Profil Draft 2017 : Dennis Smith Jr., voltigeur dans une autre vie
Le 19 juin 2017 à 19:34 par Benoît Carlier
Alors que le grand soir approche, on poursuit notre revue d’effectif avant la Draft 2017. Les GM auront l’embarras du choix au poste de meneur. Parmi eux, Dennis Smith Jr. Un point guard énergique candidat au Slam Dunk Contest et qui a des qualités différentes à faire valoir par rapport à ses principaux concurrents. Allez, profil !
Pour faire plus connaissance avec Dennis Smith Jr., c’est par ici !
Profil
> Âge : 19 ans. Né le même jour que Trevor Booker.
> Position : Meneur. Pour changer…
> Equipe : NC State Wolfpack. Il a refusé North Carolina, Duke, Kentucky ou encore Louisville pour rejoindre sa Fac de cœur.
> Taille : 191 centimètres. Coucou Damian Lillard.
> Poids : 88 kilos. Coucou Goran Dragic.
> Envergure : 190 centimètres. Juste dans la moyenne.
> Statistiques 2016 : 18,1 points, 4,6 rebonds, 6,2 passes et 1,9 interception à 45,5% au tir et 35,9% de loin, le tout en 35 minutes.
> Comparaison : Dennis Schröder, en plus ils ont le même prénom.
> Prévision TrashTalk : Top 9.
Qualités principales
# Allô Houston ?
On a peut-être affaire au plus gros athlète de cette cuvée 2017. Véritable boule de nerfs, Dennis Smith a bien assaisonné les highlights de son équipe cette saison. Futur candidat pour le Slam Dunk, son hangtime lui permet de voler au-dessus de tout type d’obstacle et même d’intérieurs de plus de deux mètres. Il est capable de se faire plaisir en passant un petit windmill en contre-attaque mais il peut aussi absorber les chocs lorsque la raquette est plus dense. Les fruits sans doute d’un gainage incessant depuis ses classes d’EPS au collège qui lui permettent aujourd’hui d’obtenir un nombre incalculable de lancers-francs à chaque match. Défensivement, cette carrure le rend dangereux pour les meneurs un peu maigrelets comme en attestent ses deux interceptions de moyenne en NCAA.
# Scoreur infatigable
Il pénalise le moindre espace qui lui serait accordé par la défense et n’hésite pas à foncer dans le tas pour terminer au cercle ou obtenir des lancers. Il mettra en difficulté les défenseurs moins costauds ou dynamiques que lui avec une énergie sans limite qui rappelle un peu la détermination de Russell Westbrook dans le style de ces meneurs sur-athlétiques. C’est un bon joueur d’isolation qui peut débloquer la situation à tout moment avec un démarrage assassin qui laissera son défenseur sur le carreau. Quand il ne va pas jusqu’au cercle, Dennis la Malice dispose d’un bon step-back et peut aussi porter le danger sans le ballon grâce à son potentiel en catch-and-shoot.
# A obtenu 11/10 à son test ophtalmique
Il a l’âme du scoreur et préfère d’abord marquer mais il dispose aussi d’une excellente vision du jeu. Il a le sens du rythme et peut appliquer des tempos plus rapides ou plus lents à la guise de son entraîneur. Meilleur passeur de sa Conférence avec 6,2 caviars de moyenne, Dennis Smith Jr. crée des espaces en agressant les défenseurs sur ses pénétrations et n’a alors plus qu’à ressortir sur le copain démarqué. Le passage en NBA devrait lui changer la vie avec des coéquipiers dignes de ce nom et capables de fructifier ses offrandes en faisant trembler les ficelles. Il a parfois un peu souffert de son écart de niveau avec les autres loups de la meute de NC State et c’est pourquoi il était parfois tenté d’y aller seul, façon Russell Westbrook. Il a d’ailleurs réalisé deux triple-doubles cette saison, un record en ACC.
Défauts majeurs
# Un passif à la clinique
La ligne a sûrement été surlignée en orange foncé sur son dossier par les franchises potentiellement intéressées et en rouge par les équipes du Top 10. Victime d’une déchirure des ligaments croisés avant sa dernière année de lycée, il a pu intégrer l’université à partir de janvier 2016 pour commencer à soigner son genou gauche mais est resté éloigné des parquets pendant un an. Même s’il a retrouvé tout son tonus, certaines franchises pourraient être réticentes à l’idée de miser tous leurs millions sur un jeune joueur déjà sujet à des blessures ligamentaires. Derrick Rose ne s’est jamais véritablement remis de sa blessure au genou et une rechute pourrait également être fatale à Dennis Smith Jr.
# Encore du travail au shoot
Les pourcentages ne sont pas très flatteurs et cela pourrait empirer en NBA. Hors quelques moments de canicule, notre client du jour n’est pas un shooteur en série comme on peut en trouver un peu partout. S’il préfère se rapprocher du cercle pour gratter des lancers, ce n’est pas pour rien. DeMar DeRozan semble parti pour faire toute sa carrière de All-Star sans un tir fiable du parking par exemple. Mais ce manque de régularité, y compris à mi-distance, pourrait lui jouer des tours. Une fois prévenus, les défenseurs vont lui bloquer l’accès au panier pour le laisser prendre sa chance de loin. Et le recul de la ligne à trois points pour son passage chez les professionnels ne va pas arranger cela. Au moins il sait ce sur quoi il devra taffer le reste de l’été plutôt que de réfléchir à sa prochaine création aérienne.
# Pas la mentalité d’un leader
Pour un meneur, il pense quand même beaucoup à lui. Il examine d’abord ses possibilités personnelles avant de passer la gonfle, mais la maturité lui fait aussi défaut parfois. Capable de raisonnement à la Ricky Davis pour valider un triple-double, il ne rentre pas toujours très bien dans les objectifs du collectif. Aussi important était-il, Russell Westbrook ne s’est jamais coupé de ses coéquipiers qui ont participé au lobby pour le faire élire MVP. Dennis Smith Jr. devra donc s’en inspirer alors qu’il donnait parfois l’impression de perdre son temps au sein d’un programme de seconde zone en NCAA comme ça pouvait être le cas avec Ben Simmons à LSU il y a un an. En NBA, son implication devra toujours être au max sous peine de vite se faire catégoriser comme un nouveau Nick Young…
Conclusion
Dans la lignée des nouveaux meneurs d’abord portés vers le scoring, Dennis Smith Jr. a du talent à revendre et toutes les qualités athlétiques pour réussir en NBA. Il faudra juste se méfier à ce que son caractère ne lui joue pas des tours lorsqu’il ne sera plus la star dans le vestiaire. Chez les Kings, c’est typiquement le genre d’élément qui peut tout faire exploser mais Vlade Divac a beaucoup trop d’expérience dans son rôle de GM pour le sélectionner, n’est-ce pas ?