Bilan de saison 2018, version Pistons : il est temps de raser la moustache du côté de Détroit
Le 25 avr. 2018 à 13:28 par David Carroz
Pas de Playoffs cette saison encore dans le Michigan, alors que la franchise ambitionnait clairement d’être dans le Top 8 à l’Est. Si Stan Van Gundy et le front office ont agité le marché des transferts pour redonner un peu d’élan aux Pistons, cela n’a pas suffi. Et si le changement devait s’opérer ailleurs qu’au niveau du roster ?
Ce que TrashTalk avait annoncé :
Une quarantaine de victoires, de quoi se battre pour les Playoffs et même les accrocher à l’Est avec toujours autant de questions sur le seuil de l’effectif. Bref, on n’était pas loin de la vérité, même si le roster a pas mal bougé pour tenter de dynamiser le tout.
Ce qui s’est vraiment passé :
Les Pistons ont été un peu courts dans leur quête de post-season, mais l’exercice a été bien agité. En effet, la saison a surtout été marquée par l’arrivée de Blake Griffin et deux mars, débarqués fin janvier contre un tour de Draft, Tobias Harris, Avery Bradley et Boban Marjanovic. Un move audacieux qui n’a pas porté ses fruits. Il faut dire que les hommes de Motor City ont dû faire cette année encore avec une absence longue durée de leur meneur titulaire Reggie Jackson, ce qui pèse lourd dans la balance. En effet, avec leur mobylette en place, les Pistons sont à 27 victoires pour 18 défaites. Un bilan bien meilleur et une dynamique qui aurait pu les porter en Playoffs.
L’image de la saison :
Ça a été la surprise du chef sur le marché des transferts. Désireux de repartir à zéro ou presque, les Clippers ont laissé filer Blake Griffin. Et ce sont les Pistons qui en ont profité pour associer ainsi le rouquin à Andre Drummond dans leur raquette. Si cela n’a pas payé cette saison, c’est autour de ce front court que tout va se construire maintenant.
On ne l’attendait pas, il a cartonné : Reggie Bullock
Sur ses quatre premières saisons en NBA entre Clippers, Suns et Pistons, Reggie Bullock avait cumulé 1629 minutes sur les parquets et seulement 9 titularisations. Bref, le mec était plutôt du genre à cirer le banc et porter le Gatorade à ses coéquipiers. Du coup, on l’imaginait encore à Détroit pour faire le nombre et éventuellement gratter un peu de temps de jeu lors du garbage time ou pour faire souffler les cadres. Sauf que grâce à son sérieux et son adresse du parking, l’ancien des Clippers a su faire son trou pour devenir un membre crédible du cinq majeur de Motor City. Il faut dire qu’avec 44,5% de réussite, l’ailier est le second joueur le plus adroit de toute la NBA derrière l’arc de la saison. Il a en plus été l’un des mecs les plus à l’aise suite à l’arrivée de Blake Griffin, lui qui connaissait le rouquin de quelques mois passés ensemble dans la Cité des Anges. Enfin, il a surtout profité d’une absence de vraie concurrence sur l’aile pour les Pistons. Bilan, il a passé en moyenne près de 28 minutes par soir sur les parquets pour un total de 1732 minutes sur la saison. Plus que sur le reste de sa carrière.
On l’attendait au taquet, et il a abusé : Stan Van Gundy
A Detroit, Stan Van Gundy dispose des pleins pouvoirs ou presque. Depuis maintenant quatre saisons, il a pu façonner son effectif à son image. Pour quel bilan ? Une fessée au premier tour des Playoffs en 2016 et l’impression que la franchise ne progresse plus. Il y a bien un moment où la question de son maintien va se poser, car même si le roster n’est pas taillé pour jouer le titre et que les soucis physiques de Reggie Jackson expliquent en partie les difficultés, les Pistons ne peuvent pas se contenter de cette médiocrité.
La vidéo de la saison :
Les Pistons ont désormais laissé de côté le Palace d’Auburn Hills pour déménager à la Little Ceasar Arena. Ils ont d’ailleurs ouvert la saison dans leur nouvelle salle le 18 octobre dernier avec Eminem au micro.
Ce qui va bientôt se passer :
Beaucoup de questions entourent l’avenir des Pistons. On pourrait penser que l’axe fort à l’avenir sera Griffin-Drummond, mais si on ajoute le salaire d’un Reggie Jackson souvent blessé ces dernières saisons et dont la valeur marchande n’est plus au top, la masse salariale atteint déjà pas loin de 75 millions de dollars. Sans pick élevé à la Draft, de grosse marge de manœuvre à la free agency et peu de mecs à échanger, que faut-il faire ? Début de réponse avec l’avenir de Stan Van Gundy, qui devrait être discuté très rapidement pour savoir la direction que Motor City va prendre. La gueule du nouveau GM devra être également observée.
Les Pistons sont dans une position inconfortable : trop forts pour chercher du pick élevé, trop faibles pour viser plus que la lutte pour accéder aux Playoffs sans espoir de faire un gros run. La seule possibilité reste de progresser individuellement et collectivement. Cela passe par un Reggie Jackson en bonne santé, un Stanley Johnson qui atteint enfin le potentiel qu’on lui prête et un Luke Kennard qui s’affirme comme une gâchette sur laquelle s’appuyer. Tout en trouvant comment faire cohabiter deux intérieurs de calibre All-Star dont il faudra maximiser les qualités. Est-ce dans les cordes de Van Gundy ?