La défense suffocante des Raptors : la clé d’une grosse victoire au Game 5, à ressortir pour le Game 6
Le 26 avr. 2018 à 13:45 par Bastien Fontanieu
Dans un match clé et qui voyait les Wizards tenir tête à l’entame du dernier quart-temps, c’est bien la défense des Raptors qui a sauvé la soirée des Canadiens : un lockdown précieux et permettant à Toronto de mettre un pied en demi-finale.
On parle souvent de l’attaque en premier lieu, car c’est elle qui décide des fins de rencontres. Demandez à Indiana ce qu’ils pensent de LeBron, le contre sur la planche face à Oladipo était certainement dans de nombreuses têtes, mais c’est bien le shoot de la gagne au buzzer qui prédomine au final. Et à Toronto ce mercredi, on aurait pu mettre un paquet de joueurs en avant pour leur production offensive. Un solide DeMar DeRozan tout au long de la partie, un Delon Wright salvateur dans le money-time, ajoutez Jonas Valanciunas dans la marmite et vous avez le matos nécessaire pour expliquer convenablement le succès des Raptors à domicile sur ce Game 5. Mais dans le fil de cette rencontre, et dans la méthode utilisée par cette équipe pour repartir avec la victoire, c’est bien de la défense dont on doit parler. Confiants, en rythme et loin d’être effrayés par le moment, les Wizards avaient une bonne gueule de team capable de créer la surprise. Entre Wall, Oubre et Gortat, les visiteurs tenaient le regard et le ping-pong commençait à devenir dangereux pour les hôtes. Ce qu’il fallait ? C’était mettre un terme à cela, avec la plus ancienne des leçons de basket : pas de stop, pas de run. Tant que Toronto prenait des pions, cela augmentait la possibilité de voir Lowry et compagnie craquer dans les deux dernières minutes du match. Et c’est en réalisant cela que Dwane Casey et ses joueurs décideront de se retrousser les manches, afin d’asphyxier l’attaque adverse.
Le cinq utilisé pour ce faire ? Aussi original qu’étonnant. DeRozan et Lowry sur les lignes arrières, Valanciunas en bas, et le combo Miles-Wright sur les ailes. Petit mais mobile, pas surdoué mais discipliné, ce quintet rendra la vie folle à Washington au meilleur des moments. Cinq minutes à jouer, 92-91 pour Toronto, les Wizards ne marqueront que 7 points pour le reste de la partie. Il faut dire que la couverture individuelle avait du sens : Delon et ses longs bras pour faire chier John Wall, Lowry et ses techniques de vétéran pour suivre Beal derrière les écrans, Jonas pour tabasser Gortat en bas et la paire DeRozan-Miles casée sur Morris-Oubre pour venir en aide au rebond. Bien aidés par le dysfonctionnement complet de l’attaque de Scott Brooks, les Raptors lâcheront toute leur énergie sur ce money-time afin de ne pas reproduire les erreurs du passé. Et au centre de ce lockdown ? Un certain Jonas, souvent écarté dans le quatrième quart-temps, cette fois bien utilisé pour soûler les pick and roll adverses. Parfois pataud mais rarement démotivé, le pivot se démènera comme un damné pour contester les tirs des Wizards et boxer les rebonds comme le bûcheron qu’il est. Brique après brique, Washington perdra sa motivation comme son jeu, laissant les Canadiens filer vers la victoire. Il y a donc eu, dans un moment de vrai doute et à domicile, un step up intéressant d’un côté du terrain fondamental pour les Raptors. Cette défense, louée tout au long de la régulière, a sauvé ce Game 5 quand les stars ne rentraient plus trop leurs shoots. Et c’est le même verrou qu’il faudra déployer à D.C comme pour le reste des Playoffs, si cette franchise souhaite aller loin.
Vingt points encaissés dans le dernier quart, cinq points seulement dans les quatre dernières minutes, l’adage n’a pas été répété pour rien dans l’histoire de la NBA : l’attaque vend les billets, mais la défense fait gagner des titres. A bon entendeur.