John Collins, le projet pépite d’Atlanta : du rebond à la pelle, du hustle permanent, des mollets XXL
Le 07 nov. 2017 à 10:58 par Bastien Fontanieu
La Draft 2017 est gentiment en train de s’imposer dès le premier mois de compétition. De grands talents s’expriment déjà avec autorité, dont un sur ressorts du côté d’Atlanta : dites bonjour à John Collins.
Le sourire est encore là, discret mais présent, en se souvenant très bien de ce soir du 22 juin 2017. Tout le monde en starco, Draft à Brooklyn, l’ordre de sélection est déjà établi. Et à la 19ème place de ce premier tour, Travis Schlenk – nouveau General Manager des Hawks – ne pensait pas pouvoir obtenir un premier coup de pouce venu du ciel. Jamais n’avait-il pensé pouvoir récupérer l’intérieur de Wake Forest aussi bas dans la Draft. “On l’avait mis Top 15, on ne l’avait même pas invité à faire un workout,” répète le chauve au regard fixe. Il faut dire qu’après une saison quasiment à 20 points et 10 rebonds dans son équipe, Collins avait impressionné beaucoup de monde, au point de repartir avec le trophée de Meilleure Progression dans la ACC. Sauf que son manque de potentiel en tant que future star faisait criser pas mal de franchises en ce soir de Draft. Par conséquent, une à une, les équipes laissaient passer le garçon, qui prenait chaque annonce d’Adam Silver comme une bûche de plus à mettre sur son propre feu. Venant d’une famille de militaires, John avait eu droit à une éducation bien carrée, lui imposant de devoir se défoncer pour obtenir ce qu’il souhaite. Et si ses efforts au niveau universitaire avaient été applaudis, la traduction immédiate lors de la grande cérémonie n’avait pas eu lieu. Ou du moins, pas autant que souhaité. Pour Atlanta, même à l’aveugle, le choix était évident. Pour Collins aussi dans son approche, lui qui décidait donc d’aborder son parcours avec un élément précieux : cette envie de prouver aux gens qu’ils ont eu tort, de le laisser filer aussi bas. Avec un moteur infernal et cette naïveté typique des rookies, John passait d’abord par la case Summer League où il faisait déjà tourner des têtes. Sauf qu’entre compétition d’été et vrai business d’automne, il y a un sacré fossé.
Sur ses trois premières semaines professionnelles ? On peut dire qu’il a fait le saut à la hauteur de ses énormes qualités athlétiques. Demandez aux Cavs, assommés par l’intensité du bonhomme, ce qu’ils pensent de cet intérieur qui semble trop petit pour son poste mais compense pourtant avec un effort permanent. Un double-double en sortie de banc (12 points, 13 rebonds)… le troisième, déjà, cette saison. Si Collins est encore loin de représenter un joueur correct en NBA au niveau défensif, la question ne se pose quasiment plus sur sa capacité à gober du rebond et à finir sur pick and roll, deux qualités extrêmement demandées dans le jeu actuel. Avec plus de 7 rebonds de moyenne sur seulement 20 minutes de jeu, John envoie un premier message à ceux qui oublient de boxer sous les arceaux. Et alors pour ce qui est des posters… Autant Cedi Osman a été le seul à prendre pour le moment en régulière, autant la collection devrait rapidement grossir dans les semaines à venir. La question principale, finalement, se situe dans la suite des aventures de John Collins. Comment les Hawks veulent-ils l’utiliser, et quel est son plafond ? Sur cette Draft 2017, Kyle Kuzma et lui-même semblent déjà se détacher dans le groupe des potentiels steals. Mais il faudra demander confirmation et surtout voir l’évolution du joueur. Car faire du gros chiffres dans des équipes flinguées, on a déjà vu ça plus d’une fois par le passé. Mais aider son équipe à grandir et continuer à hausser sa production, ça c’est autre chose. Ce qui est sûr, pour le moment, c’est que le nouveau management d’Atlanta peut respirer pour sa première Draft, le choix de 2017 a plutôt une bonne gueule. En attendant d’autres tomars, d’autres rebonds, et toujours autant d’effort sur chaque entrée en jeu.
Reconstruire une franchise passe par de nombreuses possibilités, dont celle de bien drafter. Les Hawks ont-ils trouver un diamant brut en John Collins ? Difficile à dire, mais ses adversaires au rebond peuvent le confirmer jusqu’ici : on est sur du gobeur royal.
Source citations : Peachtree Hoops