Les Spurs s’adaptent comme des grands : Lonnie Walker, un nouvel athlète pour confirmer la tendance
Le 23 juin 2018 à 11:47 par Bastien Fontanieu
En choisissant Lonnie Walker à la 18ème place de la Draft 2018, les Spurs ont prouvé une nouvelle fois qu’ils étaient capables de s’ajuster avec le temps. En attendant de voir ce que deviendra “Skywalker”, le choix suit la tendance de ces dernières années.
Les stéréotypes sont tels autour de San Antonio qu’on en vient presque à les répéter avec le sourire. Cela fait des années que ça dure, cela fait des mois que les fans encaissent, mais les mêmes punchlines ressortent. Les Spurs sont trop vieux. Les Spurs ne courent pas. Wow, un dunk sur contre-attaque ? Appelez les kinés. Bla, bla, bla. Cette image d’équipe ultra-carrée et dirigée d’une main de fer par Gregg Popovich a souvent apporté, en bien comme en mal, une image robotique voire glaciale de la franchise texane. Comme si le jeu funky ne pouvait pas atteindre les portes de San Antonio, quand bien même le plus beau jeu de passes de ces 20 dernières années a eu lieu sous un maillot noir et blanc. Cependant, dans cette conservation d’un stéréotype bien cimenté, il y avait une part de vérité que les Spurs eux-mêmes ne pouvaient nier. Après tout, avec des Tony Parker, des Manu Ginobili, des Pau Gasol, des LaMarcus Aldridge et des Kyle Anderson, ce n’est pas aujourd’hui ni demain qu’on allait faire de cette équipe un must-see TV quotidien sur le NBA League Pass. Pour de la défense et du mouvement de balle, peut-être, mais clairement pas pour les athlètes. Et les athlètes, justement, c’est ce qu’il manquait à San Antonio. De vrais bestiaux, capables de monter au plafond et galoper H24, tout en gardant une approche cérébrale du jeu. Trop souvent, les marsupiaux ont été rangés dans un jugement de Salomon un peu brutal, laissés de côté par des Spurs qui trouvaient plus intéressant de prendre un lent-faible intelligent qu’un costaud-rapide teubé. Sauf que doucement mais sûrement, les temps ont changé.
Et le jeu, lui aussi, a changé. Rattrapés par cette évolution supersonique du jeu, R.C Buford et ses copains du management ont réalisé qu’ils ne pourraient plus tenir dans cette NBA moderne, à la fois dominée par les techniciens… et athlètes à la fois. De Giannis Antetokounmpo à Anthony Davis en passant par Ben Simmons, Jayson Tatum ou autres Russell Westbrook, tous les freaks d’aujourd’hui ont menacé une institution comme celle de San Antonio, habituée à dominer sur ses simples fondamentaux. Et par conséquent, les grosses têtes des Spurs se sont ajustées. Kawhi Leonard (sic) en première option, Dejounte Murray choisi à la Draft, Jonathon Simmons développé, Rudy Gay signé sur le marché… Lonnie Walker drafté ce jeudi. Alors que la franchise texane aurait très bien pu nous faire sa spéciale en prenant Dzanan Musa, Mo Wagner ou encore Kevin Huerter, c’est la tendance récente qui a été confirmée pour une meilleure adaptation. En Walker, les Spurs ont tout simplement choisi un des meilleurs athlètes de cette Draft, mais aussi un joueur intelligent. Un soldat nouvelle génération, qui rentrera petit à petit dans le moule noir et blanc ultra-discipliné, mais qui apporte d’entrée cette dimension d’effort, d’altitude et de kamikaze qui manquait tant à San Antonio. Où en sont les Spurs aujourd’hui ? Difficile à dire vu l’état du dossier Leonard et un été qui s’annonce particulièrement tendu. Mais que les fans de la franchise aux 5 bagues dorment tranquille : tant que R.C Buford est encore en place, le niveau de réflexion et d’ajustement restera optimal.
Lonnie Walker, que l’on verra certainement à Las Vegas pour la Summer League de juillet, est droit dans la mode que les Spurs essayent de suivre depuis quelques temps. Après avoir renié les über-athlètes pendant des années, San Antonio s’ajuste et sait qu’il faut tenir face aux OVNI qui peuplent la NBA actuellement. Skywalker est prêt à contribuer, à lui de devenir la prochaine pépite tombée en 18ème place à la Draft.