Clippers. Tout simplement car elle donnait lieu à une bataille entre deux des gros morceaux de la Conférence Ouest en ce début de saison, dont – s’il vous plaît – des leaders californiens plus qu’étonnants depuis un mois. On a maté ça entre deux (sept) cafés, et franchement ça valait le coup d’œil. Allez, un debrief et au dodo (boulot).

Première info de la nuit, on notait le retour dans le starting five de Moe Harkless, le genre de breaking news intéressante uniquement pour sa famille et pour celle d’un Jake Layman du coup relégué sur le banc. Next. Deuxième info, le Moda Center a beau être un bastion relou à attaquer (7-2 avant ce match), l’ambiance y ressemblait plus en début de match à la tombola d’Yssingeaux un 15 août pluvieux. Pas un souci pour les locaux qui attaquent mieux que leurs hôtes, grâce notamment à un Jusuf Nurkic dominant sous les panneaux et à un Damian Lillard à l’heure au rendez-vous. Côté Clippers l’inévitable Tobias Harris marque quasiment tous les points de son équipe, à base de paniers plus la faute et de moves aussi lents qu’efficaces. Quatre points d’avance pour Rip City à la fin du premier  quart, treize à la mi-temps (58-45), et un match globalement géré par les hommes de Terry Noeud Pap’ Stotts, notamment grâce à l’apport d’un banc une fois de plus bien efficace. Evan Turner, Meyers Leonard et Zach Collins semblent partager un cerveau pour trois ? Tant pis, on voit surtout trois mecs qui upgradent le niveau de leur équipe quand ils rentrent et ça tombe bien, on ne leur demande pas de remplir des QCM mais bien de jouer au basket. En face Tobias Harris est bien seul, le banc des Clippers est lui moins tranchant qu’à l’accoutumée et l’on se dirige tranquillement vers une victoire des locaux, plutôt logique en somme.

Oui mais non. Oui mais non car quand Damian Lillard active le mode arrosage automatique et que dans le même temps les Clippers appliquent un jeu des plus soignés, l’écart se réduit inexorablement. Lou Williams a beau poursuivre sa soirée foirée (2/13 au final), Tobias Harris devient injouable et ramène tranquillement ses sauces dans le match. Shaï Gilgeous-Alexander gère la mène avec assurance, Danilo Galinette rentre ses petits buckets ça et là, Montrezl Harrell fait enfin parler son instinct animal et les joueurs de Doc Rivers reviennent sans éclat mais avec sérieux, jusqu’à prendre les devants lors du dernier quart. Chouette on va avoir un money time. Et qui dit money time dit évidemment Damian Lillard, sur qui tous les yeux du Moda se poseront en fin de match. Nurkic est sorti pour blessure, le banc continue son taf, C.J. McCollum est solide mais c’est bien sûr le numérozer des Blazers qui doit s’occuper de fermer la boutique. Un énorme trois avec la faute et une autre bombe plus loin, on se dit que gagner un match à Portland quand Dame est dans cet état- là est tout bonnement impossible, sauf que l’on a tendance à oublier que Lillou peut également devenir à tout moment de sa vie et de ses matchs un croqueur bien énervant. Et c’est cette face cachée qui éclatera au grand jour en fin de match, puisque si les visiteurs continueront d’enquiller les paniers faciles, Dame Dolla se transformer finalement en Dame Pipi en craquant sur ses quelques derniers tirs, emmenant dans son sillage un squad qui terminera à 8/38 du parking.. Pas le cas de Clippers tellement appliqués, qui piqueront le dernier ballon dans les mains d’Evan Turn(ov)er histoire d’assurer une très grosse win, histoire d’asseoir aussi leur magnifique première place à l’Ouest, qui plus est à l’extérieur, qui plus est face à une franchise directement à la bagarre avec eux.

Il fallait s’imposer avec la manière, et les Clippers ont encore coché toutes les cases. Pas besoin de Point God ni de concours de alley-oops, une bande de mineurs taiseux et durs au mal suffit bien pour gagner des matchs. Alors oui les Clippers profitent de l’état chelou d’une Conférence en pleine mue, mais on ne peut absolument pas leur enlever ce degré d’application chaque soir depuis le début de saison. Un quasi sans-faute à poursuivre le plus longtemps possible, pendant que Damian Lillard ira régler sa montre chez l’horloger le plus proche.

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