LeBron James calme le jeu : zéro pression pour les Lakers, la saison peut être réussie sans gagner de titre
Le 25 sept. 2018 à 03:51 par Bastien Fontanieu
Pour sa toute première conférence de presse en tant que joueur des Lakers, LeBron James était évidemment la star du Media Day dans toute la NBA et le King n’a pas perdu de temps avant d’utiliser sa comm’ léchée : que tout le monde respire, les Lakers vont avoir besoin de temps.
C’est son rôle depuis des années, et il le gère avec une rare précision. Parfois investigateur et capable de mettre la pression sur sa propre équipe, LeBron est aussi le catalyseur qui prend les médias à son compte lorsqu’il faut conserver le navire en eaux calmes. Et forcément, en voyant le bordel généré par ces Lakers, ses Lakers, James était dans l’obligation d’intervenir. Depuis le 1er juillet dernier, la hype a atteint un niveau monstre dans les rues de Los Angeles comme partout ailleurs, et pour des raisons assez simples. Entre la signature du King, celle de JaVale McGee, de Rajon Rondo, de Michael Beasley, de Lance Stephenson et le tout sans se séparer des petiots à fort talent, les couleurs de l’été furent majoritairement violettes et jaunes à la plage. Sujet de discussion numéro 1 dans n’importe quel bar, les Lakers 2018-19 attirent tous les regards, et donc toutes les attentes du monde. Sauf qu’en bon dirlo du centre de loisirs qu’il est, LeBron a préféré prévenir tout de suite son public, doucement sur les projections futures. Avec un groupe tout neuf, un coach bien jeune, des tempéraments volcaniques dans le même vestiaire et une Conférence Est qui – aux dernières nouvelles – n’a pas changé, mieux vaut offrir à la franchise de Los Angeles un peu d’espace. De quoi se gameler cette saison, tout simplement. Le message est clairement envoyé par le King.
Je ne crois pas que le seul signe de succès dans une saison est de remporter un titre. Il n’y a qu’un champion par an, cela ne veut pas dire que si vous ne l’êtes pas vous n’avez pas eu de succès. Il y aura des victoires et des défaites, mais les choses que l’on peut contrôler entre nous est la façon dont on se préparera pour chaque match, la façon dont on progressera. On est un tout nouveau groupe, certes il y a des joueurs qui sont de retour, mais d’une manière globale on ne fait que se découvrir. Donc on va prendre des gamelles, il y aura de bons moments et de moins bons moments, mais c’est ce qui se passe avec n’importe quelle équipe toute neuve. Par contre, si on fait tous confiance au processus, et qu’on est déterminés à s’entraider en y mettant le temps ainsi que le travail, tout ira dans le bon sens.
On a du chemin, avant d’atteindre Golden State. Ils peuvent démarrer leur camp d’entraînement et reprendre là où ils en étaient, nous on démarre de zéro. Donc on a du chemin. On ne peut pas penser à ce qu’ils font, Golden State c’est Golden State, ils sont champions en titre et sont ensemble depuis quelques temps. Mettons cela de côté et concentrons-nous sur ce que l’on doit faire chez les Lakers, afin de devenir des prétendants au titre comme les Warriors ont réussi à le faire ces dernières années.
Que la presse se prépare déjà, que les fans anciens ou nouveaux s’y attendent, il va en effet y avoir des soirées folles comme des soirées déprimantes si vous soutenez la franchise en or et violet. Lors de certains matchs, l’adresse des shooteurs, le jeu de passe et le spectacle assuré par les clowns de Luke Walton nous imposera de faire tourner les serviettes jusqu’au petit matin. Et puis, dès le lendemain, le bordel sera tel sur le terrain lors de séquences de jeu frustrantes qu’on pensera tout l’inverse de ce qui avait été avancé quelques heures auparavant. Cette hype, ces montagnes russes du début de saison, LeBron connaît bien ça puisqu’il a vécu les débuts des Heatles à Miami ainsi que son comeback avec Kevin Love et Kyrie Irving en nouveaux coéquipiers. Chaque fois, le même cirque, une première saison qui se termine sur une participation aux Finales NBA et la défaite au bout. Pas besoin d’en faire tout un plat cette fois-ci, surtout quand on a une concurrence féroce à l’Ouest : LBJ alimente sa version du succès en NBA, en atténuant gentiment l’importance de la bague à rempoter dès le premier essai. Oui, ces Lakers vont en chier. Et oui, ces Lakers ont du potentiel. Mais comme le dit le patron, il faudra faire confiance au processus, du soir au matin, tout au long de la saison.
Roi de surnom, LeBron est aussi le roi du passif-agressif. Une technique qu’on a bien connu à Cleveland et qu’il va devoir réutiliser avec des pincettes à Los Angeles. Pour le moment, le King joue la carte du zen… pour mieux ressortir celle du lion dans quelques mois ? Allez, à très vite pour le début de ses nouvelles aventures.
Source : Lakers Twitter Page