Retour sur l’intersaison 2017 en NBA : quatre mois de folies, dont on se souviendra toute notre vie
Le 14 oct. 2017 à 11:13 par Giovanni Marriette
La saison 2016/17 s’était terminée par une démonstration finalement attendue, l’avènement logique d’une superteam fabriquée dans des circonstances pour toujours discutables… mais qui nous avait offert un spectacle inouï durant huit mois. Pas de frissons aussi magiques que la saison précédente car l’effet de surprise s’était estompée, mais néanmoins l’impression de voir évoluer un rouleau compresseur comme on n’en avait que rarement vu dans notre vie, même les plus anciens d’entre nous. Puis la NBA s’est bougée, et on en a pris plein la poire tout l’été…
On y est, la NBA bouge ses lignes et nous voici entré dans une nouvelle ère. Finies les franchises construites autour d’un leader, d’un ou deux lieutenants et de soutiers présents uniquement pour cirer les pompes du capitaine et pour poser des écrans full HD. La période est désormais propice aux superteams, aux rassemblement de stars, car pour aller taper ces Warriors il faudra se lever tôt. Et cet été 2017 alla clairement dans ce sens, tant il aura été monstrueux à bien des égards. Pour commencer ? Rendons hommage tout d’abord à une Draft dont on reparlera peut-être dans vingt ans comme l’une des plus fat de l’histoire, dans la lignée des cuvées de 1985, 1996 ou 2003. Un Top 10 historique pour nous en France, mais aussi pour des franchises mythiques.
- Markelle Fultz : Sixers
- Lonzo Ball : Lakers
- Jayson Tatum : Celtics
- Josh Jackson : Suns
- De’Aaron Fox : Kings
- Jonathan Isaac : Magic
- Lauri Markannen : Bulls
- Frank Ntilikina : Knicks
- Dennis Smith Jr. : Mavs
- Zach Collins : Blazers
Et une Draft lors de laquelle… Jimmy Butler fera ses valises pour le Minnesota, ça commence bien. Le Top 5 ? Il est monstrueux. Markelle Fultz, Lonzo Ball, Jayson Tatum, Josh Jackson et De’Aaron Fox, autant de mecs que l’on sent – vraiment – capables de peser dès leur première saison chez les grands. Rajoutez les tiges Jonathan Isaac, Lauri Markannen, John Collins ou Bam Adebayo, les dragsters Donovan Mitchell, Dennis Smith Jr. et le chouchou Frank Ntilikina ou encore les probables steals de l’année Kyle Kuzma et Caleb Swanigan et vous obtenez donc de quoi passer une saison agréable. Mais soufflez un coup avant la suite, car ce n’est que l’apéro d’un été plus chaud que celui lors duquel vous vous êtes dépucelés au camping de l’Espiguette…
- 23 juin : Jimmy Butler quitte les Bulls et va chez les Wolves
- 28 juin : Chris Paul est transféré à Houston contre la moitié des habitants de la ville
- 30 juin : Paul George rejoint Russell Westbrook à Oklahoma City
- 1er juillet : lancement de la free agency, Blake Griffin prolonge chez les Clippers
- 4 juillet : comme KD un an plus tôt, Gordon Hayward sort de sa zone de confort et va à Boston
La première bombe ? Le mois de juin n’est même pas fini et Chris Paul rejoint… les Rockets alors que Carmelo Anthony semble intéressé également. Les Rockets de James Harden, les Rockets du meilleur passeur de la Ligue, les Rockets qui envoient le jeu offensif le plus badass de NBA, les Rockets du run and gun de Mike D’Antoni. Direction le Décathlon du coin pour faire le plein de masques de plongée car ce n’est que le début. Trois jours plus tard ? Melo veut toujours rejoindre les Rockets mais c’est surtout Paul George qui débarque… au Thunder. Le Thunder de Russell Westbrook, le Thunder du MVP en titre, le Thunder de Kevin Durant. Deux méga-stars de la Ligue transférées en quelques jours ça promet, on rajoute la crème solaire à notre liste de courses car ça va cogner tout l’été. Accélération dès le 4 juillet, date anniversaire de l’Indépendance américaine et de l’Indépendance de Kevin Durant en 2016. Les Kings s’offrent Zach Randolph et George Hill, les Nuggets prennent Paul Millsap, mais c’est surtout Gordon Hayward qui fait la une en étant le seul mec depuis le Moyen-Age à passer de l’Ouest à l’Est. Direction… Boston pour le vers luisant, histoire de jouer les parfaits lieutenants d’Isaiah Thomas. Trois jours plus tard ? Milos Teodosic débarque enfin en NBA, ce sera sous le maillot des Clippers, et rajoutez-moi un Vince Carter à Sacramento, un Kelly Olynyk à Miami, un Rudy Gay aux Spurs, un Tim Hardaway Jr de retour à New York et un Melo tout près du Texas avant d’aller au lit.
- 7 juillet : Avery Bradley transféré à Detroit, Kyle Lowry continue l’aventure à Toronto
- 17 juillet : Paul Pierce signe à Boston et prend immédiatement sa retraite dans la foulée
- 25 juillet : Derrick Rose signe à Cleveland pour le minimum, John Wall prolonge à Washington
- 20 août : les Pacers demandent à la NBA d’investiguer les Lakers dans l’affaire Paul George
- 23 août : Kyrie Irving est échangé contre Isaiah Thomas, Jae Crowder, Ante Zizic et quelques papillotes
Fin du mois de juillet, on passe aux choses sérieuses. Se queda ? Pas du tout. On parle là de Kyrie Irving qui balance son envie de départ comme on balance un pet foireux en fin de cassoulet. Marre de LeBron, marre d’être un lieutenant. On vous passe le bal des prétendants et c’est finalement à… Boston que Drew débarque à la fin du mois d’août, dans un échange qui envoie… Isaiah Thomas à Cleveland. Ok, la Conférence Est est à feu et à sang et on ne vous parle même pas du délire que vont représenter les Celtics – Cavs prévus cette saison. Ou plutôt si, on vous en parle, mais un peu plus bas. Jimmy Butler aux Wolves, Chris Paul aux Rockets, Kyrie Irving et Gordon Hayward aux Celtics et Isaiah Thomas aux Cavs, de quoi souffler et se dire que l’été va enfin nous laisser souffler. Bah non. On en parle depuis tout à l’heure et c’est désormais le moment de le valider, Carmelo Anthony part enfin… au Thunder. Hein, quoi, mais, euh, ok. Difficile de savoir qui se frotte le plus les mains entre Russell Westbrook et James Harden mais c’est bien dans l’Oklahoma que Melo nous offrira cette saison son FIBA basketball au poste 4. On a fini ? Pas tout à fait. Car dans ce beau bordel, Curry chopera le premier contrat de l’histoire à plus de 200 millions de dollars, avant d’être rejoint par un Russell payé au-delà de toute imagination. La barre du deux-zéro-zéro est enfin dépassée, le MVP en titre prolonge pour cinq ans à OKC. Tout ça, deux jours après les retrouvailles entre Wade et LeBron, un détail. Là, on a fini. Allez, café clope.
- 17 septembre : Boris Diaw signe au Paris-Levallois
- 25 septembre : Carmelo Anthony rejoint Paul George et Westbrook dans l’Oklahoma
- 27 septembre : Dwyane Wade quitte les Bulls et retrouve LeBron James à Cleveland
- 29 septembre : Russell Westbrook prolonge à OKC le jour de l’anniversaire de Kevin Durant
- 10-11 octobre : Joel Embiid et Andrew Wiggins prennent 148 millions pour prolonger chez eux
On résume ? L’été n’a pas été chaud, il n’a même pas été bouillant, il a été incandescent. Absolument toutes les plus grosses stars NBA ont soit déménagé soit prolongé pour des sommes affolantes et les autres… nous ont donné rendez-vous en 2018. Quatre mois incroyables qui auront réussi à tirer un trait sur la saison passée en une fraction de seconde, émoustillant toute une communauté NBA qui attend 2017-18 comme un must du genre. Le trio Westbrook/George/Anthony, le duo Paul/Harden, l’idée d’une éventuelle quatrième (!) finale consécutive entre les Warriors et les Cavs, la lutte pour le trophée de MVP qui s’annonce monstrueuse, une cuvée de rookies tout simplement bandante, l’avènement espéré d’un prodige français à New York… Les raisons de sourire sont nombreuses, elles se comptent par centaines et les premières réponses à nos questions seront balancées dès mardi soir avec une soirée déjà magique puisque l’opener nous offrira un… Warriors – Rockets et un Cavaliers – Celtics. A croire que la NBA le fait exprès, c’est magnifique.
Rarement une intersaison a été aussi mouvementée, rarement une reprise n’a été aussi attendue, même si l’on a finalement l’impression de tenir chaque année le même discours. Sauf que cette fois-ci… bordel ! Les rosters qui changent, des nouvelles têtes, des nouveaux maillots, le retour de la TTFL pour vous filer la migraine et TrashTalk pour réussir à vous offrir du contenu 26 heures par jour, voilà ce qui vous attend dès mardi soir. Que demande le peuple ? Peut-être un peu plus de café. Pour le reste ? Vous allez être servis, et d’une force…