Steve Kerr sait qu’il va devoir être patient : le réveil du champion peut être long à venir
Le 01 nov. 2017 à 15:30 par Benoît Carlier
Auteurs d’un début de saison mi-figue mi-raisin, loin des attentes que l’on plaçait en eux, les Warriors sont encore en train de décuver du mois de juin. Une situation déjà vécue par Steve Kerr en tant que joueur, qui sait donc que le réveil ne va pas tarder à sonner. Alors tremblez !
Finalistes depuis trois ans et champions NBA pour la deuxième fois sur cette même période, les Dubs sont encore les favoris pour soulever le trophée Larry O’Brien dans un peu plus de sept mois. Pourtant, la sérénité et la confiance ne sont pas les premiers mots qui nous viendraient à l’esprit pour décrire les premiers pas un petit peu poussifs des joueurs de la baie. Au bout de sept matchs, le bilan était léger (4 victoires pour 3 défaites, dont deux à domicile), voire très léger comparé aux estimations de début de saison. On est très loin des 73 succès enregistrés en 2015-16 ou de l’invincibilité de l’Oracle Arena très longtemps mise en avant par Steve Kerr et son staff. Malgré un bel été où Bob Myers a réalisé sa part du boulot en prolongeant tout le monde tout en ajoutant de beaux assets au roster, les Warriors sont restés bloqués dans les starting blocks et se sont même fait remarquer par des sautes d’humeur et des bagarres traduisant un réel manque de concentration. Le coach a déjà pointé du doigt la forte tendance de ses joueurs à balancer le ballon à peu près partout sauf dans les mains de leurs coéquipiers et donc à provoquer des pertes de balle intempestives qui rendent l’application des systèmes très compliquée. Pourtant, Stevie est resté prudent et mesuré auprès de Kurt Helin de NBC Sports. La belle victoire face au voisin de Los Angeles ce lundi a fait du bien et le blondinet sait qu’il n’est pas toujours facile de se replonger dans le grand bain après l’obtention d’un titre.
“Honnêtement, ce n’est pas la peine de sévir maintenant. Vous savez que j’aimerais réagir, je suis un compétiteur et je veux gagner tous les matchs. Mais je reconnais avoir été à leur place avec les Bulls en 1998 et je sais que nous allons nous en sortir. Nous allons y arriver mais je ne peux pas forcer les choses.”
Il y a 19 ans, Chicago sortait de la meilleure saison régulière de l’histoire de la NBA – avant que Golden State ne batte le record – avec 72 victoires et venaient de signer un back-to-back. Malgré la présence de Michael Jordan et de toutes les stars de l’époque, les Bulls avaient commencé par un 8-7 avant de réellement rentrer dans leur saison. C’est exactement ce qui est en train de se passer avec les Warriors qui déroulent en attaque mais ne possèdent que la 27ème défense de toute la Ligue avec plus de 114 points encaissés par match en moyenne. Un manque de focus évident qui se traduit par de belles gamelles comme en ouverture de la saison face aux Rockets alors que le boulot avait été fait pendant trois quart-temps. Ce n’est pas une question d’automatismes puisque la colonne vertébrale du groupe est restée la même pendant l’été mais cela correspond au temps pour tout le monde de digérer le titre et de se remobiliser en comprenant bien qu’ils seront attendus par tout le monde cette saison. La belle gifle infligée aux Clippers ce lundi (141-113) est une belle manière d’annoncer que l’équipe est enfin prête à démarrer sa campagne 2017-18. Les Warriors n’ont de toute façon pas trop le choix alors qu’ils iront affronter les Spurs au AT&T Center ce jeudi. Un vrai bon test pour savoir si le réveil attendu par Steve Kerr a bien eu lieu ou si Stephen Curry et ses potes ont appuyé sur snooze.
Physiquement tout va bien mais c’est plutôt dans la tête que la reprise est plus dure que les champions en titre ne l’imaginaient. De retour au boulot très tôt cet été à l’image de Draymond Green qui retournait à la salle dès le lendemain du Game 5 des Finales, ce n’est donc qu’une question de temps avant que le mental ne clique et que la machine se remette en route.
Source texte : NBC Sports