Derrick Rose renaît de ses cendres : trop de vintage sous nos yeux, on n’était pas vraiment préparé
Le 24 nov. 2018 à 12:09 par Alexandre Taupin
Combien de fois avons-nous rêvé du retour en forme de Derrick Rose ? Trop de fois sans doute. Lui, le plus jeune MVP de l’histoire de la NBA. Combien de come-backs tentés, pour finalement s’écrouler à nouveau ? Et puis soudain, le retour de celui qu’on avait presque oublié, D-Rose.
C’est sans doute l’histoire d’un joueur que plus personne n’attendait. Star universitaire, premier choix de la Draft 2008, le meneur avait tout pour briller dans la grande ligue. Et il le fit. Meilleur performance d’un rookie en Playoffs avec Kareem Abdul-Jabbar, excusez du peu, il remporte le titre de meilleur joueur dès sa troisième saison pour devenir le plus jeune lauréat de la récompense devant Wes Unseld. Et puis Rose, c’est un joueur spectaculaire, athlétique à souhait, une vraie pile électrique qui remplit les Top 10 toute la saison. Natif de Chicago, il est logiquement devenu le chouchou du United Center, qui s’en cherchait un depuis le départ de His Airness. Tout ce conte de fée jusqu’à un soir de Playoffs en 2012, où le genou se plie… Pour ceux qui se demandent encore pourquoi Rose était sur le terrain alors que le score était déjà fait depuis longtemps, on vous laisse voir avec ce diable de Tom Thibodeau. Pas de Jeux Olympiques, les craintes d’un retour moins explosif et pourtant particulièrement médiatisé. Il parvient à revenir la saison suivante le temps de dix matchs avant de devoir passer sur le billard, le début d’une longue série. Si l’impression est encore bonne, le joueur ressemble de moins en moins à celui qui a émerveillé la ligue quelques années auparavant. Il attaque moins le cercle et ne semble plus aussi sûr de son corps et donc de ses armes. Ces doutes se lisent dans son jeu qui devient plus prévisible. Il ne peut même pas se réfugier derrière le tir à 3-points puisqu’il s’agit de son talon d’Achille. Un joueur qui ne shoote pas de loin, n’attaque plus le cercle de peur de se blesser et dont la défense est suspecte, vous avez tout à coup le profil d’un joueur… qui n’a plus sa place en NBA.
Car, oui, Rose est un joueur que plus personne n’attendait. Un joueur qui réussit à obtenir, in extremis, un contrat au minimum chez les Wolves pour attaquer la saison alors que certains l’attendaient en Chine ou sur Namek. Coup de pouce de son ancien coach ou vrai confiance sur sa capacité à revenir ? On avait du mal à décider. Sa demi-saison l’année passée n’avait pas enflammé les foules. Restait à voir ce qu’il en serait cette année, et pour le moment, il réussit à bluffer tout son monde. 19 points, 5 passes et 4 rebonds de moyenne, le tout à 47% au tir dont 46% à trois points. La nuit dernière encore, il inscrit 25 points en seulement 29 minutes en shootant à 65% et en rentrant ses deux tirs de loin. A titre de comparaison, Rose n’avait JAMAIS dépassé les 34% pour les tirs pris from downtown sur une saison, et encore, il s’agit d’une moyenne haute pour lui. Et le voilà qui plante comme s’il avait fait le camp Steph Curry cet été. On aimerait bien connaître les secrets de sa préparation… Son match à 50 points contre Utah nous avait fait chaud au cœur ainsi qu’à toute la ligue, gros moment d’émotion pour un joueur qui savait d’où il revenait et tout ce qu’il avait traversé. D-Rose est un joueur nouveau, qui ne cherche plus à redevenir celui qu’il était avant. Il laisse le jeu venir à lui sans forcer et dynamite les seconds units par son agressivité. Son apport à trois points est une aide précieuse pour les Wolves en manque de spacing. Et cette nouvelle formule fonctionne, puisqu’il est désormais un candidat annoncé au titre de sixième homme de l’année. Un prix qui serait grandement mérité et qui viendrait récompenser ses efforts depuis des années. S’il a encore certains soirs sans, il s’est affirmé comme la seconde option offensive des Timberwolves, reléguant un Wiggins au rôle de troisième homme.
Il ne reste plus qu’a maintenir ce niveau jusqu’à avril voire plus pour décrocher la timbale. Ses rivaux Lou Williams, Julius Randle ou autres Domantas Sabonis ont leurs chances, mais nul doute qu’au moment de voter, certains auront un pincement de cœur en pensant au parcours de Rose. Les histoires tragiques qui finissent bien, on aime bien ça en NBA.