Danilo Gallinari fait l’unanimité chez les Clippers : la polyvalence à l’italienne
Le 27 févr. 2018 à 00:33 par Alex Canneçu
Arrivé chez les Clippers l’été dernier, Danilo Gallinari soulage énormément Doc Rivers lorsqu’il n’est pas à l’infirmerie pour soigner des petits bobos. Extrêmement polyvalent, l’Italien qui rêvait de devenir comme Michael Jordan s’est découvert un jeu atypique : le profil parfait pour le pace-and-space.
Le pace-and-space, ou l’art de la passe et du démarquage. Dire que les Spurs de Popovich en sont les propriétaires n’est pas un crime. Et pour cause, depuis des années, les Spurs ont un jeu bien différent des autres franchises NBA, qui les caractérise et qui fait que beaucoup d’entre nous aimons cette franchise, si tant est qu’on n’en soit pas fans. Le pace-and-space a un but bien précis. Avec énormément de mouvements, de démarquages et de passes, c’est un jeu collectif attrayant et l’un des plus beau à voir être pratiqué (tout en restant objectif). Un jeu pur, propre, étalé, la balle ne s’arrête jamais, le mouvement est continuel, avec ou sans ballon, jusqu’à ce que l’équipe arrive à trouver un joueur qui est démarqué pour shooter ou driver. Mettre son coéquipier dans les meilleures conditions pour scorer, voilà le but. Et s’il y en a un qui caractérise bien ce jeu en NBA depuis des années, c’est… Danilo Gallinari. Non, ce n’est pas un joueur des Spurs et pourtant il représente ce type de jeu à merveille. Alliant stratégie, précision et esthétisme, Gallo ne s’est pas trompé d’époque. Ses feintes sont la marque de fabrique Made In Italia d’un joueur à l’européenne qui s’exporte aux USA. Son sang-froid dans ses tirs le caractérise également bien. Avec une polyvalence hors du commun et un jeu épuré, il représente le basket moderne, et ce depuis des années. Sam Dekker, son coéquipier chez les Clippers mais également son ami proche, ne peut qu’acquiescer et approuver, pour SLAM Online :
“Maintenant ils appellent ça un point-forward. Ça veut dire, être capable de jouer du poste 1 à 4 offensivement et défensivement. […] Il a le jeu d’un vieux dans le corps d’un jeune. Beaucoup de feintes, des hésitations, des tours sur lui-même, un bon jeu de jambes. Il est juste rusé.”
Vous l’aurez compris, point-forward est un mélange de point guard (meneur de jeu), de small-forward (petit ailier) et de power forward (ailier-fort). Sa polyvalence est telle que Danilo Gallinari pourrait jouer quasiment partout sur un terrain, ce qui est évidemment une qualité indéniable dans le jeu actuel. Un coach ne peut qu’adorer ça. Le principal intéressé, Doc Rivers, s’est donc confié. Pour lui, Gallo apporte un vrai plus au roster des Clippers. Approuvant les propos de Sam Dekker, il a ajouté :
“Il joue agressif. Il en fait beaucoup aussi. Défensivement, il est vraiment bon. Sa qualité de passeur est terrifiante. Et il écarte le jeu. Avec Tobias [Harris, ndlr] et lui, on ne sait pas qui est le poste trois ou le poste quatre. On les fait juste jouer sur les ailes, et c’est vraiment bon pour nous.”
Et pour cause, Dekker mentionnait l’avantage que possède Gallinari à pouvoir jouer sur tous les postes, offensivement comme défensivement. True story. En attaque, il peut être dans tous les systèmes, à la base comme à la finition. Il peut porter le ballon et déclencher une passe qui fait la différence, prendre son défenseur en un-contre-un et lui lâcher un “You can’t guard me” uniquement avec les yeux ou même finir le taf après un pick-and-roll joué avec son coéquipier. Pouvant sortir à trois points et lâcher une bombe du parking, il étire et attire la défense. Fiable à distance (41,9% en carrière, 44,9% à Denver en 2016-17) il lui suffit d’une fraction de seconde pour shooter. Sans forcément en faire de trop, ses bonnes décisions à aller chercher son coéquipier le plus ouvert pour le mettre dans les meilleures conditions le caractérisent bien. En défense, c’est un joueur physique au poste et qui reste bien sur ses appuis. D’où la possibilité, comme Sam Dekker le mentionnait, de défendre sur un meneur comme sur un ailier-fort. Revenant sur les propos de son pote, Danilo Gallinari, en riant, a ajouté :
“Je suis d’accord avec Sam. […] Je ne veux pas gagner un championnat en tant que role player, je veux être l’un des principaux artisans.”
Bon, on veut pas être négatif mais pour le titre, ça paraît compliqué, du moins cette année. A 29 ans, Gallinari n’a pas toujours eu de la chance avec les blessures mais espère bien se retirer le trophée de champions NBA en poche. C’est un super gars, un super joueur, un modèle pour beaucoup en Italie et nul doute qu’il inspire des enfants dans son pays d’origine, ce joueur étant l’exemple parfait de la polyvalence souhaitée sur le terrain. Chapeau Gallo (et on ne parle pas de Nick).
Source texte : SLAM Online