Joel Embiid remet les Sixers sur le droit chemin : 28 points, 12 rebonds, 8 passes et Towns au tapis
Le 13 déc. 2017 à 07:04 par Bastien Fontanieu
Après quatre défaites frustrantes de suite, les Sixers ont pu relancer leur machine en s’imposant dans le Minnesota. Les hommes de Brett Brown ont notamment pu compter sur le retour XXL de Joel Embiid dans la rotation.
Et dire qu’il était incertain avant le début du match. Et dire qu’il se faisait masser non loin du banc, afin de tester son corps et voir comment il allait réagir. Absent sur les deux dernières rencontres de son équipe suite à des galères ressenties au niveau du dos, Embiid avait entouré la date sur son calendrier et ne voulait pas louper les Wolves. Pourquoi ? Certainement à cause de la série de défaites des siens, mais aussi car un certain Karl-Anthony Towns se trouvait dans le camp d’en face. Et quand la discussion des meilleurs jeunes intérieurs au monde a lieu, il est souvent coutumier d’entendre KAT être mentionné avant Jojo, notamment à cause du dossier médical de ce dernier. Il y avait donc la possibilité de fermer quelques bouches, redonner le sourire aux fans de Philly et mettre un terme aux galères récentes, ce qu’Embiid a géré sans broncher. Robert Covington pourtant absent, Ben Simmons pourtant freezé par toute envie de scoring, Redick était là pour apporter ses précieux points mais il fallait que le patron camerounais mène la charge. Qu’il impose sa volonté sur la partie, tienne malgré ses 5 fautes, ne craque pas au finish, et surtout que la machine tienne. Car deux matchs de repos puis reprendre avec un duel jusqu’en prolongation, ce n’était pas si aisé que cela. Et bien malgré toutes ces conditions, le Process a fait le taf et a pu repartir du Target Center avec son habituel sourire, conscient du beau boulot réalisé.
C’est notamment dans ces 5 minutes supplémentaires, provoquées par un Jimmy Butler chaud-patate, qu’Embiid régalait. Il avait déjà planté les deux gros lancers permettant aux siens d’aller en prolongation. Il avait déjà feinté ses défenseurs sur des eurostep de toute beauté, ainsi que des passes en sortie d’écran transformées en tomar. Il avait explosé son quota de minutes et poussait Brett Brown à limite changer de chemise. Mais la gagne était plus importante que tout le reste, et dans cet overtime gratuit Joel terminait le business comme un pro. Sept points dont trois immenses derrière l’arc, histoire de briser la colonne vertébrale des adversaires, une bonne défense disciplinée sans faire faute sur Jimmy Butler en isolation, c’était la Jojo Experience comme on adore depuis quelques mois. Mais le chiffre qui étonnait le plus ? C’était probablement celui-ci : 39, son nombre de minutes au total, record personnel battu et feu vert total. Dans un match allant en prolongation, certes, Embiid ne montrait pas le moindre signe de rouille, de fatigue, de dents qui grincent ou de visage qui se crispe de douleur. L’âme du compétiteur qui prend le dessus, probablement, mais c’est justement ce dont les Sixers avaient besoin. Et une fois le buzzer final activé, les visiteurs pouvaient repartir le torse bombé : la victoire en poche et le débat sur la crème des pivots un poil corrigé.
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. Fin de cauchemar pour Philadelphie, rappel à l’ordre signé Joel Embiid, c’est fort plaisant d’observer un tel phénomène s’énerver sur un terrain, balle en main.