Les Cavs ont réussi leur mission : renforcer leur équipe, et envoyer un message fort à LeBron

Le 09 févr. 2018 à 12:56 par Bastien Fontanieu

LeBron James - pari
Source image : YouTube

Si la trade deadline de ce jeudi a été évidemment dominée par les mouvements forts de Cleveland, les Cavs n’ont pas juste échangé des gros noms pour faire genre : dans le processus, le management local a tapé du poing sur la table.

Décidément, l’ami Koby Altman aime se retrouver dos au mur. Il y a quelques jours, quelques heures même, le GM des Cavs était embourbé dans un merdier qu’on pensait cimenté jusqu’à la fin de saison. Contrats trop lourds, impossible de marchander quoi que ce soit sans lâcher le pick des Nets, perspectives floues à l’approche des Playoffs, le délire était bien classé dans la catégorie mauvaise. En fait, il fallait faire preuve d’une grand finesse et d’un rare sang froid pour naviguer dans cette deadline sans toucher à une mine antipersonnel. Sans que le groupe implose, sans que LeBron ne soupire et se dise que, plus que jamais, son avenir est ailleurs. En une heure ? Les Cavs ont fait fort, très fort. Non seulement l’effectif a été bouleversé pour apporter des armes nettement plus jeunes et athlétiques, mais en plus le texto envoyé derrière par Altman à LeBron avait de quoi être puissant. Jugez plutôt. Isaiah Thomas, Derrick Rose, Dwyane Wade, Jae Crowder, Iman Shumpert et Channing Frye, transformés en Larry Nance Jr, Jordan Clarkson, George Hill et Rodney Hood. Et le tout sans lâcher le pick des Nets…! Une performance assez exceptionnelle, venue de nulle part, qui certes ne règle pas de facto les soucis profonds existant aux Cavs (défense, protection d’arceau, Tyronn Lue) mais offrent un bien meilleur groupe pour attaquer la concurrence. Jeunesse, défense, envergure, moins d’expérience certes mais davantage de… tout le reste, en résumé.

Et encore, on pourrait s’arrêter là et se dire que l’opération turnaround d’Altman était un grand succès à l’instant T. Sauf que là où le GM rookie a fait fort, et a montré sa volonté de se donner, c’est qu’il a clairement communiqué ses intentions et a préparé un tapis nettement plus glissant pour LeBron cet été. Si les Cavs avaient fait une sorte de statu quo un peu dégueulasse, sans toucher à de grandes pièces et sans ajouter d’élément majeur, James aurait obtenu le meilleur toboggan possible pour partir en juillet. Management de merde, impossible de compter sur eux pour aller chercher les Warriors, je bouge. Sauf que, dommage pour LBJ, Altman a annoncé la couleur cette semaine : l’étiquette changera de camp en cas de départ. La narration change drastiquement avec cette série de mouvements. Non pas que LeBron soit incendié quoi qu’il arrive, mais il passera clairement pour celui qui – malgré un GM actif et sacrément efficace – se barre en claquant la porte. Et il y a encore quelques jours, ce scénario semblait inconcevable. C’est donc une opération à la fois sportive et stratégique de haut vol que Koby a offert à la planète basket en cette fin de semaine, avant de voir ce qu’il réservera à ce bon Tyronn Lue. Car à l’heure actuelle, l’effectif a une bien meilleure gueule et a de quoi exciter LeBron. Mais quid de l’efficacité de ce groupe entre les mains du même coach ? Un dernier maillon faible qui pourrait servir d’échappatoire, mais nul ne doute qu’Altman y pense déjà et y a déjà pensé. La cerise sur le gâteau, on l’attend avec impatience.

Il y a ce qu’il se passera sur le terrain, et ce qu’il se passera cet été. Les Cavs étaient dos au mur, avec un LeBron fumant, sans véritable perspective si ce n’est celle de se faire tronçonner en juin. Est-ce que les pronostics ont changé en 24h ? Non. Mais est-ce que le push du management a été rondement mené pour changer les pronostics du mois de juillet ? Oui, à confirmer.


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