Harrison Barnes rend hommage à Klay Thompson : son Game 6 de 2016 face au Thunder a changé l’histoire
Le 13 mars 2018 à 23:06 par Aymeric Saint-Leger
Ah, le doux monde du what if et de l’imaginaire s’ouvre à nouveau. On dit souvent qu’avec des si, on refait le monde. Harrison Barnes pense lui que sans Klay Thompson, l’histoire n’aurait pas été la même pour les Warriors et le Thunder lors des Finales de Conférence Ouest en 2016. S’attardant sur la performance du sharpshooter sur le match 6 de cette série, l’actuel ailier de Dallas rend un vibrant hommage à son pote, et fait réfléchir à un scénario alternatif : et si le Thunder avait été champion cette année-là ?
Harrison Barnes a été drafté par les Warriors en 2012. À Golden State, il a vécu beaucoup de choses : l’ère Mark Jackson, celle de Steve Kerr, le titre de 2015, et la défaite en finale de 2016, avant d’être envoyé à Dallas ce même été, pour faire de la place pour un certain… Kevin Durant. L’homonyme de Matt, le bagarreur, a été une pièce centrale du premier titre de The Bay depuis 40 ans, sous l’égide de Steve Kerr. Dès son année rookie, il faisait partie intégrante de la rotation, et se trouvait être un superbe complément sur les ailes aux côtés de Draymond Green et Andre Iguodala. Il apportait du shooting dans le cinq majeur, et convenait très bien au système de jeu des joueurs d’Oakland. Malheureusement pour lui, il a été échangé à l’été 2016. Un des épisodes les plus marquants, pour lui, est la Finale de Conférence Ouest 2016, qui opposait sa franchise au Thunder de Russell Westbrook et Kevin Durant. Au terme des quatre premiers matchs de la série, OKC menait trois victoires à une, après être allé chercher le match 1 dans l’Oracle Arena. Le match 5, dans cette même salle a été tendu, mais remporté par les Warriors 120 à 111 malgré les 40 points de KD. Oklahoma City avait donc une occasion de clore la série et d’aller en Finales NBA à la Chesapeake Energy Arena, lors de la rencontre suivante. Mais le Thunder s’est écroulé à domicile, face aux coups de boutoir de Curry, mais surtout de Klay Thompson, 41 points. Le gars pose 41 fucking points dans un match éliminatoire à l’extérieur, le tout à 14 sur 31 aux tirs, mais, tenez-vous bien, à 11 sur 18 du dernier rang des tribunes de la Chesapeake. En feu complet, il a permis à son équipe de rentrer chez elle, et à Curry de terminer la série sur un Game 7 serré, remporté 96 à 88 par Golden State. Harrison Barnes était là, il a tout vu, et se rend compte de la performance majuscule qu’a réalisé le Splash Bro pour empêcher le Thunder de l’emporter alors qu’ils étaient favoris pour lui. C’est ce qu’il a confié dans le Road Trippin’ podcast :
“Je ne dis pas ça pour offenser RJ [Richard Jefferson, aussi présent dans le podcast et vainqueur des NBA Finals avec les Cavaliers en 2016, ndlr] ou quoi que ce soit, mais mon avis est qu’OKC était probablement la meilleure équipe participant aux Playoffs cette année-là. […] Je veux dire, ils déroulaient. On n’avait pas de réponse contre eux. Si Klay n’avait pas fait un match 6 complètement fou, ils allaient en Finales NBA. […] Cette équipe, la manière dont c’était construit – prendre des rebonds, scorer, ils faisaient tout.”
Encore faut-il rappeler qu’en 2016, les Warriors se sont inclinés contre les Cavaliers en Finales NBA, en sept matchs. Il faut dire que Richard Jefferson, le vétéran, faisait partie de l’équipe de Cleveland à cette époque. Ce qui pourrait paraître comme une pique de Barnes envers RJ ressemble plutôt à une reconnaissance du niveau de l’équipe d’OKC de l’époque, et du travail de… Billy Donovan, qui était déjà là. Plus particulièrement, Harrison rappelle à quel point son ex-coéquipier a été prépondérant dans cette remontada version NBA. Par la même, il rend un vibrant hommage à Klay Thompson. Lui qui ne fait pas de bruit, qui est toujours là, qui fait le boulot. Celui qui est capable de prendre un coup de chaud énorme, ET de faire le travail obscur, les bases besognes, de se coltiner le meilleur attaquant extérieur chaque nuit. L’arrière a un impact vraiment significatif pour les Warriors, notamment en Playoffs. Les gens parlent beaucoup de Curry, qui est très bankable, spectaculaire. Ceci dit, vous voulez de la fiabilité, du sang froid, et moins d’exubérance ? Appelez Klay Thompson, qui a sauvé les fesses de Golden State plus souvent qu’à son tour. C’était tout du moins le cas lors de ce 28 mai 2016. Au-delà du cours d’une série, Big Smokey a changé le cours de nombreux destins dans la Ligue. OKC s’incline en Finale de Conférence, GS perd en Finales NBA. Résultat, la franchise d’Oakland fait venir Kevin Durant de l’Oklahoma. Elle fait de la place dans son roster : exit Big Marreese, Festus Ezeli, Leandro Barbosa. Mais les départs les plus marquants sont ceux de deux éléments centraux du titre de 2015 vers Dallas : Andrew Bogut et… Harrison Barnes. Imaginez maintenant que Klay Thompson n’ait pas eu autant la main chaude ce soir-là, quelques mois avant cette intersaison. KD pourrait être resté à OKC, et former une superteam de l’enfer avec PG et Melo, à condition de baisser son salaire (ce qu’il a fait dans la Baie). Le Black Falcon arrêterait peut-être de perdre des matchs à répétition avec les Mavericks. Il a drastiquement augmenté sa production (11,7 points de moyenne en 2015-16 contre 19,2 en 2016-17) lors de son passage de la Californie au Texas, mais il n’est pas prêt de revoir des Playoffs, et encore moins des Finales NBA. Si OKC avait gagné cette série, Durantula ne serait pas forcément un cupcake, un traître, et un troll sous de faux comptes sur les réseaux sociaux. HB pourrait être double champion NBA, aurait pu éclore totalement chez les Warriors, et faire partie de cette dynastie. Golden State a préféré la version upgradée de Barnes, en la personne de Durant. Ce move est en train de leur donner raison, puisqu’ils sont champions en titre. Cependant, qui sait ce qu’il se serait passé si OKC était allé en Finales NBA en 2016, et s’ils avaient sweepé LeBron et ses Cavs, avec un RW en triple-double de moyenne et un KD à 37 points marqués lors de chaque match ? La dynastie, elle pourrait être du côté de l’Oklahoma. Mais retour à la réalité, il n’en est rien. Barnes galère avec Dallas, OKC peine à se qualifier en Playoffs. Et les Warriors sifflotent en attendant la Finale de Conférence face aux Rockets.
Harrison Barnes a rendu un superbe hommage à Klay Thompson, bien trop souvent oublié dans la réussite des Warriors. On peut toujours parler de Durant, de Curry, de Green, de Kerr, mais le maillon inflexible, et peut-être le plus important de ces performances incroyables, c’est bien l’arrière. Il était important de rappeler le rôle de Klay, qui est prêt à la fermer et à toucher “peu” d’argent pour gagner. Merci, Harrison, pour ta franchise, et désolé pour les années dernières et celles à venir. Il ne te restera qu’à compter le nombres de bagues à la (aux) main(s) de KD en fin de carrière et tu pourras te dire que tu aurais pu les avoir à sa place. Et n’oublie pas de remercier ton copain Klay de vous avoir fait gagner, ce soir de mai 2016.
Source texte : Youtube/Road Trippin’ podcast