Kyle Lowry méconnaissable cette saison : chiffres en berne, expulsion… bientôt la dépression au Canada ?
Le 06 nov. 2017 à 13:21 par Benoît Carlier
Prolongé pour trois ans de plus et 100 millions de dollars cet été, Kyle Lowry est en train de faire regretter la direction des Raptors. Le meneur n’est que l’ombre de lui-même depuis le début de la saison et son expulsion face aux Wizards, ce dimanche, traduit un réel malaise à Toronto.
Grand ami et confident de DeMar DeRozan dans le vestiaire, Kyle Lowry était confronté à un choix de carrière déterminant cet été. A bientôt 32 piges, la fenêtre pour remporter une bague est lentement en train de se refermer pour le meneur All-Star. Approché par Philadelphie, sa ville natale, il aurait préféré atterrir aux Spurs pour prendre le relais d’un Tony Parker en fin de parcours dans le Texas. Sauf que San Antonio a déjà trouvé son futur poste 1 avec Dejounte Murray et Calorie se retrouvait contraint d’accepter un joli pactole de 100 patates à Toronto. L’occasion était trop belle et le timing parfait puisque son nouveau bail au Canada coïncide avec celui de DMDR qui pourra aussi devenir agent-libre en 2020 s’il le souhaite. Mais ce choix n’était-il pas aussi le signe de la résignation ? Les Raptors vivent actuellement leur âge d’or avec quatre qualifications consécutives en Playoffs et une finale de Conférence face aux Cavs en 2016. Pourtant, les faibles mouvements enregistrés cet été ne laissent que peu d’espoir aux Dinos de pouvoir taper les champions 2016 sur une série au meilleur des sept manches dans un avenir proche. On ne voit pas comment Toronto pourrait inquiéter Cleveland, Washington ou les Celtics au printemps prochain et ce ne sont pas les dernières performances de Kyle Lowry qui vont nous faire changer d’avis.
Depuis qu’il a signé le plus gros chèque de sa carrière, K-Lo n’est plus le meneur tranchant et décisif que les fans idéalisaient de l’autre côté de la frontière nord des Etats-Unis. Plus lent et moins adroit, il est devenu un joueur moyen pendant l’été, incapable de tenir tête au sophomore des Spurs ou à Jamal Murray. Deux oppositions a priori à sa portée qui ont finalement accouché de deux mixtapes de la part de ses adversaires directs et deux défaites collectives. Le calendrier des Raptors était sûrement l’un des plus compliqués de ce début de saison avec un premier road-trip de six matchs à l’ouest dont quatre face à des équipes qui ont joué les derniers Playoffs (Spurs, Warriors, Blazers et Jazz) et un contre les Nuggets. Seul le déplacement chez les Lakers s’est bien passé d’un point de vue individuel pour le point guard avec une petite leçon de basket donnée à Lonzo Ball avec un beau triple-double à la clé (11 points, 10 rebonds et 12 passes). Mais cela n’explique pas tout et Toronto a besoin d’un meneur à son niveau All-Star pour espérer faire quelque chose cette saison. Aussi fort soit-il en pénétration et à mi-distance, DeRozan n’espace pas le terrain et n’est pas un créateur ou un facilitateur comme on a parfois pu l’entendre.
Car pour l’instant, l’arrière originaire de Compton dans la banlieue de L.A. doit gérer le biz à lui tout seul, ou presque. Avec deux fois plus de points que le deuxième meilleur marqueur de son équipe, le joueur le plus capé de l’histoire de la franchise a besoin de soutien pour aller chercher l’avantage du terrain en Playoffs. Une aide qui peine à venir, notamment à cause d’une attitude inexcusable de Kyle Lowry. L’heure n’est plus aux blagues ou à la rigolade dans le vestiaire des Raptors où l’ambiance vient de toucher le fond de la piscine avec cette expulsion idiote du meneur contre les Wizards, hier soir. Avec -15 au tableau d’affichage au milieu du deuxième quart-temps, le numéro 7 n’a rien trouvé de mieux à faire que chouiner sur les arbitres. Résultat, deux fautes techniques sifflées coup sur coup et un renvoi au vestiaire immédiat avec 2 points, 1 rebond et 1 petite passe au compteur. Même privé de John Wall, Washington repart du Canada avec une précieuse victoire offerte sur un plateau par K-Lo. Ses pourcentages sont en chute libre cette saison à l’instar de sa moyenne de points qui a presque diminué de moitié (11,9 pions à 37,6% au tir et 32,7% de loin contre 22,4 points à 46,4% au tir et 41,2% du parking l’année dernière). La frustration est donc compréhensible mais pas explicable pour un vétéran qui vient de rempiler pour 33 millions de dollars la saison et une réaction est attendue dès mardi face aux Bulls sous peine de se mettre tout un pays à dos rapidement.
Déjà méconnaissable à chaque nouvelle série de Playoffs, Kyle Lowry est en train de montrer qu’il n’était peut-être pas le bon cheval sur lequel miser pour faire franchir un palier supplémentaire aux Raptors. Avec un bilan de 5 victoires pour 4 défaites, Toronto n’est pas en crise mais son meneur doit retrouver son jeu si la franchise canadienne veut pouvoir accéder aux Finales NBA un jour.