Les Spurs remportent un des plus beaux thrillers de l’année face au Jazz, 124 à 120 : envoyez les Playoffs !

Le 24 mars 2018 à 04:56 par Bastien Fontanieu

Manu Ginobili
Source image : NBA League Pass

C’était l’affiche la plus attendue de la soirée compte-tenu du classement à l’Ouest, et c’est peu dire si on n’a pas été déçus : Spurs et Jazz ont offert un merveilleux match de basket, remporté au final par les soldats de Gregg Popovich.

C’est dans combien de temps, déjà, les Playoffs ? Obligé de poser cette question, quand on voit l’intensité engagée dans la partie de ce vendredi et le rythme avec lequel le coeur bat en sortie de rencontre. Oui, San Antonio et Utah ont offert un petit récital digne des grands duels de Playoffs, et en même temps il fallait s’y attendre avec deux franchises en clair besoin de victoire. D’abord portés par un immense LaMarcus Aldridge, qui tortura l’intégralité du secteur intérieur mormon du début à la fin de soirée, les Spurs prenaient une douce avance mais ne pouvaient réellement creuser l’écart. La faute à un calme surprenant et exemplaire des visiteurs, qui pourtant en back-to-back n’avaient aucune intention d’abandonner. Derrick Favors, Ricky Rubio, Joe Ingles, Jae Crowder, chacun mettait sa main dans la boue afin de permettre à Quin Snyder de rester dans le match. Et la méthode était payante, car malgré les points enchaînés par un LMA sur une autre planète, l’attaque du Jazz était mieux répartie donc davantage capable de tenir le coup sur la durée. Et comme par hasard ? Quand la machine locale commençait à tousser, Utah était prêt pour remonter son écart. Et au centre de ce mini-comeback se trouvait Donovan Mitchell, absolument incroyable dans ses initiatives et son culot. Présent depuis seulement 6 mois en NBA, le phénomène hissait sa franchise sur ses épaules et plantait des shoots venus d’ailleurs. Ce genre de tentative qui vous fait fermer les yeux, puis exploser de joie au moment où la ficelle tremble. C’est simple, le rookie du Jazz était tellement bouillant qu’il se permettait même de rentrer le plus gros shoot de la soirée, une bombe de près de 9 mètres et défendue solidement par les Spurs, qui équilibrait le score et forçait tout le monde à prendre 5 minutes de rab : 114-114, buckle up, on y retourne.

Honnêtement ? La partie aurait pu s’arrêter ici qu’on avait déjà un des moments les plus intenses de la régulière. Entre les acrobaties de Ginobili, le sang-froid de Patty Mills, les deux bancs dressés debout et les entraîneurs qui hurlaient leurs consignes, toute notion de tanking existant dans des régions proches disparaissait subitement. Là, on était dans un match de basket grandiose, ce genre de défi qui pousse chacun à dépasser ses limites. Seul problème pour Utah, le carburant commençait à se vider alors que celui des Spurs était un peu plus ancien, un peu plus chargé. Et grâce à un revival inattendu de Rudy Gay, San Antonio réussissait à reprendre l’avantage. Bucket de l’ailier, grosse défense derrière, qui va faire l’effort ultime ? Qui va pousser les siens jusqu’à la ligne d’arrivée, quitte à y laisser ses deux poumons ? C’est évidemment LaMarcus Aldridge. Déjà exemplaire depuis quelques jours sur la home streak des siens, l’intérieur gobait un immense rebond offensif et punissait le Jazz de deux points sous forme de dagger. Fin de saison, jambes fatiguées, match de dingue dans les mollets, et LMA faisait le geste en plus pour arracher la gagne. Lui qui, au passage, s’offrait son record en carrière avec ses points 44 et 45. Derrière, Utah ne reviendra pas. Ni aux lancers, ni à distance, le public du AT&T Center explose et les joueurs soufflent enfin. L’orgasme n’était peut-être pas si évident de leur côté, mais il l’était bien du nôtre : victoire des Spurs, 124 à 120, dans un match d’une magnifique intensité et à l’abnégation exemplaire. Le type de combo qu’on attendra tous les soirs dans un peu plus de deux semaines.

Le Jazz a tout donné, jusqu’à la dernière goutte, le dernier souffle. Mais les Spurs en voulaient un peu plus, en avaient un peu plus. Du talent ? Peut-être pas. Mais le meilleur joueur des deux équipes ? Assurément. San Antonio peut remercier son assurance LMA, en voilà un qui a step up méchamment dans le match le plus tendax de sa saison.

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