Preview Game 1 Sixers – Heat : Philadelphie veut continuer sa série pour bien attaquer celle des Playoffs
Le 14 avr. 2018 à 11:56 par Aymeric Saint-Leger
La première expérience en Playoffs des Sixers version Process, c’est cette nuit que ça démarre, à partir de 2h du matin. C’est à ne pas rater ! L’heure est venue pour Philadelphie de confirmer tout le potentiel que l’équipe a montré sur la fin de saison, alors que les joueurs du Heat, endurcis, viennent les défier dans le Wells Fargo Center, qui s’annonce bouillant après cinq ans de sevrage sans postseason.
Sur la série, aucun doute, les Sixers sont annoncés favoris. Ils sortent d’une série de 16 victoires, le tout sans Joel Embiid. Ça va vite et bien en Pennsylvanie, comme en témoigne la pace des 76ers, qui jouent 102,2 possessions par rencontre. Le Heat est bien loin de ça, avec 97,8 possessions de moyenne à exploiter par match. Les rosters sont différents : jeune et talentueux du côté de Philadelphie, collectif et accrocheur pour Miami. Pour autant, les deux franchises sont toutes deux très efficaces défensivement. Les troisièmes de l’Est ont le troisième meilleur rating défensif de la Ligue, alors que South Beach a le septième. Le grind des Floridiens, voilà ce qui peut gêner les inexpérimentés Sixers. Du vétéran, du col bleu, ce n’est pas ce qui manque dans l’effectif d’Erik Spoelstra. Nul doute que Dragic et ses potes vont arriver prêts à en découdre dès ce premier match. S’ils parviennent à mettre une grosse pression défensive et à emmener les Sixers dans le money time, ils auront une chance de s’imposer, même à l’extérieur.
En effet, c’est la grosse inconnue pour les hommes de Brett Brown. L’expérience, ça ne s’invente pas. À part Ilyasova, Belinelli, Redick et Johnson, la majorité des joueurs du squad sont des néophytes. La pression des Playoffs, c’est autre chose, et jouer contre le Heat est un bon test pour voir si Philly est déjà prêt, cette année, à aller loin. Ben Simmons et ses potes devront se passer de Joel Embiid pour ce début de série, ainsi que de Timothée Luwawu-Cabarrot. Pour Magic City, Dragic a le genou qui grince, mais il tiendra son rang ce soir. Malheureusement, toujours pas de Dion Waiters, ce bon gros dynamiteur qui aurait pu s’avérer utile. Malgré tout, Miami est parvenu à arracher un sixième spot, pour éviter Boston et Toronto. Deux victoires partout entre les deux franchises en phase régulière, un écart moyen de 4,5 points, cette histoire s’annonce quand même bien serrée, surtout que l’on peut compter sur l’expérience du Heat.
La clef du match : la gestion défensive du cas Ben Simmons par le Heat
En l’absence de The Process, tous les yeux vont être tournés vers le Fresh Prince, ceux des joueurs du Heat y compris. Lors de la dernière confrontation en Playoffs de ces deux franchises, c’était le début de l’avènement de LeBron James, lors de sa première série avec le Heat, en 2011. Aujourd’hui, c’est autour de Ben Simmons que l’attention va se concentrer. Spoelstra, grand tacticien, a dû prévoir un plan pour endiguer la menace qu’il représente. Ce ne sera certainement pas Goran Dragic qui sera face à l’Australien ce soir, il se contentera de courir après J.J. Redick. Il faut de la taille, du physique, de la vitesse pour essayer de le faire déjouer, de lui laisser des jumpshots lointains ouverts. Ainsi, ça va envoyer du bois sur Big Ben, et plusieurs joueurs devraient se relayer à son chevet : on peut imaginer que Justise Winslow sera missionné face au candidat au ROY, ainsi que Rodney McGruder ou James Johnson. D’autres pourront s’y essayer (D-Wade, Josh Richardson), mais par courtes séquences, difficile de faire le poids physiquement sur la longueur. Interdire la pénétration à Benny, essayer de le déranger à la création, voilà la mission commando qui attend les défenseurs de South Beach. La capacité à switcher entre les postes 2, 3 et 4 est présente pour Miami, il faudra l’utiliser contre la pépite des Sixers. Neutraliser Simmons, c’est neutraliser l’ensemble du système offensif de Philadelphie, qui serait alors dépendante de l’adresse extérieure de Covington, Belinelli et Jean-Jacques Bite Rouge. Le chantier est gros, mais la route vers un succès d’envergue passe par là pour le Heat.
Ben Simmons est attendu par tous, pour son premier match de Playoffs, le premier d’une longue série en carrière, mais peut-être également contre le Heat. Les hommes de Spoelstra vont s’accrocher comme des damnés, et s’ils parvenaient à cueillir à froid des Sixers pas encore aguerris aux joutes printanières, ils pourraient faire le boulot à l’American Airlines Arena par la suite. Pour cela, il faudra produire une grosse performance à Philadelphie, dès deux heures du matin.