La carrière gâchée d’Adam Morrison : jusqu’où aurait-il pu aller sans blessures ni maladie et avec un style ?
Le 04 févr. 2018 à 18:38 par Clément Hénot
Avant même son entrée dans la Ligue, Adam Morrison faisait partie de ces prospects destinés à avoir au moins une bonne carrière en NBA. Véritable star universitaire, son chemin semblait tout tracé. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas vraiment suivi la trajectoire escomptée. Retour sur une carrière qui ne débutait pas trop mal, mais malheureusement flinguée par certains événements.
A l’époque, Adam Morrison est une star en NCAA et tourne à 24 points de moyenne lors de sa dernière saison avec Gonzaga. Mieux, en 2006 il devient le meilleur marqueur de l’histoire de son école au sein de la ligue universitaire avec 1904 points et en partage le titre de meilleur joueur avec J.J. Redick, une autre star à la fac qui a eu du mal à faire décoller sa carrière mais qui au final, bien qu’en deçà des attentes initialement fondées, reste tout à fait honorable. Faire décoller sa carrière, Adam Morrison n’a pas réussi à le faire. Sélectionné en troisième position de la Draft 2006 par Michael Jordan chez les Bobcats, il tourne à 11,8 points, 2,9 rebonds et 2,1 passes de moyenne, le tout à 37,6% aux tirs dont 33,7% de chez le barbier lors de sa première saison. Sans être ce que l’on attend d’un third pick, cela laisse quand même entrevoir de belles choses et une jolie marge de progression malgré une défense aléatoire et une sélection de tirs assez cheum.
Sauf qu’en 2007, tout bascule. Lors d’un match de pré-saison face aux Lakers, les ligaments de son genou gauche disent merde et mettent un terme à sa saison avant même d’avoir commencé. Et c’est donc la moustache la plus incertaine du circuit (déjà) qui se voit freinée dans sa progression et devient bien malgré lui, dans l’incapacité de mettre un coup de boost pour faire bien mieux que ce que sa première saison laissait entrevoir. Malheureusement, cette blessure marquera la fin d’un scoreur né. Morrison était un pur attaquant, capable d’aller chercher des points sous le cercle, de gratter des lancers et de se créer son shoot. Mais en NBA, il manquait cruellement de physique pour reproduire les mêmes choses qu’à la fac, il semblait déterminé à le faire, il en avait le courage, mais son genou en a décidé autrement. Malheureusement, après un retour raté aux Bobcats et un trade anecdotique, sa carrière NBA s’achèvera presque avant de commencer, à l’âge de 25 ans.
Car du courage, Adam Morrison n’en manque pas. Il est important de savoir qu’en plus d’être un taré (selon certains joueurs, il ne se lavait jamais après les matchs et il vivait dans un bunker avec de quoi survivre en cas de fin du monde, Adam Morrison n’a pas eu toutes les chances de son côté avec sa santé. En effet, depuis ses 13 ans, Morrison souffre du diabète de type 1, obligeant le joueur à s’injecter régulièrement de l’insuline à l’aide d’un cathéter, il est également obligé de suivre un certain régime et la maladie l’affaiblit considérablement. Chaque jour, Morrison mangeait un steak et des pommes de terres deux heures et quinze minutes avant ses matchs et était un modèle pour les enfants diabétiques. Régulièrement, il se rapprochait d’eux et montrait de lui-même qu’il était une preuve que malgré la maladie et ses complications, il est toujours possible de croire, mais surtout de réaliser ses rêves.
La carrière d’Adam Morrison reste tout de même un immense gâchis, d’autant qu’elle n’annonçait pas réellement un tel flop, mais un genou fragile, un diabète, un style chelou et une personnalité déjantée ont eu raison de ses rêves de percer en NBA. Aujourd’hui, Morrison est coach à Gonzaga, l’université pour laquelle il a flingué des records à la pelle, et il s’y plaît. Et au final, le principal est ici.