Evan Turner claque la bise à ses détracteurs : le salaire est peut-être fat, mais il est mérité
Le 14 mars 2018 à 13:36 par Leo Stahly
Tout n’est pas rose, même pour les Blazers. La franchise vit une période faste mais les critiques sont toujours présentes et elles se cristallisent sur Evan Turner et son contrat. Jugé trop faible par de nombreux observateurs pour un salaire trop élevé, l’ailier s’est exprimé à ce sujet et il est très clair : il continuera à travailler dans le calme et la positivité. Et avec un ou deux majeurs dressés.
Dans les sports collectifs, chaque équipe se repose sur un leader. Un joueur capable de faire basculer le sort d’une rencontre grâce à ses qualités évidentes et son talent inné. Par nature, ce leader est presque systématiquement un scoreur. Mais il arrive parfois que le pilier d’un groupe ne soit pas celui que l’on croit. En football si on peut se permettre la dédicace, N’Golo Kanté en est l’exemple parfait. Son équivalent en NBA pourrait être Draymond Green mais l’abondance de stars autour de lui atténue ce statut de pilier. Il y a donc dans chaque équipe ce joueur qui n’attire pas les projecteurs et qui ne se fait pas remarquer par d’incroyables actions mais dont le travail, l’implication, la hargne et les efforts en font un joueur essentiel de son équipe. À première vue avec Evan Turner, on ne pense pas avoir à faire à ce type de joueur. Cette année, l’ailier de Portland tourne à 8,1 points, 3,2 rebonds et 2,2 passes décisives par match en 25,7 minutes. La production est moyenne, les pourcentages au shoot sont moyens (44,3% de réussite au tir dont 32% à 3-point) et Turner démarre plus souvent le match sur le banc que sur le parquet (31 titularisations sur 64 derniers matchs). Le problème pour beaucoup, c’est que l’ailier a signé un contrat juteux l’an dernier : 70 millions de dollars sur quatre ans. Un salaire annuel de 17 millions de dollars injustifié d’après un tas de personnes. Evan Turner doit donc gérer cette étiquette de joueur “trop cher” et continuer d’avancer avec cette pression sur les épaules. Au micro de NBC Sports, il explique que peu importe l’image qu’on essaie de lui coller, l’essentiel est ailleurs :
“J’aimerais commencer par dire ceci : tout ce que j’ai obtenu, je l’ai mérité. Mon contrat, c’est mon argent et j’ai mérité mon argent. Donc vous pouvez embrasser mon cul. Vous pouvez l’écrire, je suis sérieux. […] À la fin, c’est la victoire qui compte. Le caractère compte et les sacrifices que tu es prêt à faire comptent également. Je pense que là où je me suis le plus développé, c’est dans ma capacité à savoir ce qui est réellement important. J’ai perdu trop de temps à me soucier de choses qui n’en valaient pas la peine. Qui récupère la gloire et tout le reste, je ne m’y intéresse pas.”
Evan Turner est un compétiteur. Seules la progression individuelle et la réussite collective comptent à ses yeux. Il ne pourra jamais satisfaire tout le monde, il le sait et ce n’est pas son objectif. L’impact de l’originaire de Chicago dépasse les simples statistiques. Ses qualités athlétiques en font un défenseur redoutable et sa polyvalence et sa vision du jeu le rendent vital en attaque. Et cela ne se mesure pas simplement sur le parquet.
“La personnalité d’ET nous aide beaucoup sur et en dehors du terrain. Il apporte ces petites choses dont tu as besoin dans la saison. Comme ces fois où tu te dis que tu n’as pas envie d’entendre ton coach parler ou que tu n’as pas envie de voir la tête d’untel et là, ET arrive avec son énergie unique et tout s’apaise.” (Ed Davis)
“Je pourrais parler de lui toute la journée. Peu de personnes perçoivent la valeur qu’il a. Ils n’y arrivent pas parce qu’Evan n’est pas un joueur conventionnel. Pourtant c’est notre meilleur joueur au poste. Il peut défendre sur Kevin Durant puis switcher sur Stephen Curry ou Klay Thompson. Mais il sait aussi être un leader, avoir du charisme et être un bon camarade. C’est ça qui le définit et qui fait de lui un très bon joueur pour l’équipe.” (Shabazz Napier)
Evan Turner garde le cap en adoptant une perception positive des choses. Il n’est peut être pas sous le feu des projecteurs mais son équipe fait parti des meilleures la Ligue. Il ne sera jamais dans la course aux trophées individuels mais il est payé chaque jour pour vivre d’un sport, de sa passion et il réalise parfaitement la chance que c’est. L’ailier a mis du temps à l’accepter mais au bout de sept années en NBA, Evan Turner a compris qu’il trouverait toujours des démons sur sa route prêts à le rabaisser. C’est pourquoi il a choisi d’adopter une mentalité essentiellement positive pour se protéger et continuer à avancer.
Le chiffre est une source inépuisable de fantasme dans la grande Ligue. Qu’ils représentent des points, des titres ou des dollars, les chiffres sont digérés, décortiqués et deviennent les points d’appuis de théories et analyses sur tous les sujets inhérents à la NBA. De ce point de vue, les chiffres d’Evan Turner n’ont rien de sexy. Mais l’ailier de 29 ans a appris à vivre avec et s’épanouit en tant qu’homme, joueur et coéquipier. Et à tous ses détracteurs, il n’a qu’une chose à répondre : “Je ne prends que l’amour et tout ce qui m’intéresse, c’est la positivité”.
Source : NBC Sports