O.J. Mayo n’est pas mort : l’arrière va jouer à Porto Rico, et souhaite revenir en NBA
Le 05 avr. 2018 à 21:07 par Aymeric Saint-Leger
Au rayon des carrières bien gâchées, on demande le numéro 3 de la Draft de 2008. O.J. Mayo a ce genre de destin bien chelou, comme la NBA en compte par dizaines. Après de nombreuses péripéties, il a été suspendu le 1er juillet 2016, pour violation des règles anti-dopage de la Ligue. Cette suspension, avec effet immédiat, s’achèvera au tout début du mois de juillet, cet été. À 30 ans, il semble déterminé à rejouer, afin de faire son retour en NBA dans les plus brefs délais.
Ahhh… O.J. Mayo. Ce nom tout droit sorti du Burger Quiz. Si Alain Chabat était plutôt doué balle au pied lorsqu’il se transformait en Didier, le natif de West Virginia est lui loin d’être maladroit avec la balle orange dans ses mains. À vrai dire, il était même l’un des prospects les plus incroyables des États-Unis, pendant son adolescence et lors de son passage au lycée. Au milieu des années 2000, on ne parlait que très peu de Russell Westbrook, Kevin Love ou James Harden… on parlait plutôt de celui qui envoyait déjà bien la sauce. Célèbre dès le plus jeune âge, avec une belle éthique de travail pour un jeune joueur, il impressionnait au lycée, lorsqu’il ne se faisait pas provoquer par un jeune Born Ready. À la fin de sa période high school, l’arrière voulait directement sauter le pas vers la NBA à l’été 2007. Il en a été empêché par le CBA de cette année-là, qui instituait la règle du one-and-done, remise en question aujourd’hui. O.J. a donc fait une année à USC, avant de se présenter à la Draft 2008. Sélectionné en troisième position par les Wolves, il a été tradé vers Memphis dans la soirée. Une aubaine pour lui, puisque c’est bien dans le Tennessee qu’il a réalisé ses meilleures saisons en carrière. Comme chaque adolescent populaire, Grocery List doit regretter la période du lycée. En effet, il était alors dans les meilleurs joueurs du pays dans sa tranche d’âge. En arrivant dans la Grande Ligue, les problèmes ont commencé pour lui.
Le caractère bien trempé du joueur d’1m93 a tendance à pas mal ressortir en NBA, ainsi que son appétence pour des substances illicites, qui s’était déjà déclarée à l’adolescence. C’est ainsi qu’il a été suspendu en 2011 pour utilisation de DHEA, une hormone aidant à ralentir le vieillissement. Se battre dans un avion pour une partie de carte avec Tony Allen ? Check. Passé rapidement par Dallas en 2012-13, il signe ensuite à Milwaukee pour 24 millions de dollars sur trois ans. Quelque peu fragile physiquement, il avait profité de la richesse culinaire du Wisconsin, et était revenu légèrement en surpoids après une blessure. Le gars est sanguin, et avait même voulu se taper avec un arbitre tout début 2016. Des frasques, il en a souvent fait, le joueur des Bucks. Mais il est allé trop loin en fin d’exercice 2015-16. Victime d’une fracture à la cheville en mars, sa moins bonne saison en carrière se termine prématurément. Alors qu’il devait sans doute s’ennuyer pendant sa rééducation, O.J. Mayo s’est fait attraper par la brigade des stup’, et a priori, par que pour une simple consommation de Marie-Jeanne, puisque la Ligue l’a suspendu pour deux ans. Le motif ? On ne le connait pas vraiment. Mais l’arrière a purgé sa peine, tout en s’excusant auprès des Bucks, et en annonçant par la même occasion son souhait de revenir auprès d’eux une fois sa suspension en NBA levée par Adam Silver. En attendant, la date de son possible retour se rapproche, et l’ancien des Grizz a décidé de se remettre en forme, en reprenant du service à… Porto Rico, comme l’a annoncé Shams Charania sur Twitter :
Sources: Former No. 3 overall pick O.J. Mayo has signed a contract with San German in Puerto Rico. Mayo, 30, will report to Puerto Rico this month and is eligible to sign in NBA this summer from his suspension.
— Shams Charania (@ShamsCharania) April 4, 2018
“Sources : l’ancien troisième choix de Draft O.J. Mayo a signé un contrat avec San German à Porto Rico. Mayo, 30 ans, s’est signalé à Porto Rico ce mois-ci, et est éligible pour signer un contrat en NBA cet été, à la fin de sa suspension.”
Cette information a été confirmée par l’agent du joueur, Christian Santaella, qui annonce également la volonté de son poulain de revenir en NBA :
EX NBA standout O.J Mayo has signed in 🇵🇷 in his comeback to the NBA! Let’s get it! #SSA #Rollwiththewinners 🔥🔥🔥🔥 pic.twitter.com/hCV5XdwCpv
— Christian Santaella (@csantaellaSSA) April 4, 2018
“L’ancienne gloire NBA O.J. Mayo a signé à Porto Rico dans le cadre de son come-back vers la NBA ! C’est parti !”
Drôle de destination, quand même. On ne sait pas si c’est le pays qui plait à l’ancien arrière des Bucks, ou s’il y a quelque chose de particulier chez les Atleticos de San German. À trois mois de la levée de sa suspension, on aurait pu s’attendre à ce qu’il signe dans un bon championnat européen, en Espagne, en Israël ou autre, mais non, son choix s’est porté sur l’île des Caraïbes. Le niveau du championnat n’est peut-être pas très élevé, sauf si tous les Portoricains sont des J.J. Barea en puissance. Cela lui permettra au moins de se remettre en forme physiquement, de goûter à nouveau aux joies de la compétition, après deux ans sans rencontre officielle. L’été dernier, celui qui avait terminé deuxième au titre de rookie de l’année 2009 derrière Derrick Rose avait entamé sa rédemption, en s’adressant à Milwaukee. Il envisageait son retour là-bas dès cet été, du fait de sa bonne entente avec Giannis Antetokounmpo et Khris Middleton, mais surtout du fait de sa bonne relation avec Jason Kidd. C’était rare pour lui de bien s’entendre avec un coach, c’était le cas avec le divin chauve de la NBA. Malheureusement pour lui, c’est désormais Joe Prunty qui encadre les Daims. Puis, avec l’éclosion de Malcolm Brogdon, de Tony Snell, et le retour de Brandon Jennings, pas sûr que les cervidés aient besoin de lui, surtout après le fait qu’ils aient payé O.J. Mayo relativement grassement, et qu’il ait déçu en se faisant suspendre.
Ainsi, on ne connaît pas encore les désirs du poste 2 pour son retour dans le Grande Ligue. Il devra donc faire ses preuves, comme chaque joueur qui souhaite y rentrer. Si le talent est sans doute toujours là, pour un attaquant qui était d’exception, ce n’est pas sur sa capacité à mettre des points et à être utile dans une équipe que l’on doute. Non, c’est plutôt dans la tête. Tempérament assez ingérable, manque d’état d’esprit compétitif pendant des années, il a même été soupçonné de ne plus envoyer la sauce aux entraînements, alors que le réservoir est plein. C’est bien l’éthique de travail, et l’aspect mental qui sont remis en question, et qui seront des cases à cocher, des conditions sine qua non pour qu’un éventuel retour se fasse. Il a encore le temps, à 30 ans, il est censé être dans son prime, même si sur l’ensemble de sa carrière, ses statistiques baissent au plus les années avancent. Cela pourrait très bien se passer pour lui, s’il ne retombe pas dans ses travers, il pourrait être un bon joueur de banc, à 15-20 minutes par match, qui pourrait amener son énergie dans une second unit. Il faudra simplement faire en sorte qu’il ne croise pas Zach Randolph, Al Jefferson ou Michael Beasley, le genre de copains jardiniers qu’il faudrait peut-être éviter pour la santé de Grocery List.
Nous sommes rassurés, le talentueux et non moins teigneux O.J. Mayo n’est pas mort sportivement. Il faudra suivre sa tentative de come-back d’un œil avisé. On souhaite à l’arrière de rentrer dans le rang, d’arrêter les conneries du haut de ses 30 ans, et de s’exprimer avec sang-froid sur le terrain. Ainsi pourrions-nous voir des bribes du joueur qu’il était, capable de planter des herbes médicinales des matchs à 40 points, et même d’être parfois clutch. En attendant, remise en forme à Porto Rico, rendez-vous vers le mois de juillet pour des news d’O.J. vers la NBA
Sources texte : Twitter/@ShamsCharania, @csantaellaSSA