Chers Wizards, l’heure est venue de fermer sa gueule et changer d’attitude pour devenir sérieux

Le 04 nov. 2017 à 13:27 par Bastien Fontanieu

John Wall
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Battus pour la quatrième fois en cinq matchs, mais surtout propriétaires d’une des attitudes les plus imblairables de toute la NBA, les Wizards doivent aujourd’hui redresser la barre : et si on rentrait dans le monde des adultes ?

Fatigants, y’a pas d’autres mots. Les Wizards sont fatigants. Alors que le terme principal pourrait être “injouables”, il devrait même l’être vu leur talent collectif. Malheureusement, quelques mois sont gentiment passés cet été, et tout le monde n’a pas pris le bon train. Pendant que certains font preuve d’une plus grande maturité, traduite sur les parquets (Orlando), d’autres se prennent pour on-ne-sait-quoi et justifient que dalle dans leurs résultats. Les défaites surprenantes ? Cela peut arriver. Les blessures empêchant les joueurs de pouvoir pleinement s’exprimer ? Pareil. Sauf que sur ce début de saison, la différence entre ce que propose Washington et ce que la franchise est censée proposer est choquante. Pire encore, et c’est là que le quotidien a doucement pris une tournure insupportable, ce sont les déclarations balancées à droite comme à gauche, non-assumées une fois l’entre-deux engagé. Lonzo Ball qui devait se faire défoncer par John Wall, zéro pointé. Le meneur All-Star parle de ne montrer “aucune pitié” envers le rookie, résultat des courses il perd le match il y a dix jours, est à côté de ses pompes et rate le dernier tir de la rencontre devant un Lonzo impeccable en défense. Tout un symbole. On ne mentionnera pas Marcin Gortat qui affirme sur les réseaux sociaux avant le match que Wall va rouler sur le gamin, sur l’échelle Dumb and Dumber on est tout en haut. John à qui on va en rajouter une couche, puisqu’il se rend à Golden State le surlendemain et mène de quasiment 20 points quand il perd Bradley Beal. Pourtant aidé par un Otto Porter au top, le dragster est perdu à l’Oracle Arena, entraînant la chute de son équipe.

Doit-on parler du match contre Phoenix ? Dominé dès le premier quart-temps, avant de voir les Suns réaliser un comeback monstre et gagner à Washington ? Comment ça se passe, niveau professionnalisme ? Ce n’est pas pour manquer de respect envers T.J Warren et ses potes, mais Wall qui craque encore dans le money-time, ça commence à bien faire. Le tout saupoudré évidemment par les propos habituels du garçon, qui a envie d’être dans la course au MVP et affirme être le meilleur meneur de la Conférence Est. Oui, quand il le veut et prend ses matchs au sérieux, John Wall ferme n’importe quel débat. Sauf qu’aujourd’hui, son épaule est flinguée et ses rencontres précédentes ont été marquées par son manque de maturité, de concentration. Du coup, en tant que leader présumé des Wizards, le patron donne le ton à toute son équipe et c’est sans surprise que les conneries s’enchaînent. Bradley Beal versus Draymond Green, passons. Compliqué de juger une altercation incluant le pitbull de Golden State, on serait nombreux à péter un plomb. Par contre, Kelly Oubre qui met une gouache derrière, comment ne pas prendre le gamin par le col et lui dire de ne plus jamais faire ça ? Si Scott Brooks ne peut pas tenir certains, comment Wall peut penser aux lettres M, V et P en croyant qu’il ne s’agit que d’une affaire numérique, sur le terrain, et pas une question d’attitude ? S’asseoir à la table des grands, c’est prendre quasiment tous les matchs au sérieux, et ne montrer “aucune pitié”, justement. Et pour le moment, John doit rester avec les gosses, bavoir autour du cou, compote à la main. Car prendre feu contre De’Aaron Fox ou les Sixers c’est bien, mais se faire torcher par les Lakers ou Mike James (?!) c’est chaud.

Tout ça pour nous mener au point final. Rapide détour par cette dernière défaite contre les Cavaliers, à domicile, après avoir craqué face aux Suns. Qu’on ne s’y trompe pas, lorsque LeBron est aussi bouillant que ce vendredi, quasiment aucune équipe ne peut espérer l’emporter. Sauf que le King, lui, n’en a pas fait une tonne avant ou après le match. Business is business, même avec un bilan de merde et quatre défaites de suite au compteur. L’ailier s’est ramené silencieux, concentré, a tabassé les Wizards et n’en a pas rajouté après la victoire. Pendant qu’en face ? Boule et Beal affirmaient avant la rencontre que les Cavs avaient fait exprès de les éviter en Playoffs, par peur de quoi que ce soit. Quand on n’a même pas mis un seul orteil en finale de conférence depuis des décennies et qu’on se fait éliminer par Kelly Olynyk, la moindre des choses serait de se taire et se ramener concentré l’année suivante. Ce que, tiens tiens, le meilleur joueur au monde a fait cette nuit, laissant son jeu parler pour lui. L’an dernier, Washington nous avait fait la même, avec un début de saison mitigé avant de passer la vitesse supérieure et devenir injouable vers début décembre. Aurons-nous droit à un bis repetita ? Peut-être bien, mais ce ne sont pas des victoires seulement qui suffiront à intégrer les Wizards dans l’élite de l’élite. L’attitude générale, voilà ce qu’il faudra surveiller. Car regarder une équipe confiante se ramener chez un adversaire, on adore ça, clairement. Mais la voir paniquer, perdre et recommencer le même blabla le surlendemain, on déteste ça, et c’est assez évident pourquoi. Face aux écuries comme Boston, Cleveland, Milwaukee ou Toronto, il n’y aura pas de place pour ce type d’enfantillage en mai.

Avec 5 des 7 prochains matchs à la maison, on s’attend forcément à un sursaut d’orgueil de la part des Wizards, eux qui frustrent leurs fans plus qu’autre chose sur ce début de saison. Cependant, les victoires ne seront pas les remèdes pour un groupe qui doit passer au level supérieur. Celui des grands garçons, comme à Denver en tout début de saison, exécutant leurs adversaires sans chichi et enchaînant avec leur prochaine victime. Pour le moment, on mange sa compote et on file dans sa chambre. Punition.


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