Serge Ibaka et Pascal Siakam, performants et complémentaires : la raquette des Raptors fait du sale en ce début de saison

Le 14 nov. 2018 à 07:38 par Clément Hénot

Ibaka Siakam

Depuis ce trade entre Toronto et San Antonio, envoyant DeMar DeRozan dans le Texas et Kawhi Leonard à l’exact opposé de Los Angeles, des incertitudes planaient sur l’avenir des Raptors. Avec un bilan de 12 victoires pour deux petits revers, tous ces doutes ont été balayés, et si The Klaw et Kyle Lowry restent les têtes d’affiche de ces débuts tonitruants, la raquette Serge Ibaka-Pascal Siakam est très loin d’y être étrangère.

En effet, les deux se régalent sous la houlette de Nick Nurse qui dispose donc de deux armes supplémentaires en plus de son ailier tressé et de son meneur dodu : l’infirmier a d’abord transfiguré le premier, qui n’a tout simplement jamais été aussi fort, statistiquement parlant à 29 ans, que ce soit à Oklahoma City ou à Orlando (on y reviendra). Mais le coach a également accentué la progression du second qui n’en finit plus de franchir palier sur palier et de se rendre indispensable aux Raptors. Si les noms ne sont pas vraiment ronflants, les statistiques sont quant à elles au rendez-vous. Avec en moyenne 17.2 points à 58.4% aux tirs, 7.9 rebonds et 1.3 contre pour l’Espagnol repositionné en pivot, reléguant Jonas Valanciunas sur le banc, et 13.3 points à 63.4% aux tirs, 6.4 rebonds et 2.1 passes pour le Camerounais qui prend du coup le poste 4 vacant, on peut dire que les deux savent se rendre utiles à Toronto, sans pour autant être des All-Stars en puissance. Leur profil d’intérieur moderne est aujourd’hui diablement efficace dans une NBA où les scores fleuves n’empêchent pas toujours la dureté défensive, puisque les deux savent défendre, mais également prendre le lead en attaque quand le besoin s’en fait ressentir et de manière très complémentaire, parfait pour soulager les deux “KL”.

Car au delà des performances globales, c’est dans la complémentarité que les deux zouaves font le bonheur des Dinos. Serge Ibaka a toujours été une arme de dissuasion dans la peinture et l’un des meilleurs contreurs de la NBA qui a également apporté de l’autre côté du terrain de façon régulière, posant quasi-systématiquement sa douzaine de points par match (ça valait bien un échange avec Victor Oladipo, Domantas Sabonis et Ersan Ilyasova, hein Rob Hennigan ?), tandis que Pascal Siakam sait mettre ses qualités athlétiques et sa vélocité au service de la défense, ce qui lui permet de contenir à la fois des intérieurs grâce à sa force, et des ailiers grâce à son incroyable mobilité pour son gabarit. Le natif de Douala a travaillé ses points faibles, jusqu’à devenir une vraie menace offensive, même s’il doit encore progresser derrière l’arc, tout en gardant son énergie en défense. Il lui arrive même de monter la balle comme un “point forward” et de se créer ses actions lui-même, c’était une volonté du nouveau management des Raptors : voir “Pascalou” éclore comme un all-around player. En tout cas, sa grosse semaine lui a permis de remporter un improbable titre de joueur de la semaine à l’Est, CJ McCollum raflant la mise à l’Ouest. Les stars étaient au rendez-vous dis-donc.

En tout cas, noms ronflants ou non, street credibility ou non, les Raptors s’en cognent et ils surfent sur la NBA en ayant tout simplement le meilleur bilan de la Ligue. Leur raquette francophone aussi athlétique que complémentaire, aussi discrète que performante n’y est sûrement pas pour rien. Quelque chose nous dit que leur besogne est loin d’être terminée !

 


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