Une pré-saison réduite, mais des missions pénibles pour certains : quel juste milieu pour les Global Games ?
Le 09 oct. 2017 à 19:14 par Pierre Morin
Des améliorations et des modifications, on peut toujours en trouver à faire dans la Ligue. Et pour le coup, ce sont certains joueurs qui auraient quelques petites choses à redire sur l’agencement actuel autour de la pré-saison NBA. Et ce malgré de premières modifications.
Après avoir déjà étiré le calendrier et exprimé son envie de réduire le nombre de matchs, Adam Silver risque de devoir se pencher une fois de plus sur une période NBA qui est source de nombreux profits pour la Ligue, malgré le fait que les matchs n’aient aucun véritable enjeu sportif. Selon Mark Medina de Mercury News, les deux rencontres se jouant en Chine entre les Warriors et les Wolves ont permis à certains membres de la franchise de Golden State d’exprimer leur lassitude quant au fonctionnement de la pré-saison. En l’occurrence, ce sont donc les Warriors qui, tels de merveilleux collégiens auprès de leur prof principal, se sont plaints de leur emploi du temps extrêmement chargé pour ces deux semaines de pré-saison. Même s’ils n’ont que quatre matchs à jouer dont deux en Chine, les hommes de Steve Kerr ne s’en sortaient apparemment plus entre les entraînements et les tournées promotionnelles. Les joueurs étant les premiers à devoir être écoutés si la NBA souhaite promouvoir du beau jeu, il ne faut donc pas négliger leurs attentes. Mais ce qu’il ne faut également pas oublier, c’est de prendre en compte tout l’aspect business englobant cette courte période d’octobre. Faire connaître la NBA à l’international, promouvoir les partenaires, les marques et les nouveaux maillots auprès du public mondial : voilà aussi pourquoi la pré-saison existe. Et vu l’engouement autour du match en Chine, on comprend qu’Adam Silver ait besoin de temps pour s’adapter, comme il l’a expliqué en conférence de presse tout en gardant son attitude ouverte à la discussion.
“Nous reconnaissons que nous en demandons beaucoup aux équipes et aux joueurs. Elles essaient de faire beaucoup de choses en pré-saison. Elles veulent avoir un peu de temps de jeu pour les nouveaux joueurs. Les gars essaient aussi de se remettre en forme. Donc c’est un jeu de balance entre étendre la Ligue, capter l’attention de nouveaux fans tout en s’assurant que nos joueurs sont en bonne condition physique pour commencer la saison.
Les équipes ont pour obligation de jouer des matchs internationaux, mais pas selon une année particulière. Nous travaillons avec les franchises qui ont le plus d’intérêt à jouer dans un marché spécifique. Nous voulons aussi des équipes que le marché ait envie de voir.”
Car oui, il ne faut pas oublier que les Warriors ne vont pas en Chine uniquement parce que la NBA le souhaite. Curry, Thompson et KD font des tournées promotionnelles l’été dans l’Empire du Milieu, pays où ils sont reçus comme des dieux vivants. Les soldats de Golden State ont également eu droit à un assouplissement du calendrier de pré-saison pour leur permettre justement d’arriver frais et dispos pour le début de la saison, après plusieurs campagnes longue durée. Mais face à leur mécontentement, quelles autres alternatives possibles s’offrent à Adam Silver ? On pourrait en premier lieu envisager de réduire le nombre de matchs de pré-saison à deux ou trois, tous se jouant à l’étranger, toujours sur une période de deux semaines. Pourquoi pas ? Il est déjà impossible de demander à une équipe de jouer sur deux continents, même si elle dispose d’un laps de temps assez espacé entre les matchs ainsi qu’avec le début de la saison. Se taper un match en Asie, puis en Afrique en est un exemple parfait. On connaît peu de dirigeants, coachs et joueurs emballés à l’idée de parcourir le globe dans le but de faire autre chose que des selfies dans des lieux exotiques.
Dans ce cas, on pourrait aussi tenter une formation de lots de cinq-six équipes que l’on répartirait entre l’Amérique du Sud, l’Europe, l’Asie, l’Afrique et l’Océanie. Mais cela pourrait entraîner de véritables disparités entre les équipes, le comble de l’affaire étant que ce soit la Ligue qui soit à l’origine de ces inégalités. Allez expliquer à OKC pourquoi la franchise doit aller jouer en Chine, puis au Japon tandis que les Rockets peuvent tranquillement prendre l’avion jusqu’au Mexique et au Brésil. Adam Silver risquerait fort bien de se retrouver sur le toit de Russell Westbrook pour faire office de paratonnerre. L’autre alternative qui se présente serait de garder la pré-saison telle qu’elle est actuellement, avec pour seule nouveauté d’en avancer le début une semaine plus tôt, par exemple. En suivant cette voie, la NBA pourrait continuer de développer son business à l’international tout en gardant les joueurs assez frais pour le début de la saison régulière. L’autre avantage serait que les staff aient plus de temps à leur disposition pour constituer les rotations, mettre au point les systèmes, bref, créer une équipe. Reste plus qu’à essayer de faire accepter aux joueurs la perte d’une semaine de vacances avec leurs proches, ce qui n’est pas une mince affaire quand on voit les sacrifices que doit faire un joueur NBA lambda pour pouvoir mener à bien sa carrière. Et en prenant en compte compétitions internationales ainsi que Media Day, bonjour le bordel.
Adam Silver va devoir avancer avec précaution sur ce dossier s’il veut continuer d’étendre l’impact NBA dans le monde entier tout en gardant les joueurs acquis à sa cause. De premières modifications ont eu lieu, quid d’un nouveau calendrier d’automne la saison prochaine ? Patience, patience.
Source : Mercury News