Preview des Bucks 2017-18 : le Top 4 est dans la lunette… et la NBA va apprendre à parler le Grec
Le 07 oct. 2017 à 16:20 par Giovanni Marriette
Après une saison relativement réussie (42-40 mais une place en Playoffs et une défaite au premier tour face aux Raptors), les Bucks doivent et peuvent passer la seconde. Le groupe est jeune, le coach est bon et un certain Giannis mène toute cette joyeuse bande du bout de ses doigts de martien. Si la Conférence Est a une nouvelle fois été transformée cet été, la franchise du Wisconsin repart pour sa part avec les mêmes bases, et ça pourrait faire mal.
Résumé des transferts de l’été
- Ils arrivent : Xavier Munford, Joel Anthony, Gerald Green, D.J. Wilson (Draft), Sterling Brown, Bronson Koenig, Jalen Moore, Jon Horst (GM)
- Ils prolongent : Jason Terry, Tony Snell
- Ils sont partis : James
ForeverYoung, Spencer Hawes, Michael Beasley, John Hammond (GM)
On ne change pas une équipe qui progresse. Hors de question cet été de bouger les lignes dans le Wisconsin et le plus gros changement a d’ailleurs eu lieu en coulisses puisque le vénérable John Hammond a rejoint le Magic et a laissé sa gâche à Jon Horst. Pour le reste trois fois rien, avec les re-signatures tout de même de Tony Snell et Jason Terry, parfaits la saison dernière dans leurs rôles respectifs. A noter également l’arrivée du jeune D.J. Wilson, drafté en 17ème position en juin.
Effectif pour la saison 2017-18
- Meneurs : Malcolm Brogdon, Matthew Dellavedova, Gary Payton II, Kendall Marshall ?
- Arrières : Rashad Vaughn, Jason Terry, Sterling Brown, Gerald Green ?
- Ailiers : Khris Middleton, Giannis Antetokounmpo, Tony Snell, Brandon Rush ?
- Ailiers-forts : Jabari Parker, Thon Maker, Mirza Teletovic, D.J. Wilson
- Pivots : Greg Monroe, John Henson, Joel Anthony ?
Two-way contracts : Jalen Moore, Bronson Koenig
Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.
Adieu monde humain, bienvenue chez les robots. La moitié du roster de Jason Kidd passerait pour un martien dans n’importe quelle visite médicale et la légende dit même que Thon Maker, Giannis Antetokounmpo, Tony Snell, John Henson et Jabari Parker peuvent encercler la ville toute entière en formant une ronde les bras tendus. Un roster tout de même équipé du MIP et du ROY 2017 (Giannis et Malcolm Brogdon), de lieutenants qu’un paquet de franchises rêveraient d’avoir (Jabari et Khris) et de role players qui fit parfaitement avec le jeu proposé par tonton Jason. Rajoutez un Thon Maker qui a tout pour être le futur freak, quelques vétérans ramenés pour assurer la caution dirty… et le fils du meilleur trashtalkeur de l’histoire, et vous obtenez un mélange détonnant qui pourrait bien faire des Bucks l’une des belles surprises de la saison. On parie ?
Question de la saison : Giannis Antetokounmpo a t-il des limites ?
Et la question serait plutôt : quelles sont ses limites ? 23,2 points, 8,9 rebonds, 5,5 passes, 1,9 steal et 1,7 contre… à 22 ans. L’âge auquel vous étiez enfin capable pour la première fois de gérer un SMIC est donc également celui auquel Giannis est entré de plein fouet dans le Top 10 des meilleurs joueurs du monde. Et ça fait flipper. on parle de possible triple-double de moyenne un jour ou l’autre, on parle de ce fameux quadruple-double que l’on attend depuis bientôt 24 ans, on parle d’un trophée de MVP qui pourrait atterrir très vite dans ses immenses mains, d’un dunk avec prise d’appui à la ligne des 3-points… Voilà voilà, Giannis c’est tout ça, une machine à stats mais pas que. Prochain objectif ? Devenir un véritable leader, en gardant toujours à l’esprit l’êge du garçon pour se dire que le petit a encore le temps, même s’il monte les marches quatre par quatre depuis son arrivée dans la Ligue…
Candidat sérieux au transfert : Greg Monroe
Greg Monroe, c’est un peu le boulet du prisonnier, le Benoît Poelvoorde de Gérard Lanvin. Un boulet qui assure parfois en sortie de banc, souvent même, mais un boulet qui coûte tout de même la bagatelle de 18 millions d’euros par an à son employeur. Et au delà de l’emploi du mot bagatelle en 2017, c’est bel et bien un problème bien chiant à gérer pour des Bucks cette année dans la zone rouge au niveau des finances. Les dirigeants de Milwaukee lui enverront d’ailleurs une copie de la Luxury Tax à payer histoire que l’ami Greg se rende bien compte qu’il ne sera jamais maire de la ville. Vivement l’été prochain que ça dégage, à moins peut-être que Jon Horst trouve une ingénieuse technique pour refourguer son boulet contre deux ou trois broutilles, mais des broutilles qui prennent moins de place à la banque et qui lâchent la gonfle un peu plus souvent.
Candidat sérieux pour la surprise : Thon Maker
Pour ceux qui attendaient un Thon Maker dominant dès sa saison rookie, merci d’être un peu patient. Qu’il soit Saupiquet ou Petit navire, le thon se déguste bouchée par bouchée, de peur qu’il en devienne indigeste. A seulement 20 ans, l’énergumène a déjà été titularisé à 34 reprises la saison passée et nul doute que l’opus sophomore sera bien meilleur encore. Mensurations de rêve (2m16) mais jeu encore brut de décoffrage, Thon a tout le temps de se construire un jeu et les Bucks semblent être la franchise idéale pour lui. Positionné poste 5 avec Jabari Parker à ses côtés, le géant est très bien entouré et va pouvoir enchaîner sans trop de pression, peut-être en abandonnant les rêves Ajinciens dans lesquels il se voyait tel un sniper des temps modernes. Dans tous les cas les perfs du petit seront à surveiller et il ne serait pas étonnant de le voir s’approcher des 10 points, 6/7 rebonds et 2 contres de moyenne si toutefois il se décide à muscler un peu son jeu. dans le cas contraire on appellera Aimé Jacquet, à chaque problème sa solution.
Meilleur et pire scénario possible
- On pensait les Bucks en progression, ils sont en fait… injouables. Giannis Antetokounmpo tape un 42/18/14 dès son premier match et roule sur toute la NBA jusqu’en avril, avec au passage le brassard de capitaine de l’Est lors du All-Star Game. Jabari Parker debout toute la saison, les jeunes qui progressent… tout va bien dans le meilleur des mondes et si le Freak termine finalement deuxième du ranking MVP derrière un certain KD, les Bucks choppent in extremis la quatrième place à l’Est avant de cogner les Raptors au premier tour. Un peu plus dur en demi puisque les Cavs leur collent en gros 4-1, mais l’essentiel est bien là : les Bucks continuent de progresser, step by step.
- Yanis a beau enchaîner les triples-doubles de cochon, on sent encore bien la différence entre un roster jeune et les grosses écuries de l’Est. Ça gagne mais souvent à l’arrache, Greg Monroe lâche des punchlines à Jason Kidd sur Twitter et, on s’y attendait malheureusement, Jabari Parker doit mettre un terme à sa saison en février car son genou ressemble à un melon charentais. Résultat des courses, un Giannis en 28/11/7 de moyenne mais une bien triste septième place et un sweep face aux C’s au premier tour. Step by step peut-être, mais un immeuble de 30 étages c’est très long à monter.
Pronostic de la rédaction : 46 victoires – 36 défaites
La rédac file six wins de plus à ces Bucks 2018, plutôt logique si l’on prend en considération la continuité d’un groupe pétri de talent. A voir si ces Daims pourront justement passer ce cap entre le statut d’équipe frisson et celui d’équipe vraiment sérieuse, mais il nous semble qu’avec un tel cinglé à la baguette… sky is the limit.
Avec un MVP potentiel, un groupe jeune et plein de talent et un coach solide, Milwaukee n’aura aucune excuse en cas d’accident. C’est le moment de monter en grade, de transformer le bois des Daims en verre pilé pour dégommer la concurrence. Allez.