Pat Riley a un plan maléfique avec le Heat : montrer qu’on peut l’emporter sans avoir de Big Three
Le 08 oct. 2017 à 00:44 par Bastien Fontanieu
Ce qui est génial, avec Pat Riley, c’est qu’il abordera chaque mission avec un nouvel état d’esprit. Après les Heatles du début de la décennie ? Voici venue l’équipe des Soldiers, un groupe déterminé à renverser l’ordre établi.
Véritable magicien, respecté de tous dans l’histoire de la NBA, Patoche est cette figure emblématique qui acceptait n’importe quel challenge avec la même détermination. Avec les Lakers du début des années 80 ? Il décida de laisser Magic diriger le show pour redonner le sourire aux joueurs. Battu par les Celtics en 84 ? Il imposa une identité bien moins glamour, pour permettre à la franchise californienne de remporter quelques bagues supplémentaires. Chez les Knicks des années 90 ? Une identité de casseurs de bouches, pour qu’une ville s’unisse derrière une armée de catcheurs. Au Heat des années 2000 ? Le rapatriement du Shaq pour gagner un titre avec Dwyane Wade en 2006. Quelques années plus tard ? La création d’un légendaire Big Three, avec LeBron et Bosh aux côtés de Wade, permettant à la franchise de Floride d’accrocher deux nouvelles bannières à son plafond. Caméléon intouchable, Riley aborde son dernier projet avec le même feu dans son regard, sauf qu’il a cette fois une idée clairement tendue en tête : retourner le modèle existant et qu’il a déjà utilisé, celui d’un Big Three reconnu, pour l’emporter grâce à l’aide du premier comme du dernier homme. Pas facile du tout, surtout quand on voit les rassemblements qui sont effectués dans certaines équipes, mais certainement pas ce qui va effrayer un Irlandais comme lui. Propos recueillis auprès de Sirius XM Radio, chez qui il est passé cette semaine.
“Ce groupe de joueurs que l’on a est un cran au-dessus des méthodes de reconstructions (qui cherchent un futur All-Star avant tout), car les gars savent comment gagner des matchs et ils l’ont montré sur la seconde partie de la saison dernière. Mais on est aussi un cran en-dessous du niveau final qu’on souhaite atteindre. Ce que je retiens surtout, c’est qu’on a été placés par pas mal d’experts vers le bas du Top 8 dans la Conférence Est. Et pourquoi ne pas démarrer la saison à fond, en regardant droit dans les yeux ceux que les gens considèrent comme les équipes du Top 4 ? C’est à eux de le prouver. Ils n’ont pas à prouver quoi que ce soit concernant la fin de saison dernière, cette saison est différente. Mais ce qu’ils doivent faire, c’est se dépasser et transformer cette notion d’avoir forcément un Big Three.”
On a déjà vu des équipes gagner le titre par le passé, avec des vétérans malins et sans véritable superstar ultra-dominante. Va pour les Spurs de 2014, les Pistons de 2004, ou les Sonics de 1979 pour ne citer qu’eux. On en voit certains chauffer, évidemment que des gars comme Tim Duncan, Kawhi Leonard, Tony Parker, Chauncey Billups, Dennis Johnson ou Gus Williams pesaient lourd, mais la domination de ces équipes n’était pas basée sur l’excellence d’un ou deux hommes. C’était la somme des efforts, des talents et des qualités collectives, qui permettaient à ces franchises de triompher. Ce modèle ? Il tente bien Riley, lui qui veut voir jusqu’où ses petits peuvent aller. Après une année 2017 marquante, voyant le Heat faire un push phénoménal pour aller en Playoffs, le patron de Miami a décidé de conserver le groupe au maximum, les larmes d’Erik Spoelstra en fin de régulière permettant à Pat de comprendre le besoin pour ce groupe de continuer à progresser tous ensemble. Est-ce que la plupart des observateurs gardent le Heat en dehors du Top 4 ? Oui, c’est une réalité. Une basée non seulement sur le manque de stars en Floride, mais aussi sur la qualité des poids lourds de l’Est. Mais est-ce que Pat Riley a déjà fait mentir du monde en contrant les principes établis ? Oui, et il faudra peut-être s’incliner à nouveau.
Dans une ère dominée par la quête de rassemblement, de trios voire de quatuors, Riley veut nager à contre-courant. Vous êtes 4 balèzes ? On sera 15 sur la même note. Comme le dit Pat, c’est à Miami de prouver que le gominé a raison…. encore, raison.
Source : Sirius XM Radio