Frank Ntilikina ponctue sa saison rookie avec sa meilleure perf : 17 points, 6 rebonds et 5 passes
Le 10 avr. 2018 à 10:49 par Bastien Fontanieu
Avec un temps de jeu open bar et des responsabilités plus grandes en cette fin de saison, Frank Ntilikina n’a pas gardé ses mains dans ses poches et il a même su utiliser la rencontre d’hier soir face aux Cavs pour s’offrir un career high dans plusieurs catégories : finir sur une bonne note, c’est toujours important.
Elle fût difficile mais riche en apprentissage, cette année rookie. Difficile à cause de la réalité new-yorkaise, à cause des incertitudes au niveau du temps de jeu, à cause d’un effectif changeant régulièrement et à cause d’une bataille assez triste à la mène. Riche grâce aux progrès effectués petit à petit, riche grâce à la patience montrée à un si jeune âge, riche grâce à un message défensif envoyé à toute la Ligue et grâce aux conseils prodigués par quelques anciens. Oui, on pourrait regarder la campagne du French Prince d’un simple point de vue numérique et tirer la gueule. Mais est-ce qu’il s’agirait d’un jugement fair compte tenu du contexte et de ce qui vient d’être mentionné ? Doucement mais sûrement, à son rythme et avec le même sourire, Frank a pris du poil au menton. D’abord timide, il a trouvé une agressivité qu’on ne lui connaissait pas vraiment, ou plutôt qu’on ne pensait pas voir aussi tôt. Pendant l’automne, les tirs ouverts provoquaient une tremblote évidente. La pression de devoir mettre le shoot, les fanatiques du Madison Square Garden qui hurlent dans l’oreille, le spot de Français choisi le plus haut à la Draft. Pendant l’hiver, par contre, ce fût bien moins hésitant. Bien plus smooth, comme ses initiatives balle en main qui ont récemment fait ronronner les habitants de Gotham. Comment ça, des feintes de passes dans le dos à la Rondo ? Comment ça, des eurostep et des tirs à mi-distance ? Miam miam.
Du coup, hier soir, confrontation avec LeBron oblige, il fallait se retrousser les manches. Utiliser les 40 minutes (!) données par Hornacek et sa clique, pour offrir l’habituelle défense, mais surtout le jeu all-around, les improvisations offensives et le hustle du coeur. Sans être héroïque ni ultra-spectaculaire, Frank a peut-être réalisé son match le plus abouti, le plus serein surtout. Il y avait une sorte de maturité qui se dégageait de lui sur le terrain, fruit de plusieurs mois passés sur le circuit et naissance d’un papillon tricolore après plusieurs mois en mode chrysalide. Provoquer des lancers ? Pas encore la spécialité du dragster, qui a plutôt tendance à fuir le contact qu’à aller le chercher. En bon représentant du drapeau bleu-blanc-rouge, Ntilikina est plutôt du genre à slalomer entre les obstacles, plutôt que de foncer tête baissée à l’américaine. Seize shoots pris, un nouveau record en carrière, huit rentrés, 17 points, 6 rebonds, 5 passes, mais encore une fois au-delà des chiffres ce gamin débarquant capuche sur la tête en octobre, qui était tout simplement chez lui cette nuit. Le MSG, salle rêvée pour un paquet de joueurs, devenu le nid du French Prince. En attendant le travail de cet été, autour du shoot, de la musculation et des finitions notamment, Frankie a donné aux fans des Knicks ce qu’ils pouvaient espérer sur le papier : pas de saison rookie all-time comme sa concurrence, mais des passages prometteurs et qui laisseront potentiellement place à un meneur complet. Le projet demandera du temps, les progrès restent notables.
[🎞️VIDEO] 🏀🇫🇷#NBA : Frank Ntilikina (17 points) a sorti le meilleur match de sa jeune carrière face aux Cavs 👇https://t.co/mRWVmqx09L
— NBAextra (@nbaextra) 10 avril 2018
Demain soir, c’est à Cleveland que Frank Ntilikina bouclera sa saison rookie. Mais il peut déjà partir en vacances l’esprit tranquille et bosser durement cet été : il fallait finir sur une bonne note, une note excitante, et c’est ce que le Frenchie a donné. Bien ouej.