Grit and Grind : les Grizzlies s’imposent à Houston à leur manière, toujours pas de défaite pour Memphis
Le 24 oct. 2017 à 06:24 par Bastien Fontanieu
Ils seront là, toujours. Prêts à répondre présents, à tenir pendant 48 minutes, dans l’espoir de créer l’upset. Les Grizzlies se sont ramenés à Houston, n’ont pas abandonné et ont même réussi à l’emporter au Toyota Center : du grind typique de Memphis.
“On pourrait jouer 10 fois ce match que Houston l’emporterait à 9 reprises.” Peut-être bien, et Marc Gasol sera le premier à pouvoir le concéder. Sauf que la seule fois sur dix disponible, l’Espagnol s’est jeté dessus. Voilà la mentalité qui anime Wendigo et ses potes depuis des années, tout comme depuis ce début de saison. D’abord face aux Pelicans en faisant l’écart dans le dernier quart, ensuite face aux Warriors avec autorité, puis à Houston dans un finish bordélique, les hommes de David Fizdale ont trouvé une issue. Une, parfois large et parfois minuscule, mais une qui existe bien. Et dans le match de ce lundi qui devait voir les Rockets s’imposer sans trembler, ce sont bien les visiteurs qui ont appuyé sur l’accélérateur au bon moment, afin de créer l’upset en déplacement. Un 28-14 encaissé par Houston dans le dernier quart, mauvais délire pour finir le business. On en entend déjà certains nous parler de Mario Chalmers qui souhaite balayer James Harden en fin de match, ou encore un des trois arbitres qui dévie involontairement une balle importante de James Harden en touche : shit happens. Et pour les non-anglophones, faut faire avec. Ces faits de matchs arrivent, chaque équipe doit savoir comment les gérer sans trembler. Et quand d’un côté les excuses étaient cherchées à droite ou à gauche, de l’autre la concentration et la rigueur finissaient par prendre le dessus. De l’opportunisme évident, mais nécessaire pour réaliser un exploit.
Car on parle bien d’exploit, encore une fois, pour décrire cette victoire de Memphis, la troisième de suite en autant de rencontres. Des Grizzlies chanceux, ou tout simplement appliqués ? Un peu des deux, mon colonel. Sur la majeure partie de ce match hier soir, les Rockets pouvaient se sentir optimistes. Les tirs extérieurs avaient beau ne pas rentrer avec l’efficacité souhaitée, la troupe de Mike D’Antoni faisait suffisamment le job pour créer une dizaine de points d’écart. Ce genre de lead qui fait suer Memphis, à cause de sa relative faiblesse offensive. Sauf qu’après le travail monstre effectué par Gasol, en trio avec James Ennis et Rio Chalmers, c’est Mike Conley qui se réveillait au meilleur moment. Un meneur endormi pendant trois quart-temps, avant de prendre les rennes du match et planter tous les gros shoots de son équipe. Panique à bord du côté de Houston, momentum totalement retourné en faveur des Grizzlies, il fallait impérativement boucher la fuite et tenir bon jusqu’au buzzer chez les Rockets. Mais le grind épuisant et le jeu demi-terrain imposé au finish ira clairement dans le sens de Tyreke Evans et ses potes, la puissance offensive des hôtes étant étouffée par ce rythme cassé en toute fin de rencontre. Typiquement le scénario dont raffolent les Oursons, typiquement le match de traînard dont rêve Gasol et compagnie. Menés 88-78 à six minutes de la fin, les visiteurs imposeront un 20-2 des plus sanglants, n’offrant qu’incompréhension et frustration en guise de dessert à James Harden. Une victoire de plus, la troisième, sous le signe du grind.
Et pendant que la plupart des grosses cylindrées ont déjà lâché un match cette saison, Memphis garde un bilan parfait à l’approche de cette deuxième semaine de compétition. Leçon retenue par les Rockets et message envoyé au reste de la Ligue : si vous pouvez tuer les Grizzlies, faites-le, sous peine de le regretter en toute fin de rencontre.