Boston se met bien : 4 victoires de suite et un groupe qui retrouve ses esprits, la magie de Brad Stevens
Le 29 oct. 2017 à 15:29 par Bastien Fontanieu
Après un début de saison chamboulé par la terrible blessure de Gordon Hayward, les Boston Celtics ont su faire confiance à leur groupe et à leur coach pour tenir bon dans la tempête : avec 4 victoires de suite au compteur, on peut dire que le calme commence à s’installer dans les rues de Beantown.
Winning cures everything.
Une phrase qu’on entend si souvent en NBA, les joueurs connaissant parfaitement la nature de leur sport et de leur business. Pour les fans de Shakespeare, disons simplement que la victoire a tendance à panser tous les maux. Et vu ce qu’ont vécu les Celtics lors du tout premier match de la saison, il fallait quelques grosses soirées victorieuses pour faire passer la douleur du 17 octobre. Un mini-tremblement de terre, qui aurait pu détruire bien des équipes, mais pas celle dirigée par Brad Stevens. Prenant chaque jour comme un véritable culte religieux, afin d’enseigner à ses jeunes les dures leçons de la vie en NBA et cimenter les liens entre ses joueurs, l’entraîneur des C’s a pris le gouvernail du bateau à deux mains et a stabilisé la bête en plein tsunami. Du moins, sur ces dix premiers jours post-traumatiques liés à l’absence d’Hayward. Quatre victoires de suite, c’est ce qu’il fallait pour permettre aux Celtics souffler un coup. Car il existait bien un autre scénario, catastrophique, et évité avec classe par les soldats de Boston. Ce scénario, c’était la panique totale, l’absence de discipline et de patience face à cet événement inattendu ainsi que ce long processus. Les verts auraient très bien pu démarrer la saison avec 2 victoires pour 4 défaites, et on en ferait tout un foin. Sauf que dans la tourmente, ce sont 4 victoires pour 2 défaites qui sont au compteur local aujourd’hui, dont deux derniers matchs magnifiquement abordés par les leaders du squad.
Sans vouloir manquer de respect aux Knicks ou aux Sixers, on laissera ces deux matchs de côté pour deux raisons simples. La rencontre à Philly était un massacre de basket, au sein duquel les visiteurs se sont échappés de justesse avec la gagne. Celle face à New York était aussi un massacre de basket, mais pour l’équipe de Jeff Hornacek qui avait zéro business à jouer sur cette affiche. Par contre, l’emporter à Milwaukee puis à Miami, ça c’était fort. Et appréciable, et nécessaire même. Un premier test en antenne nationale après la tragédie du 17, un premier succès grâce à un duo Kyrie Irving – Al Horford au top. Soutenus par le retour vital de Marcus Smart, les deux grands ont tapé sur l’épaule de leur coach en lui disant tout simplement : we got this. Un finish sérieux, une victoire précieuse, avant de se rendre en Floride pour jouer un Heat qui était pourtant dans le même besoin de victoire. Sauf qu’une nouvelle fois, Irving a déployé son mode Oracle Arena dans le money-time, crucifiant la bande à Dragic dans les dernières minutes du match. Et quand il a fallu que quelqu’un sorte de son trou pour offrir une pure performance ? Un homme a systématiquement répondu présent. Jayson Tatum à Miami, Aron Baynes à Milwaukee, Jaylen Brown contre New York et Terry Rozier face aux Sixers, un groupe prêt et confiant qui veut justement utiliser l’adversité pour en faire une force collective. Cette capacité à pouvoir rebondir vient forcément des joueurs, mais aussi d’un chef d’orchestre qui sait garder tout le monde prêt à contribuer. Et quand on se dit que l’inoubliable son de la chute d’Hayward ne date que d’il y a une dizaine de jours, on peut secouer la tête en souriant, se rappelant que Stevens tient son groupe comme n’importe quel coach devrait le faire. Un tour de force, tout simplement.
La suite sera toujours aussi difficile et exténuante pour des Celtics privés d’un grand joueur. Mais alors qu’on aurait pu voir cette équipe plonger dans une compréhensible période de doutes, elle a su se redresser pour offrir un basket inspiré, défensif et collectif, à domicile comme en déplacement. Messieurs de Boston, chapeau bas : il en faut dans le crâne pour en arriver aussi tôt là.