Lou Williams s’auto-proclame Sixième homme de l’année, et très franchement on va pas le contredire
Le 10 avr. 2018 à 18:53 par Emile Gillet
La fin de la saison régulière approchant, les spéculations autour des trophées s’enflamment. Malgré cela, le trophée du Sixième homme de l’année semble promis à Lou Williams, auteur d’une saison exceptionnelle du côté des Clippers. Costaud le Loulou.
Présomptueux ? Prétentieux ? Non, réaliste. Certains peuvent trouver la déclaration de Lou Williams à Clutch Points assez prématurée, mais, soyons honnêtes, la course au Sixième homme de l’année est la moins palpitante cette saison, la concurrence étant assez faible. En réalité, ce n’est peut-être finalement pas la concurrence qui est faible, mais plutôt Lou Williams qui est trop fort. 22,6 points, 5,3 assists, 2,5 rebonds et 1,1 interception de moyenne, ce sont des statistiques impressionnantes qui méritent largement d’être récompensées et qui ont failli l’emmener au All-Star Game. La seule ombre au tableau, c’est le bilan collectif des Clippers. Avec 42 victoires et 39 défaites, les californiens n’iront pas en Playoffs pour la première fois depuis 2011, mais on a connu pire pour un candidat qui devrait rouler sur les autres au moment des votes. Pour Lou, son bilan d’équipe n’est pas un obstacle, bien au contraire.
“Je suis le premier joueur à mener mon équipe en points et en passe en étant sur le banc. J’ai été dans les discussions pour être All-Star, et j’ai toujours été compétitif malgré les problèmes que l’équipe a connus. J’ai vu des joueurs gagner des trophées grâce à leurs statistiques et non pas à leur résultats collectifs, donc ça me parait logique que ce trophée soit pour moi…”
Depuis l’an passé et la nomination de Russell Westbrook en tant que MVP, le bilan collectif est souvent remis en question. La saison historique de Westbrook justifiait son titre, alors que dire de celle de Lou-Will ? Certes, elle n’est pas aussi historique, mais elle plus qu’incroyable. Arrivé cet été dans le trade envoyant Chris Paul aux Rockets, Williams a d’entrée de jeu pris ses marques sur le banc, dans une équipe assez profonde (Austin Rivers, Milos Teodosic, Patrick Beverley). Malgré les bouleversements connus par la franchise pendant l’hiver (départ de Blake Griffin), le polygame a maintenu la baraque en s’imposant comme le go-to-guy de la franchise. Ajoutez à ces changements des blessures en pagaille (Teodosic, Beverley, Gallinari), et vous obtenez un leader au scoring qui malheureusement avait peu de chances d’aller en Playoffs avec un effectif aussi abattu. Et pourtant, Sweet Lou est parvenu à maintenir son équipe à flot, il a résisté un bon moment avant de flancher (contre Denver, samedi). C’est aussi pour ça que son bilan collectif passe en second plan, car, à lui seul au niveau de la couverture médiatique, il a rendu cette équipe compétitive. Et puis, si l’on regarde bien, sa saison a quelque chose d’historique. En effet, il faut remonter en 1990 pour voir un Sixième homme de l’année marquer au moins 22 points (Ricky Pierce), et en 1999 pour voir 5 passes décisives (Darrell Armstrong). Largement de quoi remporter ce titre, donc.
C’est clair, cette saison, le titre de Sixième homme de l’année est réservé à Lou Williams. Pour ses statistiques, pour son leadership, pour son courage, pour ses femmes, et surtout pour avoir mené les Clippers alors que tout portait à croire que la franchise n’avait plus rien à jouer. Prolongé par les Clippers cet hiver pour trois ans, son avenir sur le banc est assuré, pour notre plus grand plaisir. Allez, trophée.
Source : Clutch Points