Michael Beasley régale : “Personne ne peut m’arrêter, personne ne m’a stoppé sur ces 9 dernières années”
Le 20 août 2017 à 19:56 par Fantine
Si Michael Beasley vous a manqué, asseyez-vous confortablement et délectez-vous des perles que l’un des plus gros talents gâchés du circuit a balancé au New York Post. On ignore encore si le mec était chargé comme un boeuf au moment de l’interview, ou s’il veut juste devenir le concurrent direct de Gérard dans l’obtention du titre du plus grand génie de toute l’histoire de la Ligue, mais B-Easy est, et restera une légende de la NBA. Respect, admiration… tous les mots sont permis pour celui qui rejoindra, comme par hasard, les Knicks cette saison. Le joueur dit avoir changé et veut relancer sa carrière à Gotham. Why not : après avoir vu McGee champion NBA, tout est désormais possible.
On commencera tout de suite par rendre hommage au joueur, à l’homme, à la légende. Deuxième choix de la Draft 2008, Beasley est, avant d’être un adepte de la défonce et des péripéties mémorables, un potentiel exceptionnel mais éternellement inexploité. Un joueur bourré de talent qui a préféré s’en tenir à l’appellation “bourré”, tout simplement. Si le terme “gâchis” peut être attribué à plusieurs joueurs dans l’histoire, à l’image de Derrick Coleman, B-Easy restera dans les mémoires pour en être l’incarnation moderne. Potentiel offensif ahurissant, rapide, athlétique, ambidextre, grosse détente et même maîtrise de balle : le garçon avait tous les ingrédients en mains pour que la mayonnaise prenne. Mais Michael est ailleurs, Michael vit dans son monde à lui, dans lequel le professionnalisme est équivalent à celui d’une quiche, et ou la fumette était compatible avec une carrière de sportif de haut niveau. Désormais, Michael sera aussi reconnu par sa lucidité.
Regardez mes neuf années de carrière, j’ai toujours été proche d’un point par minute. J’ai toujours été un scoreur ambulant. Personne ne peut m’arrêter, personne ne m’a stoppé durant ces neuf dernières années. Dès que je touche la balle, les défenseurs sont effrayés. Je suis arrivé à un point de ma carrière où je suis fatigué de ne pas être être reconnu pour le joueur que je suis. J’ai toujours été un joueur discret, pas du genre à se mettre en avant. Dès que tu veux un panier, je vais t’en donner un, peu importe les circonstances et peu importe qui défend sur moi.
Alors oui, la rédaction en accord avec le Ministère de la Santé a préféré faire une pause dans l’interview pour éviter une prolifération de tour de rein. Beasley ne dit pas que des conneries : le mec peut prendre feu, et c’est pas les Chinois qui diront le contraire. B-Easy peut avoir des mains en or et désarçonner beaucoup de défenseurs, même après 3 ans de fumette sur une plage mexicaine. Mais Beasley a surtout oublié d’utiliser le conditionnel : il aurait pu. Parce que non Michael, ta moyenne de points en NBA c’est 12,6 points en 23 minutes, soit presque la moitié de ce que tu as annoncé. Et parce que oui Michael, quand on demande aux défenseurs les joueurs qu’ils craignent le plus, ton nom n’apparaît pas parmi les têtes d’affiches à l’image de KD ou de LeBron. Mais l’ancien de Kansas State a changé, il veut désormais oublier ses erreurs de jeunesse et ouvrir une nouvelle page de sa carrière à Gotham City, à 28 ans.
Je vais apporter ce qu’ils ont vu de moi à l’université. J’ai juste besoin d’une opportunité pour le montrer. (…) Une grande partie de ma carrière est due à l’image que l’on a de moi, ce que les gens pensent que je suis ou ce que je devrais être. Mais mon passé est mon passé. Ils restent bloqués dessus. Tout le monde veut que je grandisse, que j’apprenne de mon passé et de mes erreurs. Mais vous devriez faire de même. J’ai laissé les histoires de marijuana et les autres incidents derrière moi. Mais c’est ce dont tout le monde parle. J’ai grandi, c’est à vous de le faire désormais.
Si l’on avait cru voir un jour des paroles aussi sensées prononcées par l’ailier… Effectivement, Beasley a visé dans le mille. Si l’on continue à véhiculer l’image de bad boy immature, B-Easy n’aura jamais l’opportunité de prouver qu’il peut réellement être indéfendable sur le terrain. Le garçon a enfin évolué, et veut désormais vendre du rêve au public du Madison Square Garden après avoir eu un temps de jeu limité sous les ordres de Jason Kidd, alors que sa forme physique laissait entrevoir des jours meilleurs. Dans l’éventualité d’un départ de Carmelo, la relève serait donc assurée : Michael peut se créer des positions de tirs insoupçonnées comme un grand, et en a, lui aussi, vraiment rien à foutre de ce qui se passe sur l’autre moitié de terrain. Défense, dites-vous ? Là aussi, le joueur rejette les critiques qui ont pu lui être faites sur sa tendance à négliger la protection de son cercle, puisqu’il n’a en réalité, selon lui, jamais eu la chance de défendre suffisamment longtemps pendant un match pour être bon. Alors quittons-nous par de belles paroles d’un joueur enfin motivé, qui n’a encore que 28 ans, mais par pitié, pas trop de déclarations comme ça d’un coup Michael, tu pourrais nous tuer…
Je suis impatient d’être sur le devant de la scène devant des gens feront sortir le meilleur qui est en moi. Je veux jouer au basket et que New York retrouve le chemin de la victoire”.
Michael s’est légèrement enflammé, certes. Michael n’a pas tout le temps les pieds sur terre, certes. Mais le garçon a changé et veut prouver qu’il a seulement eu une crise d’adolescence un peu plus longue que la moyenne. Alors bravo pour ces belles résolutions : on sera les premiers à célébrer le comeback insoupçonné d’un des plus grand talents gâchés de l’histoire de la Ligue. Alors, que tu plantes 30 points par match la saison prochaine Micky et que tu deviennes meilleur marqueur de la ligue, oui on y croit, mais espérer faire gagner les Knicks, il faut rester dans les limites du raisonnable quand même…
Source : New York Post