Les Lakers ont chaud : enquête de la NBA sur le dossier Paul George, des échanges interdits ?
Le 20 août 2017 à 23:54 par Bastien Fontanieu
C’est le gros dossier qui a fait boom ce weekend, et qui pourrait avoir de lourdes répercussions sur l’avenir des Lakers. Des échanges interdits avec Paul George, dans le cadre de la free agency 2018 ? Sortez vos loupes, l’enquête est officiellement en cours.
Drôle de bazar dans lequel Magic Johnson et Rob Pelinka se sont enfoncés, le duo à la tête de la franchise aux 16 titres étant embarqué dans une investigation qui pourrait brûler leurs plans futurs. En effet, pour rappel, Paul George avait indiqué il y a environ deux mois en coulisses qu’il ne prolongerait pas dans l’Indiana l’été suivant, en tant qu’agent-libre dès le 1er juillet 2018. Mieux encore, en plus de ce départ certain, l’ailier mettait les Lakers tout en haut de son propre panier. Un choix logique compte tenu des liens qui unissent le natif de Californie et l’équipe basée à Los Angeles, mais un qui poussait aussi Magic à devoir faire un choix : se jeter immédiatement sur le joueur, ou attendre paisiblement l’année suivante pour ensuite le signer sur un contrat max ? Face à cette interrogation, c’est le Thunder qui s’est imposé en subtilisant l’ailier pour une saison à OKC, le transfert contre Victor Oladipo et Domantas Sabonis étant acté le 30 juin dernier avec les Pacers. Résultat des courses, PG13 rejoint Russell Westbrook, le Thunder se frotte les mains, les Lakers font la moue et une page se tourne dans l’Indiana.
Sauf que plus les semaines sont passées, plus les doutes se sont accumulés dans le bureau de Kevin Pritchard. Le nouveau boss des Pacers a en effet vu d’un mauvais oeil les rapprochements qui avaient eu lieu entre Magic Johnson et son All-Star, au point de remettre en cause les méthodes du nouveau prési des Lakers. Pour rappel, la Ligue interdit les joueurs et les représentants des franchises adverses d’avoir des discussions approfondies sur le domaine du recrutement. Une ligne définie par un mot, tampering, mais qui reste encore difficile à tracer visuellement. Un texto envoyé par un joueur à un autre est-il considéré comme une violation, comme dans le cas de Draymond Green avec Kevin Durant il y a un an ? Un clin d’oeil réalisé par Magic vers PG13 en se croisant comme par hasard dans les rues de Los Angeles est-il un acte jugé hors-piste par la NBA ? Ces limites ont été considérées franchies par les Pacers, qui ont donc demandé à la Ligue de réaliser une investigation complète concernant les échanges privés entre les hauts-placés des Lakers et Paul George. Une demande récupérée par Peter Vecsey en premier sur Patreon, qui fût ensuite confirmée par les pontes du circuit comme Adrian Wojnaorwski de chez ESPN.
A la demande des Indiana Pacers, la NBA a ouvert une investigation concernant de présumées violations des règles réalisées par les Los Angeles Lakers. Cette enquête indépendante est conduite par le cabinet d’avocats Wachtell, Lipton, Rosen & Katz. Les Lakers ont été coopératifs et, jusqu’ici, aucune preuve n’a été trouvée. Nous avons demandé aux deux équipes de limiter les commentaires publics pendant que l’investigation a lieu.
Maintenant, plusieurs choses importantes doivent rester en tête. Premièrement, le fait que la NBA a déjà connu des affaires de ce genre, dans le domaine du tampering (violations des règles). Hawks, Kings et Rockets avaient été punis par une amende bien chouette en 2013, dont le montant était resté privé. Il était question de Chris Paul et de Dwight Howard, dragués de façon borderline par ces trois franchises. Deuxièmement, le fait que ce cas a eu lieu sur la base de l’ancien CBA, la convention collective de la Ligue ayant changé depuis puisque la nouvelle a été ratifiée en janvier dernier. Le nouveau CBA s’est renforcé sur cet aspect, puisqu’en cas de franchise gaulée pour actes frauduleux, il peut y avoir (1) 5 millions de dollars d’amende, (2) des picks de Draft retirés, ou (3) une signature prohibée par la NBA. Les Lakers, interdits de signer Paul George en juillet 2018 ? C’est un scénario tout à fait envisageable, si l’investigation menée par la firme Wachtell, Lipton, Rosen & Katz trouve quelconque élément justifiant les doutes des Pacers. Mais encore une fois, il faut qu’un vrai élément soit retiré du dossier, et que Magic Johnson ou Rob Pelinka soient par conséquent accusés de tampering.
Troisièmement, et c’est peut-être là le point le plus ouvert à la discussion et moins aux actes notés, la réalité du business. Que le Thunder se régale avec Russell Westbrook et Paul George pendant un an, c’est une chose. Mais qu’un membre de Team USA, All-Star de surcroît, soit privé de rejoindre les Lakers, dans le marché de Los Angeles, au sein duquel vit sa famille ? Well. Pas forcément ce qu’il y aurait de plus pertinent pour une entreprise comme celle dirigée par Adam Silver. Le nouveau boss de la Ligue sera, par ailleurs, assez intéressant à observer lors des prochaines semaines. Car au-delà du simple cas Zach Randolph qu’il faudra gérer incessamment sous peu, le dirlo de la NBA aura ce dossier Lakers à prendre avec les meilleures pincettes, et il a montré une poigne sérieuse depuis son arrivée sur le trône. Par le passé, on a déjà vu David Stern s’interposer sur un deal lié à Los Angeles : cela concernait Chris Paul, mais le contexte était totalement différent. La franchise de New Orleans appartenant à la Ligue en attendant un nouveau proprio, Stern s’était gentiment imposé comme le GM-Prési-Dark Vador des Hornets (désormais Pelicans), et avait plongé les fans des Lakers dans une déprime sans fin. Cette fois, le paysage a clairement changé, mais les habitants de L.A pourraient tout de même se retrouver dans un nouveau merdier, les empêchant de récupérer un All-Star.
Les Lakers vont-ils se faire griller par la police embauchée par la NBA ? Magic Johnson a-t-il envoyé un texto de trop ? Les Pacers sont-ils tout simplement paranos ? Réponse prochainement, sous les yeux d’un Paul George qui doit trouver tout ce bordel particulièrement louche…
Source : Patreon / L.A Times / ESPN