Robert Horry est cash : il faut jouer comme un robot pour réussir chez les Spurs

Le 15 juil. 2017 à 19:43 par Tom Crance

Robert Horry fête son septième titre.
Source : Youtube

Les San Antonio Spurs jouent depuis de longues années un des plus beaux basket. Fidèle aux instructions de Gregg Popovich, les joueurs connaissent leurs rôles dans un système archi léché. Ce côté automatisé ne plait forcément pas à tout le monde, Robert Horry nous en parle donc on tend l’oreille.

“Je me rappelle ma première année ici. J’ai lutté, mais c’était cool. Les fans de San Antonio disait genre ‘Oh, c’est un espion ! Les Lakers l’envoient ici tout faire foirer !’ J’étais là genre ‘vous êtes sérieux ? Je prend moins d’argent pour.’ J’ai dit à Michael Finley ‘Mike laisse moi te dire quelque chose. Si tu veux réussir ici, tu vas devoir arrêter de jouer comme un stupide’. Il m’a regardé et m’a dit ‘Quoi ?’ Je lui ai répondu ‘Tu dois être un robot parce que quand tu joues à San Antonio ils ont A, B, C, D. Si tu essayes de faire A, B, E, ils vont te regarder et te dire  : Woah, qu’est-ce que tu fous ?’

Dans le podcast Road Trippin‘ avec Richard Jefferson, Big Shot Rob et Krilin ont abordé leurs années Spurs. S’il est aisé de dire que San Antonio est un régal de basket, un plaisir visuel à s’en faire mal à la rétine et une machine à victoire impressionnante, le “système Spurs” ne convient pas à tout le monde. Des joueurs comme Richard Jefferson lui même, Antonio McDyess, Mike Finley ou actuellement LaMarcus Aldridge ne s’inscrivent pas parfaitement dans la philosophie de jeu de l’équipe, ce qui évidemment freine toute progression et épanouissement. Le basket prôné par Pop est le suivant : un ballon qui circule, des joueurs en mouvements, des pick and roll à n’en plus finir, créer des décalages et alimenter les shooteurs postés dans les corners. Entre 2000 et 2010, le jeu était plus lent, Tim Duncan recevait la gonfle poste bas et finissait souvent le travail. San Antonio a su adapter son jeu, mais la philosophie et les valeurs de l’équipe étaient les mêmes. Comme mentionné plus haut, de nombreux joueurs n’ont pas franchi le cap basket mais aussi psychologique pour s’imposer au sein de la franchise.

Entre 2003 et 2008, Robert Horry a baigné dans les préceptes de Pop. Il connaît bien la mentalité à adopter pour s’intégrer pleinement. Etre un robot, ni plus ni moins. Le joueur raconte ainsi qu’il faut savoir abandonner sa façon de jouer pour être en adéquation avec le reste de l’effectif. Un jeu stéréotypé implique évidemment la répétition des actions, consignes et autres lubies du coach. Alors oui c’est chiant, souvent la même chose et pas très sexy, mais au final qu’avons nous à dire ? Sous l’ère Duncan-Parker-Ginobili : champion en 2003, 2005, 2007 et plus récemment une bise sur la joue du Heat en 2014. Si un joueur tente d’apporter une petite touche personnel à la pizza du chef Pop, ce dernier aura trois propositions : une soufflante, une place sur le banc et dans le pire des cas, un petit billet aller simple dans une autre franchise. Les propos de Robert Horry sont vérifiés puisque LaMarcus Aldridge ou encore plus récemment Jonathan Simmons représentent des cas d’école. Ce dernier désirait plus de liberté et d’initiative personnelle, il n’a pas été gardé par la franchise qui l’a laissé filer à Orlando. Choix étonnant voire contestable, Simmons était un atout précieux dans l’effectif. On pourrait aussi parler de Dewayne Dedmon, mais ce n’est plus le sujet…

Les Spurs sont établis en NBA. La philosophie de jeu de la franchise est reconnue et respectée de tous. Il faut savoir mettre de côté ses envies et s’aligner de A à Z sur les consignes de Pop. Tout rêve de basketteur est de gagner un titre, robot ou pas ceux de San Antonio peuvent s’estimer chanceux d’évoluer dans une franchise si historique. 

Source : SLAM / Road Trippin’


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