La Conférence Est plus que jamais distancée : c’est plus un écart, c’est une faille spatio-temporelle

La tendance avait commencé à émerger la saison passée, et l’écart se ressentait au niveau des bilans collectifs (le Jazz cinquième à l’Ouest avec 51 wins et les C’s premiers à l’Est avec deux victoires de plus seulement). C’est aujourd’hui officiel, la Conférence Ouest vient de mettre une immense gifle à sa voisine de palier en récupérant notamment Jimmy Butler et Paul George… En avant pour l’état des lieux du chantier, et c’est LeBron James qui s’occupe des débris.

La question fait partie de celles qui reviennent sans cesse. Conférence Ouest ou Conférence Est ? Qui a la plus grande, qui est la plus forte… Et à ce niveau là, la NBA nous a donc filé un sacré coup de main ces dernières semaines, car si les dernières saisons confirmaient la mainmise de l’Ouest en terme de bilans collectifs et de talents individuels, les récents mouvements dans la Ligue affirment encore plus la domination de la West Coast… Stephen Curry qui prend 200 millions ? Les Bulls contre-attaquent en signant Felicio. Blake Griffin reste à L.A. ? Tony Snell reste au chaud à Milwaukee. Chris Paul part à Houston ? Les Nets et les Pistons discutent de Kentavious Caldwell-Pope. Pas le même flow de part et d’autres du pays, mais que dire des deux derniers trades d’envergure effectués ces derniers jours… Jimmy Butler qui passe de droite à gauche en quittant Chicago pour Minneapolis, Paul George qui se barre direction l’Oklahoma… A croire que la Conférence Est pue de la gueule, à croire que le Chikungunya squatte les vestiaires des quinze franchises de l’Est. A moins finalement que la superpuissance de LeBron James fasse flipper tout le monde et qu’un avenir de finaliste de Conférence ne fasse kiffer personne, d’où l’exode massif des superstars de l’Est.

Car il faut bien le dire, LeBron James est un sacré glouton et jouer des Finales NBA sans lui revient à peu près à tenter sa chance au Bingo. Pour être la meilleur équipe de la Conférence Est ? Il faut jouer avec le King, point barre. Résultat des courses tout le monde se barre, les coalitions font rage de l’autre côté du pays, suivant l’exemple superpuissant de Warriors qui ont trouvé la clé pour mettre la bête à terre. Sauf qu’aujourd’hui, l’autoroute laissé à Cleveland à l’Est ressemble davantage au Sahara qu’à l’A7, puisque même les radars et les lampadaires plient bagage jour après jour… Isaiah Thomas, LeBron, Kyrie, DeMar DeRozan, John Wall, Giannis, Dwyane Wade et Melo sont aujourd’hui les dernières superstars à survivre côté Atlantique, alors que la Conférence Ouest regorge de All-Stars et futurs Hall of Famers en tout genre… Après un bref calcul, 30 des 40 meilleurs joueurs de la Ligue squattent à l’Ouest et quand Karl-Anthony Towns ou Blake Griffin ne joueront pas le All-Star Game, pas sûr qu’on se console avec Dion Waiters ou Norman Powell.

Plusieurs constats s’imposent et s’opposent aujourd’hui. D’un côté des Cavs bien partis – déjà – pour jouer une Finale NBA de plus, alors qu’à l’Ouest les contenders se font de plus en plus nombreux pour tenter de défier les invincibles Warriors. Une Ligue à deux vitesses, des managements qui flippent de plus en plus chaque jour et des joueurs qui ne se posent plus de question, le pire étant que nous ne sommes probablement pas au bout de nos surprises…

Il fait si peur que ça, LeBron ? C’est le soleil qui vous fait de l’oeil ? Le monde attire le monde ? On aimerait bien savoir nous, parce qu’à ce rythme-là… on aura bientôt notre chance à Orlando ou Chicago.