Mike D’Antoni ouvre le débat sur James Harden : “C’est le meilleur joueur offensif que j’ai jamais vu”
Le 22 mars 2018 à 22:53 par Benoît Carlier
Bien parti pour soulever son premier trophée de MVP à la fin de la saison, James Harden fait déjà l’unanimité à de nombreux sujets. Selon son entraîneur, c’est même le meilleur joueur offensif qu’il ait eu la chance de contempler. Un bien beau compliment de la part de Mike D’Antoni qui s’y connait un peu en attaque parait-il.
Auteur de sa plus belle saison régulière sur le plan individuel et collectif, personne ne devrait pouvoir priver James Harden du trophée Maurice Podoloff cette année. Avec 31,2 points (leader NBA), 8,7 assists, 5,2 rebonds et 1,8 interception de moyenne, il démontre une fois de plus toute sa polyvalence et profite de l’arrivée de Chris Paul à Houston pour se lâcher encore plus en attaque. Collectivement, les Rockets trônent tout en haut de la Conférence Ouest et même de la Ligue avec un bilan de 57 victoires pour 14 défaites, soit plus de 80% de succès depuis le début de la saison. La première partie de l’objectif de Daryl Morey est donc remplie avec style jusqu’ici, même si c’est bien en Playoffs que l’on saura si la saison de Houston est réussie. En attendant les joutes printanières, MDA et ses joueurs emmagasinent de la confiance en engrangeant les victoires et en peaufinant leurs systèmes offensifs. Pour la première fois au-dessus de la barre symbolique des 30 points de moyenne, le barbu montre l’exemple à la deuxième attaque la plus prolifique de NBA (113,7 points par match) et la première en termes d’efficacité (116,1 points toutes les 100 possessions). A 28 ans, il est en plein dans son prime et nous impressionne toutes les nuits avec de nouveaux exploits balle en main. Au terme d’une nouvelle prestation “plutôt solide” à Portland (42 points à 13/25 au tir, 5/7 du parking et 11/15 aux lancers), Coach D’Antoni n’y est pas allé par quatre chemins auprès de Sam Amick de USA Today.
“C’est le meilleur joueur offensif que j’ai jamais vu. Ses passes, sa vision du jeu, sa façon d’obtenir des fautes, ses layups, ses floaters, ses passes lobées et même dans le corner, il dispose de toutes les armes. Maintenant il maîtrise aussi ce step-back à trois points. Il est impossible à défendre.”
Les mots ne sont pas à prendre à la légère, surtout venant de l’un des entraîneurs les plus respectés de ses pairs en ce qui concerne l’attaque. Notamment head coach des Suns lors des années Steve Nash et Amar’e Stoudemire, il en a pourtant vu d’autres. Bien sûr, Mike ne peut pas être totalement impartial en parlant de son joueur et il sait que ses mots pourraient valider le dossier de James Harden pour obtenir la récompense individuelle ultime en fin d’année, mais on ne peut évidemment pas remettre en cause toutes les qualités offensives du produit d’Arizona State. En quelques années, il est devenu le meilleur provocateur de fautes de toute la NBA. Ses drives dans la raquette se terminent systématiquement par un panier ou un voyage sur la charity line, voire les deux. En isolation ou sur pick-and-roll, son handle et sa rapidité en font un cauchemar pour les défenseurs et il peut scorer dans à peu près toutes les situations possibles. Pressé de plus en plus haut par ses gardes du corps, il a trouvé la parade ultime avec son fameux step-back aussi efficace à mi-distance qu’à un mètre de l’arc. Enfin, ce sont ses capacités de playmaker qui ont complètement explosées depuis l’arrivée de Mike D’Antoni, qui n’y est évidemment pas pour rien dans le développement du meilleur sixième homme de l’année en 2012. Repositionné meneur l’année dernière, il partage désormais ce rôle avec CP3 mais il fait partie des trois meilleurs distributeurs de caviar dans la Ligue depuis deux ans. Un upgrade non-négligeable par rapport à ses premières années qui le place évidemment dans le gratin des tous meilleurs extérieurs offensifs de l’histoire.
De là à dire qu’il se place tout en haut de la pyramide, il y a un pas que nous ne franchiront pas encore. En effet, la NBA a vu passer quelques beaux profils offensifs depuis sa création en 1946. Sans même remonter aussi loin, de nombreux noms nous viennent facilement en tête pour faire de l’ombre à James Harden dans ce classement évidemment extrêmement subjectif. Parmi eux ? Magic Johnson, Michael Jordan, Kobe Bryant, Oscar Robertson voire Allen Iverson pour ne citer qu’eux. De belles légendes qui ne rigolaient pas beaucoup eux non plus lorsqu’il s’agissait de trouver un moyen de mettre le ballon dans le cercle en attaque. Certains d’entre eux étaient moins orientés vers la touche X de leur manette DualShock mais tous donnaient cette sensation d’être pratiquement inarrêtables une fois dans la bonne moitié du terrain. Mike D’Antoni ne les a pas tous vus évoluer depuis son banc d’entraîneur mais le simple fait de lâcher cette quote permet de prendre conscience que ce que l’on est en train de voir n’est peut-être pas fait pour durer. Car un joueur aussi efficace et polyvalent en attaque, régulièrement au-dessus des 10 passes décisives, ce n’est pas très courant.
Auteur d’un gros travail physique l’été dernier, James Harden est en train de récolter le fruit de ses efforts. Mais avant de commencer à vouloir se positionner dans des classements all-time, The Beard compte bien repartir avec la statuette de MVP et le Larry O’Brien Trophy cette saison. Il sera toujours temps de débattre plus tard.
Source texte : USA Today