Marc Gasol est grognon : l’Espagnol se sent comme en G-League, sympa pour la team

Le 01 mars 2018 à 14:01 par Aymeric Saint-Leger

Marc Gasol pari
Source image : Youtube

La saison des Memphis Grizzlies se passe dans l’anonymat le plus total. Malheureusement pour les joueurs du Tennessee, les blessures se succèdent, et les défaites également, l’année est meh, notamment après le limogeage de David Fizdale. Dans ce marasme, le grand Espagnol finit par désespérer. Exaspéré, Marc Gasol commence à exprimer sa frustration, sur cette saison (abo)minable de sa franchise.

Les Grizzlies sont en train de vivre quelque chose qui ne leur est pas arrivé depuis longtemps, depuis la saison 2009-10 précisément : gagner moins de 40 matchs sur les 82 que comporte la phase régulière (à moins que Memphis ne remporte ses 22 dernières rencontres, sans en perdre une seule lol). À cette époque, Big Burrito est un sophomore, qui tourne déjà à 14,6 points et 9,3 rebonds par match. Chaque saison depuis 2010-11, les Grizzlies vont en Playoffs. S’ils ne dépassent pas le premier tour dans la plupart des cas, ils ont quand même fait une apparition en Finale de Conférence Ouest, en 2013, mais se sont fait sweeper par des Spurs au-dessus. Cette année, Marc Gasol sera hélas bien loin de cette performance. Lui et son équipe n’iront pas en Playoffs. 30% de victoires seulement, 14èmes à l’Ouest, c’est la dégringolade. Le pivot des Grizzlies est seul au monde, il continue de produire ses statistiques, de dire les bonnes choses pour montrer l’exemple et de se donner à 100% : 17,7 points, 8,5 rebonds, l’Ibérique est au-dessus de ses standards en carrière, qui sont de 15,2 unités et 7,7 prises en moyenne. Mais malgré tout, ça ne gagne pas, loin de là, et la saison actuelle de la ville d’Elvis est déjà terminée, en termes d’ambition tout du moins. Parce qu’il a beau être entouré d’Oursons sur cet exercice 2017-18, La Tanqueta (le Tank) ne veut pas pour autant arrêter de jouer. Terriblement frustré, il veut continuer à progresser personnellement, jouer à fond, mais surtout que ses Grizzlies restent compétitifs, avec les moyens du bord, notamment contre Phoenix, la nuit dernière. C’est du moins ce qu’il a confié en interview à Ronald Tillery, de The Commercial Appeal :

” C’est plutôt haut, c’est plutôt haut [son niveau de frustration, NDLR]. […] Ce serait idéal (de gagner contre les Suns) pour donner confiance aux gars, leur montrer que faire ce qu’il faut, faire le boulot, c’est important. C’est ce qui vous fait gagner des matchs. Gagner, voilà ce qu’il en est. Ce n’est pas que bien jouer, vous savez, faire vos séries ou développer des joueurs. Parce que nous avons une Ligue pour ça. Nous avons une Ligue et une équipe, ici à Memphis pour développer les gars. Ici, on est en NBA, pas en G League. “

Caramba, Marco sort les punchlines. Et on peut le comprendre, surtout que les Grizzlies se sont inclinés 102 à 110 contre les Suns hier soir au FedEx Forum. Gasol n’a raté que deux matchs cette saison, malgré ses 33 ans, qui en font le plus âgé du roster de J.B. Bickerstaff. Autour de lui, les blessures se succèdent. Mike Conley, Chandler Parsons, Tyreke Evans, Wayne Selden, JaMychal Green et Deyonta Davis, à eux six, c’est 170 absences. Plus de 28 matchs ratés en moyenne pour ces derniers, sur 60 rencontres déjà disputées, ça fait beaucoup. Tous les autres joueurs autour de Gasol, à part Mario Chalmers, sont des jeunes, en-dessous de 25 ans. Pas de quoi avoir une once d’espoir de qualification en Playoffs. Surtout, Mike Conley est encore sous le coup d’une opération au talon, et n’est pas prêt de revenir. Celui qui devait porter la franchise du Tennessee avec l’Espagnol n’est pas là, et cela manque terriblement aux Grizzlies, sur ce poste particulièrement fourni dans la Ligue. Pour couronner le tout, David Fizdale, s’est fait virer après seulement 19 matchs dans cette saison. L’ancien coach était devenu emblématique après son “Take that for Data” à la suite d’une défaite lors du Game 2 du premier tour des Playoffs 2017 contre les Spurs.

À sa place, J.B. Bickerstaff (alias Jean Bière) est arrivé, avec moins d’une saison d’expérience en tant que Head Coach (des Rockets à l’époque, en remplacement de McHale). Depuis le départ de Fizdale, les Grizzlies sont à 11 victoires, pour 30 défaites. Ils restent d’ailleurs sur une série de 12 revers d’affilée. Il reste 22 rencontres à disputer pour Memphis, et la situation actuelle pourrait pousser à faire jouer uniquement les jeunes et balancer les matchs (pas tanker, hein !). Gasol n’est pas du tout de cet avis, et il le fait bien savoir, il n’a pas envie de se croire dans la ligue de développement de la NBA, lui qui était défenseur de l’année en 2013. Il mérite sans doute mieux, on peut se demander s’il va continuer sa carrière au sein des Grizzlies, les rumeurs risquent d’aller bon train. Le Tank attend en tout cas un changement, soit d’équipe, soit au sein de la franchise de Memphis, qui a intérêt à bien drafter, à l’image de Dillon Brooks cette année.

La G-League, très peu pour Marc Gasol. Il est en NBA, depuis maintenant 10 ans. Régulier au plus haut niveau, l’Espagnol est le franchise player d’une équipe en pleine décrépitude. Pour les Grizzlies, l’hécatombe doit s’arrêter pour ce qui est des blessés, afin de repartir sur de bons rails, contre les Nuggets dès la nuit de vendredi. Il faut venir en aide à Marco, avant qu’il ne se transforme en Petit Ours Brun.

Source texte : The Commercial Appeal


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