LeBron James vs. Kevin Durant, destins croisés – Partie 4 : la prise de pouvoir de KD

Le 27 juin 2018 à 13:31 par Nicolas Meichel

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Amis dans la vie, ennemis sur le parquet, LeBron James et Kevin Durant représentent depuis des années la crème du basket mondial. Au fil des saisons, les deux monstres ont construit une vraie rivalité à travers leurs affrontements et leur parcours respectif. Chacun a connu la victoire, la défaite, les louanges et les critiques, souvent à cause ou au détriment de l’autre. TrashTalk a ainsi décidé de revenir sur cette histoire commune entre le King et KD, par l’intermédiaire de cinq articles. C’est l’heure de la quatrième partie.

L’arrivée de Kevin Durant à Golden State le 4 juillet 2016 a officiellement marqué le début d’une dictature en NBA. Rarement, dans l’histoire de la Ligue, on avait vu une équipe aussi cheatée, aussi complète, aussi intouchable. La défaite en finale contre les Cleveland Cavaliers de LeBron James, après une saison régulière à 73 victoires, a ouvert la porte à la venue de KD en Californie et donc à la création de ce monstre à quatre têtes. Quand vous prenez un joueur de calibre MVP comme Durant, que vous l’ajoutez aux Splash Brothers, Stephen Curry et Klay Thompson, ainsi qu’à un pitbull comme Draymond Green, ça devient très vite injuste pour la concurrence. Suite à la signature du quadruple meilleur scoreur, de nombreux experts et de nombreux fans ont d’ailleurs rapidement exprimé leurs craintes par rapport à la parité et l’équilibre de la NBA. Voir autant de talent au sein d’une seule et même franchise, ce n’est pas top niveau compétition et suspense. Mais ça, les Warriors s’en foutaient royalement, à juste titre. Pour eux, et pour Kevin Durant, il n’y avait qu’une seule chose qui comptait, qu’un seul objectif à atteindre, à savoir décrocher la bannière du champion afin de dégager le King de son trône. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la logique a été respectée sur le terrain.

Depuis deux saisons, la Ligue vit au rythme de la franchise californienne. Il y a Golden State, et puis il y a le reste du monde, dans lequel se trouve LeBron James, pour son plus grand désespoir. Que ce soit en 2017 ou en 2018, le Chosen One a à chaque fois été barré par les Warriors de KD au stade des Finales NBA. On peut même dire que lui et son équipe ont été humiliés par les Dubs. 4-1 l’an dernier, 4-0 cette année, ça fait mal au cul, surtout pour un cyborg qui est en concurrence constante avec le fantôme de Michael Jordan pour le fameux titre de “Greatest of All Time”. Evidemment, sur le plan des performances individuelles, il serait ridicule de bâcher LBJ quand on voit à quel point il a affolé les compteurs face au rouleau compresseur de la Bay Area. Plus de 30 points par rencontre avec un triple-double de moyenne ? Check. Match à 50 points ? Check. Il a tout tenté dans ces deux séries, mais Cleveland n’a jamais vraiment réussi à rivaliser avec Golden State depuis l’arrivée de Durant, même quand le magicien Kyrie Irving était encore là. Avec la version mois de juin de KD, il faut dire que c’était presque mission impossible. En effet, Mr. Zone de Confort a évolué à un niveau tout simplement sensationnel lors des deux dernières finales, ce qui a rendu les Warriors quasiment imbattables. En neuf matchs, il a planté au moins 30 pions à six reprises, avec notamment une pointe à 43 lors du Game 3 d’il y a trois semaines, qui représente peut-être sa meilleure prestation en carrière. Il en a profité aussi pour réaliser son premier triple-double en Playoffs au cours du quatrième match de l’édition 2018. Une machine de guerre, point barre. Et puis, il ne faut pas oublier ces moments qui marquent les esprits, comme ses deux tirs du parking ultra clutch (dont un dans la face à LeBron), qui ont été un tournant dans chaque série.

June 7, 2017 // June 6, 2018

Kevin Durant came, he saw and he conquered (twice). pic.twitter.com/KubAiLUSSS

— SLAM Magazine (@SLAMonline) June 7, 2018

La prise de pouvoir de Durant, prouvée par les deux titres de champion et les deux trophées de MVP des Finales décrochés en prime, reste cependant relative auprès de l’opinion générale. “A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.” Cette expression a souvent été associée à KD depuis qu’il a remporté sa première bagouze. Elle est un peu réductrice, surtout quand on se souvient des galères qui ont rythmé la saison des Warriors en 2017-18, mais elle est facilement compréhensible vu le contexte global. Pour beaucoup de monde, il y a un goût d’inachevé dans le succès de l’ancien joueur d’Oklahoma City. Malgré son talent, malgré les récompenses, Kevin n’a pas vraiment prouvé aux yeux de la plupart des fans NBA qu’il était capable de mener une équipe au sommet en étant le leader indiscutable de celle-ci. Et ça, ça ne changera probablement pas tant qu’il évoluera sous les couleurs de Golden State. L’autre raison qui explique pourquoi Durant n’est pas forcément considéré comme le boss aujourd’hui, c’est tout simplement LeBron James. Bien qu’il continue d’enchaîner les défaites en finale, le King reste le King. Lors de sa quinzième campagne au plus haut niveau, il a encore repoussé ses limites et a permis à des Cavaliers relativement limités de gagner la Conférence Est. A travers son niveau, son impact sur le jeu et sa capacité à porter les siens, il a solidifié son statut de meilleur joueur du monde.

Désormais, LeBron James est à un carrefour. Agent libre à partir du 1er juillet prochain, il aura la possibilité de quitter Cleveland afin de se retrouver dans une meilleure situation pour espérer rivaliser avec les Warriors de Kevin Durant. On analysera quelles sont les options du Roi dans la cinquième et dernière partie. 


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