Les égos ont empêché les Clippers de gagner un titre selon Matt Barnes : ça, et un peu de choke aussi, non ?
Le 05 août 2018 à 16:48 par Reda Ghaffouli
En un an seulement, les Clippers ont totalement tourné la page intitulée Lob City. Au revoir CP3, Blake et Dédé, et merci pour les demi-finales de Conférence. Mais aujourd’hui, Matt Barnes, leur ancien compère, nous donne l’occasion de revenir sur les raisons de leur échec, eux qui étaient régulièrement vus comme favoris pour le titre ultime.
Il n’y a pas si longtemps, l’équipe la plus en vue à Los Angeles était bien les Clippers. Ainsi, à l’arrivée de Chris Paul en 2011, la franchise qui suscitait les moqueries de toute la NBA devenait Lob City, avec un effectif extrêmement sérieux et un jeu très excitant, ponctué d’alley-oops de CP3 pour DeAndre Jordan et Blake Griffin. Le trio aura passé six saisons ensemble, et semblait promis à un destin des plus radieux. Emmené par un Doc Rivers encore auréolé de son succès à Boston, les Clippers devaient enfin quitter ce statut de petit frère et s’imposer comme la grosse franchise de Los Angeles, surtout que leurs amis des Lakers entamaient leur descente aux enfers. Néanmoins, les choses ne se sont pas exactement passées comme prévu. Si d’année en année, le groupe se renforçait et était pronostiqué parmi les favoris pour le titre final, jamais la franchise ne dépassera le stade des demies de Conférence, à coup de chokes plus magnifiques les uns que les autres, leur gravant à jamais une étiquette de loosers sur le front. Aujourd’hui, les trois anciens compères sont dans trois franchises différentes, et l’heure est au bilan pour comprendre les raisons de cet échec. Et c’est ainsi que Matt Barnes, qui a passé trois saisons à leurs côtés, se confie au micro de AM 570 L.A. Sports sur cet échec californien.
“On avait vraiment l’une des équipes les plus talentueuses qui n’a jamais gagné de titre à Los Angeles, et je pense que c’est de notre faute. […] Juste trop d’égos, de gamineries. On pensait être les Warriors directement jusqu’à ce qu’ils gagnent leur titre. On les avait éliminés en Playoffs l’année juste avant qu’ils reviennent et gagnent [les Finales NBA 2015, ndlr], donc on avait une équipe très talentueuse. On n’arrivait juste pas à être sur la même longueur d’onde. C’était fou. On était tous amis en dehors des parquets et je me disais ‘Comment est-ce qu’on peut si bien s’entendre quotidiennement mais ne jamais réussir à le faire sur le terrain ?’ C’est notre ténacité mentale qui nous a empêché de gagner des titres pour les Clippers.”
Questionné sur la raison principale de tout cela, l’ancien ailier de L.A. continue.
“Les égos. Les égos. Et maintenant quand je prends du recul, parce que j’ai eu la chance d’aller au Warriors avec une poignée de superstars et il n’y avait pas d’égos. Tout le monde mettait son égo de côté… la seule chose qui importait à Golden State était de gagner et de remporter le titre. Si l’on avait eu cette mentalité avec les Clippers, on aurait gagné un titre.”
Est-ce vraiment étonnant… Parce que oui, ces Clippers étaient indéniablement talentueux. Chris Paul et Blake Griffin étaient parmi les meilleurs à leur poste, DeAndre Jordan était un pivot parfait pour la NBA moderne, et les joueurs de complément, comme J.J. Redick ou encore Matt Barnes étaient extrêmement prisés. Pour autant, on avait également une ribambelle de gros égos, tous dans leurs primes, et voulant être le véritable visage de la franchise de Los Angeles. Tout le monde tirait la couverture à lui, entraînant de ce fait des résultats sur le parquet en berne. Même un Doc Rivers réputé pour sa seule qualité de gérer un vestiaire n’a pas réussi à optimiser ce groupe. Alors certes certains fans nous parlerons des blessures, et il est vrai que CP3 et Blake n’ont pas toujours été épargnés, mais Matt Barnes semble avoir vu juste, lui qui a pu observer comment pouvaient réellement cohabiter plusieurs superstars aux Warriors. Pour autant, il ne faudra pas oublier également leur propension à choke bien comme il faut lorsque les Finales de Conférence pointaient le bout de leur nez. On les pensait prêts en 2015 après leur victoire 4-3 face aux Spurs au premier tour. Les gars ont été clutch, et ont même mené 3-1 face à des Rockets en perdition au second tour. Mais non, les mecs n’ont pas réussi à finir, et les Clippers ont blow a 3-1 lead pour reprendre la fameuse expression. Le big three est désormais éparpillé à Houston, Dallas et Detroit, et les demi-finales FC Clippers ont définitivement tourné la page de ce qui a quand même été la meilleure ère de leur histoire.
Quel dommage pour cette équipe des Clippers, qui aura été à quelques grandes gueules d’être au sommet de la Ligue. Désormais, ils auront à cœur de se rattraper dans leurs nouvelles franchises, pour effacer cette étiquette de looser qui leur colle au front. L’occasion également de rendre hommage aux Warriors, qui ont presque banalisé la cohabitation de superstars dans un vestiaire.
Source texte : AM 570 L.A. Sports