Stephon Marbury et Allen Iverson : si les meneurs peuvent kiffer un peu, c’est aussi grâce à eux
Le 30 mai 2017 à 02:15 par Bastien Fontanieu
Loin des parquets de la NBA mais membre toujours aussi important de la NBA des années 2000, Stephon Marbury a été invité à discuter de différents sujets sur Sirius XM Radio, dont l’évolution de son poste.
C’est parfois cruel, mais le jeu l’impose. Les tendances et la mode vont parfois propulser des joueurs sur le devant de la scène, pendant que d’autres auront l’impression d’être nés à la mauvaise époque. Kendrick Perkins ? Royal s’il avait été bercé pour les années 90. Mark Price ? Scandaleux s’il avait joué en 2010. Chaque période propose ces lots de justice et d’injustices, et le cas de Stephon Marbury est assez intéressant en ce sens. En effet, si le meneur à l’étoile tatouée sur le crâne s’est offert une belle carrière en NBA, il n’a pas pu bénéficier du même traitement que celui proposé aux meneurs d’aujourd’hui. Au début des années 2000, en pleine domination du Shaq, il était assez rare de voir un meneur planter des points à foison, c’était d’ailleurs plutôt mal vu. Hormis Starbury ou Allen Iverson, la Ligue restait dominée par les intérieurs et les pivots avaient laissé place à des ailiers-forts fabuleux comme Kevin Garnett, Tim Duncan, Chris Webber, Dirk Nowitzki ou Rasheed Wallace. Du coup, après avoir quitté son pays pour devenir une légende vivante en Chine, Marbury s’est exprimé sur cette nouvelle ère qui lui donne forcément des frissons. Non, le collectionneur de chevilles ne regrette rien, mais oui, il pense qu’il a joué un rôle dans cette lente évolution. Pas né trop tôt, mais pas né trop tard non plus.
Non, je ne regrette rien. D’ailleurs, je pense qu’Allen Iverson et moi-même étions les pionniers de cette nouvelle ère. On s’est fait beaucoup critiquer pour ça. Je ne tirais pas autant que les gars d’aujourd’hui, même si on regarde ma sélection de tirs, je n’étais pas un scoreur aussi productif. Maintenant, quand je vois les meneurs d’aujourd’hui et la façon dont ils marquent, je me dis que c’est comme ça que le jeu devrait se jouer, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur.
J’aime tous les gars d’aujourd’hui. J’aime Damian Lillard, Russell Westbrook, même James Harden depuis qu’il est devenu meneur, Stephen Curry, Kyrie Irving, tous ces gars sont les meilleurs à leur poste.
Pour ceux qui ne connaissent pas trop la pépite de Coney Island, disons les choses ainsi. Il y a 15 ans, ils n’était qu’une poignée à pouvoir offrir des soirées à 40 points et 10 passes, dont Stephon. Un scoreur fabuleux, un pétard ambulant, capable de mettre tout le monde à l’aise et de prendre feu à distance. Dans la NBA actuelle ? Marbury serait incroyable, vu la liberté offerte aux meneurs. Mais à l’époque, des carte blanches données à ces petits joueurs était quelque chose de quasiment inenvisageable, sauf du côté de Philadelphie. Statistiquement, on ne pourrait mieux résumer qu’ainsi : 3 meneurs marquaient minimum 20 points lors de la saison 2001… contre 12 cette année. Douze ! Les lutins affolant les compteurs ont quadruplé de volume, et c’est sans parler de ceux qui traînent entre 15 et 20 points de moyenne tous les soirs. Malheureusement, c’est comme ça, Starbury n’a pas pu profiter de la meilleure période des guards, mais il a tout à fait raison concernant son impact et celui d’Iverson sur celle de nos jours. Car afin de décoincer du coach qui refusait en permanence de laisser les meneurs s’exprimer, il fallait que certains se sacrifient pour les générations futures.
Allen Iverson, Stephon Marbury, Steve Francis, Gary Payton évidemment, Tim Hardaway et autres, merci d’avoir fait le job, pour offrir aux petits d’aujourd’hui une merveilleuse plateforme d’expression.
Source : Sirius XM Radio