Larry Nance Jr. va pouvoir kiffer ce Slam Dunk Contest 2018 en terrain connu : mérité après tant de galères
Le 12 févr. 2018 à 13:37 par Clément Hénot
Aujourd’hui, Larry Nance Jr. est un joueur des Cavaliers, mais il y a encore quelques semaines, c’est le Staples Center qu’il faisait lever. Cet ailier fort aux qualités athlétiques héritées d’un ancien joueurs des Cavs qui n’est autre que… son père, Larry Nance Sr., vainqueur du premier concours de dunks de l’histoire en 1984. Le fiston a bien l’intention de faire du dicton “tel père, tel fils” une réalité, surtout devant des fans qu’il connaît bien au Staples Center. Au vu de sa carrière, on peut dire que c’est une chance inouïe.
Car en regardant plusieurs années en arrière, on comprend vite que la vie n’a pas été un long fleuve tranquille pour Larry Nance Jr., les pépins physiques étant nombreux sur la liste de l’ancien numéro 7 des Lakers. Selon sa mère Jaynee, il a même failli arrêter le basketball avant même d’entrer dans la grande ligue. Il faut dire que lorsqu’il est à la fac de Wyoming, lors d’un match gagné 72-66 contre Fresno State en 2014 pendant son année Junior (la 3ème année), les ligaments croisés de son genou droit se barrent, impossible de poser sa jambe sur le sol. Fin de saison pour lui alors qu’il était clairement l’homme fort de son équipe en étant le leader aux points, rebonds, interceptions et contres. Un premier coup d’arrêt dans sa carrière, qui ne l’empêche pourtant pas d’avoir l’explosivité qu’on lui connaît actuellement.
Il fait son retour lors de la saison 2014-2015, prêt à tout dégommer lors de sa quatrième et dernière année d’études, il revient en force et mène Wyoming à un bilan de 18 victoires pour 4 défaites. Sauf qu’en février 2015, un nouveau coup de massue vient heurter de plein fouet le crâne de Larry Nance Jr., après certains examens, il s’avère qu’il souffre d’une mononucléose, causant une fatigue extrême, voire une léthargie incompatible avec la pratique du sport. Et le pire, c’est que cette maladie peut voir ses symptômes durer au maximum 6 mois sans que la victime ne puisse prendre de traitement efficace. En d’autres termes, le seul remède est de prendre son mal en patience et d’attendre des jours meilleurs. Par “chance”, Nance ne manque que 4 matchs et revient assez vite à son meilleur niveau après avoir été dans un état végétatif pendant plusieurs semaines. A ce moment précis, il est légitime de penser que le sort s’acharne, mais le pire reste à venir.
En effet, depuis ses 16 ans, Larry Nance Jr. souffre de la maladie de Crohn, une maladie inflammatoire chronique intestinale avec des symptômes très classes (on vous les épargnera) mais également une fatigue intense, des fortes douleurs abdominales, une perte significative de poids, des douleurs lors des repas et une carence en fer. A l’époque, Nance ignore encore du mal qui le ronge, mais n’éprouve plus aucun plaisir à jouer au basket, ne grandit plus, dort beaucoup et semble fébrile. Ses parents pensaient même qu’il était “paresseux”.
“Vous savez, on pense souvent à ces ados qui sont fainéants et qui ne veulent rien faire de leurs journées, il devenait à l’époque un adolescent, alors nous avons naturellement pensé ça.” – Jaynee Nance.
Dans cette période qui voit Larry Nance Jr. en venir même à détester le basket, c’est à ce moment là qu’il songe à tout arrêter. Le gamin est épuisé, n’a plus aucune force ni envie de continuer, et ses parents continuent de se montrer durs avec lui. Cependant, ils jugent nécessaire de lui faire consulter un docteur à cause de ses carences en fer. Mais un diagnostic plus profond est demandé au vu des symptômes. Et c’est à la clinique de Cleveland, sa nouvelle ville, que le couperet tombe : maladie de Crohn, la même maladie diagnostiquée à Omer Asik il y a quelques mois et qui a menacé la suite de sa carrière. Nance a un système digestif en piteux état qui explique beaucoup de choses et fait comprendre aux parents le mal qui rongeait leur fils au cours du temps où cette maladie demeurait “silencieuse”.
“On s’est sentis très mal, et coupables par rapport à tout ce qui s’est passé.” – Jaynee Nance.
Malheureusement, Larry Nance Jr. n’a pas le choix, il va devoir faire avec cette maladie handicapante jusqu’à la fin de ses jours, mais il a au moins des réponses et des explications. Désormais, il doit subir toutes les 7 semaines une injection de Rémicade par voie intraveineuse et en milieu hospitalier, le genre de matos que tu trouves pas à la pharmacie du coin. Toutefois, ce médicament a un effet miracle : il recommence à grandir et à prendre du poids en à peine 2 semaines. Mieux encore : il a retrouvé goût à la vie et au basket, et ce traitement miracle fait aujourd’hui toujours effet et lui permet de pratiquer le métier de ses rêves. Tout est bien qui finit bien.
Larry Nance Jr. est passé tout près d’arrêter le basket et a failli ne jamais connaître le début de carrière qui est le sien aujourd’hui. A peu de choses près, on nous aurait enlevé l’un des posters les plus hardcores de ces dernières saisons, sur Brook Lopez ou Kevin Durant. Mais le joueur a persévéré et le voici aujourd’hui. Il n’aura plus le jersey des Lakers sur le dos le 17 février mais celui des Cavs, comme son papa à l’époque. Et nul doute qu’il voudra quand même poser du sale, devant ces gens qui l’ont tant aimé, pour repartir avec le trophée, et prendre une belle revanche sur son destin qui ne lui a pas fait de cadeaux.