L’énorme mois de mars de Rudy Gobert : défense de fer, attaque en hausse, Gobzilla dévore sa concurrence

Le 16 mars 2018 à 08:38 par Bastien Fontanieu

Rudy Gobert
Source image : NBA League Pass

Si Donovan Mitchell est la pépite qui attire les regards du côté du Jazz cette saison, Rudy Gobert reste le patron d’une jeune équipe actuellement imbattable. Depuis le 1er mars ? Gobzilla ne laisse plus rien passer.

On en parlait encore l’autre jour, avec une large dose de satisfaction et de sérénité. Après les pépins physiques connus par Rudy en début de campagne, le voir aussi actif et dominant nous faisait presque penser que ces blessures n’avaient pas eu lieu cette saison. Et pourtant, et pourtant… Et pourtant, c’est bien face au Heat en novembre puis à Boston en décembre que Gobert vivait deux grosses frayeurs, des chutes qui nous faisaient forcément grimacer compte tenu des ambitions du Français. Nouveau groupe, nouveau style de jeu à Utah, nouveaux titulaires, ce n’est pas en restant sur le côté que le numéro 27 allait créer quelconque habitude avec qui que ce soit. Cependant, une fois la rééducation gérée et le retour sur les parquets acté fin-janvier, le Jazz se relançait dans la course aux Playoffs et voulait voir ce que Gobzilla au centre de cette joyeuse kermesse pouvait donner. Pas d’explosion du groupe hormis le départ de Rodney Hood et celui de Joe Johnson, on garde le socle de base et on voit jusqu’où ça peut aller. Et les résultats, pour peu dire, sont fascinants. Depuis son comeback le 19 janvier, Rudy n’a connu que 4 défaites en 25 rencontres. Un bilan exceptionnel, aidé par une série de 11 victoires puis une en cours de 8, et qui permet au Jazz de croire en sa place dans le Top 8 de l’Ouest. Actuellement à la bataille avec la moitié de la conférence dans un mouchoir de poche, l’armée de Quin Snyder peut être confiante en voyant l’efficacité de son système… et la productivité de son pivot.

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Car comme mentionné en introduction, même si les fleurs tomberont forcément en premier dans les mains de Mitchell compte tenu du script proposé par le rookie, ce n’est pas demain qu’on changera la hiérarchie à Utah. Le patron ? C’est Gobert. Dans l’impact défensif, dans les résultats des siens, Rudy est dans sa franchise ce qu’on définit de plus valuable de l’autre côté de l’Atlantique. Et alors déjà que dans sa propre peinture le natif de Saint-Quentin est naturellement taquin, si en plus son jeu offensif atteint le niveau supérieur, il y a de quoi se frotter les mains aux bords du lac salé. Jugez plutôt les lignes de RG27 sur cet invraisemblable mois de mars : 19 points, 13,8 rebonds et 2,3 contres de moyenne, à 67% au tir et 73% aux lancers, 8 matchs, 8 victoires de suite, un écart moyen de 17,8 points dans chaque victoire. Que demander de plus ? Le sucre qui va avec les crêpes ? Certes, la gueule de la concurrence n’a pas été folle puisque seuls les Wolves, Pacers et Pelicans représentent des équipes de Playoffs, mais cela n’a pas freiné Gobert dans son entreprise de démolition et dans ses initiatives offensives. Rien de révolutionnaire au niveau de ses prises de position et son utilisation en attaque, les Rubio, Mitchell et Ingles nourrissent la bête au sol comme dans les airs en sachant qu’il pourra finir avec ou sans la faute. Ce qui change surtout pour le compatriote, c’est la hausse naturelle du rythme de jeu à Utah. Bons derniers de la NBA l’an dernier avec une pace de quasiment 93 possessions, le Jazz a grimpé 5 places et autant de nouvelles possessions dont Gobert profite en partie. Et avec une confiance retrouvée en ses jambes, Rudy galope, pose ses écrans, roule, puis finit sans se poser de questions. Ajoutez le respect obtenu auprès des arbitres (près de 7 lancers en moyenne sur ce mois de mars) et vous obtenez un pivot qui tourne quasiment en 20-10, avec 2 contres, un record intouchable et des Playoffs dans le viseur.

Nombreux sont ceux qui se posent la question concernant le titre de Défenseur de l’année. Plus la fin de saison approche, plus le nom de Rudy a du sens maintenant qu’il a retrouvé son niveau de jeu optimal. Mais limiter Gobert à un seul côté du terrain serait une injustice envers l’intéressé, tant sa production et son efficacité rayonnent dans le succès du Jazz. On s’inquiétait en janvier, on sourit en mars : que nous réserve-t-il pour avril, surprise surprise…


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