Coach de l’Année 2017-18 : l’histoire que nous raconte Brad Stevens est tellement belle…
Le 02 avr. 2018 à 17:13 par Alexandre Martin
A dix jours de la fin de la régulière, on commence forcément à y voir de plus en plus clair sur les futures récompenses individuelles qui seront décernées une fois la saison terminée. Le titre de coach de l’année est une distinction très prisée parmi les tacticiens ou autres sorciers qui sévissent depuis les bancs chaque soir dans les salles NBA. Il peut évidemment encore se passer des choses mais le classement suivant pourrait ressembler assez fortement au classement final donné par les votants.
Il en a été de même chaque mois, nous avons suivi de très près les performances et les résultats obtenus par les entraîneurs aux quatre coins de la Ligue. Ce ranking se base sur plusieurs critères dont quelques uns très statistiques comme le bilan, les points marqués et encaissés ou encore le pourcentage de réussite au tir de l’équipe lorsque c’est pertinent (grandes stats). D’autres paramètres moins facile à “chiffrer” entreront également en ligne de compte comme le jeu proposé, l’utilisation des joueurs ou des forces de l’équipe…
Bilan et statistiques au 2 avril 2018
Place | Entraîneur | Bilan du mois |
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10
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Erik Spoelstra
| Mention : “Spolide, Spollectif, Spohésion”
Bilan : 41 victoires – 36 défaites soit 53,2%. 7ème à l’Est Dynamique : 5 victoires sur les 10 derniers matchs. Erik Spoelstra est un coach complet, rigoureux, doué tactiquement et capable de bien gérer son groupe. Il vient encore de le prouver ces dernières semaines. Car même si Hassan Whiteside a fait un caca nerveux après la défaite contre Brooklyn ou même si quelques blessures sont venues gêner l’effectif, le Heat a tenu le choc et tient bon à la septième place de l’Est. Sauf catastrophe, Miami jouera les Playoffs et pourrait retrouver les Celtics au premier tour pour un duel au sommet entre deux entraîneurs parmi les plus jeunes de la ligue mais aussi parmi les plus talentueux. Cette entrée est en fait un retour mérité. |
9
| Tom Thibodeau | Mention : “Rendez-moi Jimmy. VITE”
Bilan : 44 victoires – 34 défaites soit 56,4%. 7ème à l’Ouest Dynamique : 5 succès sur les 10 derniers matchs. Impossible de ne pas considérer cette saison des Wolves comme prometteuse en tout point. Mais il faudrait tout de même tenir bon jusqu’au bout et rester parmi les huit équipes qui auront le privilège d’aller en Playoffs à partir de la mi-avril. Tom Thibodeau a réussi à développer une attaque très prolifique du côté de Minneapolis mais on voit bien que, sans Jimmy Butler, le mordant du groupe n’est pas du tout le même et la dynamique peut s’effriter très rapidement. C’est pour cela que le coach des Loups perd quelques places par rapport au mois dernier. C’est bien, mais coach de l’année, ce n’est pas pour cette fois Tom. |
8
| Nate McMillan | Mention : “Indianapolice”
Bilan : 46 victoires – 31 défaites soit 59,7%. 5ème de l’Est. Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs. Qui attendait vraiment ces Pacers dans le top 5 de l’Est à dix jours de la fin de la régulière ? Qui attendait Victor Oladipo à un aussi bon niveau de jeu sur l’entièreté de la saison ? Pas grand monde et notamment pas nous. Pourtant, il faut bien reconnaître que les Pacers en ont bluffé plus d’un cette année. Et c’est le fruit d’un excellent taf de la part de Nate McMillan qui a su s’adapter et affiner ses rotations ou ses consignes pour faire de son groupe une équipe difficile à manier, une équipe qui se bat, qui peut scorer mais aussi défendre solidement. Et tout cela sans énorme star, avec un Oladipo au top et des bons role players autour. Chapeau Nate ! |
7
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Gregg Popovich
| Mention : “Les vieux singes, les grimaces, tout ça”
Bilan : 45 victoires – 32 défaites soit 58,4%. 4ème de l’Ouest. Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs. Les Spurs n’ont quasiment pas pu profiter du talent de Kawhi Leonard (9 matchs depuis le début de saison), Rudy Gay a été blessé, Tony Parker a démarré fin novembre, LaMarcus Aldridge a lui aussi connu quelques soucis physqiues – mais qui ne l’empêchent pas de faire une saison magnifique – et Manu Ginobili va sur ses 83 ans… Malgré tout cela, les Texans sont encore en position de finir pour la 19ème fois d’affilée un exercice avec 50 victoires au compteur et dans le top 4 de l’Ouest. C’est monstrueux et derrière tout cela il y a un bonhomme. Un bonhomme que l’on aimerait éternel, un bonhomme qui gère son groupe comme une famille bien hiérarchisée et qui obtient des résultats quelles que soient les circonstances. Comme d’habitude, Gregg Popovich mérite le respect pour ce qu’il fait, pour ce qu’il apporte… |
6
| Terry Stotts | Mention : “Terry-ble”
Bilan : 48 victoires – 29 défaites soit 62,3%. 3ème de l’Ouest. Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs Les Blazers sont sur le podium de l’Ouest et on a tendance à toujours mettre en avant le talent de Damian Lillard ou son mental d’acier dans les moments qui comptent. Il ne faudrait pas pour autant en oublier l’excellent boulot d’ensemble fourni par Terry Stotts depuis son banc. Si Portland n’est plus moqué pour la porosité de sa défense cette saison ou si le collectif semble atteindre un très bon niveau de cohésion, c’est en grande partie dû au travail de fond de coach Stotts. Il a su rester dans la continuité de ce qui a été fait ces dernières saisons. Il a su faire avec un McCollum un peu moins reluisant, avec un Nurkic qui commence à penser contrat, tout en construisant autour d’un Dame Dolla calibre MVP ou pas loin. Stotts est discret mais il mérite sa place dans le classement des coachs, sans souci. |
5
| Brett Brown | Mention : “Tout vient à point à qui sait attendre”
Bilan : 46 victoires – 30 défaites soit 60,5%. 4ème de l’Est. Dynamique : 10 victoires d’affilée Même sans Joel Embiid (que tout Philly espère revoir dès le premier match du premier tour de Playoffs), les Sixers ont proposé un jeu très consistant notamment contre les Hornets. La défense (4ème meilleur ratio défensif) est toujours au cœur de la philosophie de jeu des hommes d’un Brett Brown qui affine de mieux en mieux ses rotations et qui jongle intelligemment entre les jeunes et les vétérans dont il dispose dans son roster. Après quatre saisons de grandes souffrances, quatre saisons passées à attendre que des talents arrivent puis qu’ils sortent de l’infirmerie, Brown peut enfin nous montrer ce dont il est capable. Et nous ne sommes pas déçus ! |
4
| Quin Snyder | Mention : “Ne rien lâcher. Jamais”
Bilan : 44 victoires – 33 défaites soit 57,1%. 6ème de l’Ouest. Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs Entre la fin janvier et ce début de mois d’avril, le Jazz est passé d’équipe en galère autour de la dixième place de l’Ouest à Playoffable quasiment indiscutable (même si ce n’est pas encore fait). Le rookie Mitchell est incroyable de culot et de talent offensif. Rudy Gobert a fini par revenir à un niveau qui fait de lui un candidat pour le titre de défenseur de l’année malgré les blessures. Et ce Jazz band vit tellement bien qu’il en est devenu une escouade dangereuse pour la plupart des équipes qu’elle croise. Coach Snyder nous montre une nouvelle fois qu’il peut tirer le meilleur d’un groupe, en faire une défense de fer (2ème meilleur ratio offensif) et une attaque basée sur un beau collectif. Solide. |
3
| Mike D’Antoni | Mention : “Wanna be like Mike”
Bilan : 62 victoires – 15 défaites soit 80,5%. 1er de l’Ouest. Dynamique : 9 victoires sur les 10 derniers matchs. Avant de perdre dernièrement contre les Spurs, les Rockets étaient encore sur une série de 10 victoires d’affilée. C’était la troisième fois de la saison que les hommes de Mike D’Antoni proposaient une telle série. Et si James Harden évolue à un niveau qui devrait lui permettre de soulever le trophée de MVP pour la première fois de sa carrière, le fait que le groupe soit aussi performant et aussi confiant est bien dû au travail de Mike l’ex moustachu. 62 victoires, c’est le meilleur bilan de l’histoire de la franchise et ce n’est probablement pas fini. Cela peut et va monter. 115,4, c’est le meilleur ratio offensif de la ligue cette saison. 106,2, c’est le cinquième meilleur ratio défensif, mine de rien ! Si Mike n’avait pas été coach de l’année en 2017 avec des Rockets déjà à 55 wins, il serait clairement devant Casey et possiblement devant Stevens car son boulot et sa philosophie de jeu sont admirables. |
2
| Dwane Casey | Mention : “Je déteste le vert et LeBron”
Bilan : 55 victoires – 21 défaites soit 72,4%. 1er de l’Est. Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs Si Casey était premier de cette course le mois dernier, c’était parce que son équipe dominait l’Est de la tête et des épaules avec une régularité qui forçait le respect. Depuis, une baisse de régime a été clairement constatée. Les défaites contre des Cavs avec un demi roster puis contre des Celtics dont l’infirmerie déborde n’ont pas fait de bien au dossier de coach Dwane. D’autant plus que Boston est revenu à portée de fusil pour le spot 1 à l’Est. La saison des Raptors est superbe tout comme le boulot de Casey avec son groupe, notamment la confiance qu’il donne aux jeunes. Mais la story est du plutôt côté de Stevens. Les Raptors doivent encore jouer les Cavs, les Celtics, les Pacers et le Heat lors de leurs six derniers matchs de la saison. Il va falloir frapper fort pour empêcher les votants de donner le trophée à l’ami Brad. |
1
| Brad Stevens | Mention : “MacGyver puissance 1000”
Bilan : 53 victoires – 23 défaites soit 69,7%. 2ème de l’Est. Dynamique : 6 victoires de suite, 7 sur les 10 derniers matchs. Quand il a fallu faire ce classement début mars, Dwane Casey tenait la corde mais depuis, Brad Stevens nous a rappelé que ce trophée était fait pour lui. L’histoire racontée tout au long de la saison par ce magnifique groupe celte a un architecte. Ce n’est pas Kyrie Irving, ce n’est pas Al Horford ou Jayson Tatum, c’est bien Stevens, ce coach encore tout jeune qui semble avoir réponse à tout type de problème. Des blessés ? On gère avec ce qu’il y a. Un coup de mou ? On va trouver les ressources pour relancer le groupe. Une situation tendue en fin de match ou un buzzer beater à trouver ? On va mettre en place le bon système. Plus de Marcus Smart, un Jaylen Brown qui tombe sur la tête ? On va maintenir le niveau défensif quand même (meilleur ratio défensif de la ligue), avec un zone par exemple… Alors qu’on pensait les Celtics en grande difficulté pour la fin de saison, ils viennent de faire une grosse série et sont encore en course pour la première place de l’Est. C’est énorme et c’est l’oeuvre de Brad Stevens avant tout. |
Ils sont sortis :
- Steve Kerr : blessures, repos et sortie du classement pour le coach blondinet mais on sait que l’objectif est ailleurs.
- Doc Rivers : ça s’est joué à pas grand chose entre lui et Spoelstra.
- Scott Brooks : la désagréable impression qu’il n’est finalement pas capable d’instaurer quoi que ce soit dans son équipe.
Rendez-vous en juin, pour les NBA awards et un trophée qu’il faudra décerner à un grand coach ! Alors, pour vous, qui est l’entraîneur de cette campagne 2017-18 ? Les jeux sont quasiment faits, à vous de voter.